Quelles qu'elles soient, les crises impactent réellement les services IT du secteur bancaire et les obligent à produire des reportings de plus en plus fréquents et pointus.
La Banque Centrale Européenne, s’inquiétant de la solidité et de la stabilité des banques systémiques, a décidé de renforcer son dispositif de contrôle dans le cadre du mécanisme de supervision unique. Pour ce faire, elle a imposé aux banques des reportings de plus en plus réguliers, devenant pour certains hebdomadaires voire quotidiens. « Une conséquence lourde pour les équipes chargées de la production de ces outils », précise François Rossignol Directeur du Domaine Finance et Reporting Régalien, BPCE Solutions Informatiques .
Produire des reportings, un travail technique et exigeant
L’architecture actuelle des systèmes d’information bancaires est complexe et peu adaptée à une exploitation rapide de nouvelles données.
Pour produire un reporting, les services IT s’appuient principalement sur un système d’information décisionnel (SID). Ce dernier est composé de plusieurs couches : les datamarts (qui sont un ensemble logique de données destinées au métier) eux-mêmes alimentés par l’Operating Data Store (ODS). Ce dernier est le “réceptacle” de l’informatique de gestion et de ses données : épargne, crédits, comptes de dépôts etc… (eux-mêmes présents dans le SIO, système d’information opérationnel).
SID et SIO communiquent entre eux et c’est grâce à cette mécanique que les données sont extraites et transmises pour produire les reportings demandés. Une fois les données identifiées, l’étape de la fabrication du reporting peut être longue. La disponibilité de la donnée et la réactivité pour la produire ne sont pas toujours au rendez-vous. Les processus de fabrication sont également très longs et peu adaptés à des contextes de crise où le besoin de transmettre la donnée est immédiat.
Qui dit “reporting de crise” dit “précision, rapidité et fiabilité des informations”. Une nouvelle solution a dû être pensée pour optimiser la production de nos reportings de crise en réfléchissant à un mode de récupération de la donnée plus rapide
Lucie Baratier, Manager Entité Régalien, Risques & Finances, BPCE Solutions Informatiques
La data au service du système d’information bancaire
Lorsque la Banque Centrale Européenne exige de nouveaux reportings, BPCE Solutions Informatiques déploie des « Task Forces » en mobilisant des experts en BI pour répondre à la forte obligation de résultats tout en gardant la qualité de production et en respectant les critères d’auditabilité et de traçabilité imposés au quotidien.
Mais le déploiement de ces task forces ne peut durer qu’un temps. Les crises se multiplient et il est compliqué d’assumer ce rythme de travail intense à long terme. Il était donc nécessaire de réfléchir à la mise en place d’un dispositif autorisant plus de confort lors de demandes de nouveaux reportings.
Le délai de création de nouveaux reportings est passé de plusieurs semaines à 2-3 jours.
« Une nouvelle solution a dû être pensée pour optimiser la production de nos reportings dans les contextes de crise. L’objectif n’était pas de révolutionner le système d’information actuel, mais de s’appuyer sur l’existant en réfléchissant à un autre mode de récupération de la donnée, plus rapide, plus simple, plus efficace » indique Lucie Baratier, Manager Entité Régalien, BPCE Solutions Informatiques.
C’est en prévoyant deux « espaces de crises » distincts au sein de son système d’information que BPCE Solutions Informatiques, accompagné de Business & Décision, a pu répondre à la problématique. Un premier espace a été créé au niveau de l’espace SIO pour pouvoir récupérer en environnement de production les données réelles à leur source quand elles sont demandées et les transmettre au deuxième espace de crise, sur la couche SID de production. La sécurité informatique est assurée puisque les deux systèmes ne communiquent pas directement entre eux.
Grâce à cette innovation, il est désormais possible d'aller requêter les données présentes à la fois dans les datamarts et dans le SIO afin de produire les reportings de crises de façon agile, le temps que la crise passe ou que le reporting soit pérennisé dans les environnements standards de fabrication. C’est en mode agile que ce projet a fonctionné entre les équipes, pour un partenariat gagnant-gagnant. Un réel gain de temps, d’efficacité et de sécurité pour le service IT de la banque.