1. L’environnement de travail sera numérique, physique et social
Pour le groupe de travail du Cigref, « le futur du travail sera agile et à la demande : travailler de partout, à tout moment et sur n’importe quel support se normalise, et les espaces de travail plus flexibles, plus ouverts et plus connectés se généralisent en entreprise »*. Partant de cette conviction, la trentaine de représentants des DSI d’entreprises et d’administrations membres du Cigref a listé les enjeux auxquels les DSI sont confrontées, et imaginé l’environnement de travail de demain.
Selon les experts, la notion d’environnement de travail couvre à la fois les aspects numériques (digital workspace), physiques (espace, mobilier…), organisationnels et sociaux (télétravail, nomadisme, qualité de vie au travail…). Une définition large abordée du point de vue de la DSI, et soutenue par l’expérience de participants ayant déjà entamé leur transformation numérique et intégré des habitudes nouvelles (mobilité, Bring Your Own Device, etc.).
2. Du fixe au flex : une importante dimension humaine
La partie la plus visible de cette transformation est le passage d’un environnement de travail fixe à un environnement nomade, mobile au travers de services essentiellement numériques. L’équipement de tous les salariés en outils et services nomades constitue une opportunité d’organiser les espaces de travail physiques de l’entreprise en « flex-office » (disparition des positions de travail attribués aux salariés), et qui accompagne souvent une évolution de l’organisation.
Le premier point d’attention souligné par le groupe de travail du Cigref est donc la forte composante humaine de cette transformation. « La dimension humaine et la méthode apparaissent aux entreprises comme les deux facteurs de succès déterminants dans la transformation digitale de l’environnement de travail », souligne le rapport*. Il est essentiel d’intégrer les utilisateurs dans la démarche, et de les accompagner dans le changement.
3. Gouverner la sécurité
Pour les membres du groupe de travail, les questions de sécurité – virtuelle et physique – sont essentielles. Mais au-delà des enjeux de sécurité, d’identification, d’accès, ou même de continuité des services, la gouvernance est identifiée comme une problématique clé. « Il est indispensable pour [les directions des systèmes d’information] de dépasser le stade de la transformation subie des usages au profit d’une digitalisation accompagnée et maîtrisée des installations, des services et des pratiques en entreprise », indique le rapport*. Les DSI doivent reprendre la main sur les transformations, les questions de mobilité et outils associés.
Pour cela, les experts du groupe de travail du Cigref conseillent de s’appuyer sur un fort sponsorship d’entreprise, d’associer les directions métiers, d’opter pour une démarche simple et intégrée.
4. ROI : ne négligez pas les bénéfices immatériels
La transformation de l’environnement de travail doit embarquer tous les salariés et impliquer l’ensemble des directions métiers. Elle doit également faire l’objet d’une mesure objective de ses résultats, communiquée à tous
La rentabilité de la transformation sera mesurée par les économies réalisées ou les coûts évités. Mais la mesure du retour sur investissement intégrera aussi les bénéfices dits immatériels : l’amélioration de l’image de l’entreprise, la hausse de son attractivité et de la notoriété de sa marque employeur, le progrès du bien-être au travail, de la satisfaction des utilisateurs…
Attention, alertent les membres du groupe de travail, à ne sous-estimer ni l’investissement financier et humain nécessaire, ni le temps nécessaire à la transformation. Enfin, à nouvel environnement nouveaux indicateurs : la DSI devra mettre en place des outils adaptés, tels qu’un baromètre de satisfaction utilisateurs par exemple
* Source : rapport « Evolution de l’environnement de travail à 5 ans », résultant de la réflexion collective, de janvier à septembre 2018, d’une trentaine de DSI de grandes entreprises ou administrations membres du Cigref organisés en un groupe de travail sous le pilotage de Thierry Souche, DSI Groupe d’Orange.