Les compétences humaines au cœur des métiers de l’IA
L’intelligence artificielle (IA) automatise de nombreuses tâches et recentre certains métiers sur des compétences spécifiquement humaines.
Prenons l’exemple de la vente. Jusqu’ici, la valeur ajoutée d’un vendeur résidait dans sa connaissance des produits. À présent, les clients connaissent souvent autant, voire mieux les produits que lui. « En boutique ou en ligne (chatbots), il faut aller puiser ailleurs la raison d’être du vendeur, entre autres dans ses capacités relationnelles et sociales », explique Benoît Serre, Vice-Président de l’ANDRH.
Pour d’autres métiers s’appuyant sur une forte technicité, l’expertise technique doit être complétée de compétences relationnelles. Les ingénieurs doivent ainsi développer leurs soft skills et acquérir par exemple des aptitudes commerciales. « L’IA remet ainsi la dimension humaine au cœur des métiers et dorénavant les entretiens d’embauche prendront beaucoup plus en compte ces nouveaux besoins », explique Benoît Serre.
Ces nouveaux métiers qui rendent l’IA possible
Il s’agit de métiers liés à la technologie ou à la gouvernance de l’IA. II faut par exemple éduquer les « robots » de l’IA. De nombreux nouveaux métiers s’y emploient, du data engineer, qui collecte et organise la data, au data stewart qui qualifie sa pertinence, en passant par le data architect qui conçoit les infrastructures organisant les données. Ensuite, les ingénieurs en programmation linguistique traduisent en code le langage naturel pour permettre aux robots d’être compris par les hommes. « Enfin, un psydesigner fait fonctionner le tout. C’est un ergonome qui construit la gestion et les flux de données en fonction des parcours et interactions clients », commente Benoît Serre.
Enfin, dans le contexte actuel de durcissement de la réglementation protégeant les informations personnelles, les métiers de la gouvernance et de la sécurité des données se développent fortement : data protection officer, chief data officer, etc.
Se former pour s’adapter au nouveau modèle du travail
La révolution de l’intelligence artificielle modifie par ailleurs profondément le modèle du travail : management, relations sociales, temps et lieu de travail, etc. « Face à ces défis, le collaborateur a plus que jamais besoin d’être accompagné, coaché et formé », conclut Benoît Serre. Qu’il soit manager devant par exemple gérer des équipes à distance, futur ingénieur devant marketer l’application qu’il a développé, ou bien knowledge manager dont le métier a été complètement bouleversé par les capacités augmentées de l’IA.
La révolution de l’intelligence artificielle modifie, crée et transforme l’écosystème du travail. Elle nécessite l’acquisition de nouvelles compétences, l’apparition de nouveaux métiers mais aussi l’adaptation au nouveau modèle du travail.