D’après une étude de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), la proportion de femmes qui obtiennent un diplôme universitaire dans les STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) était en déclin ces vingt dernières années, à l'exception des matières technologiques. Bien que certains pays comme le Brunei, les Bermudes et la Hongrie s’efforcent de combler cet écart, d’autres comme le Salvador, le Laos ou la Colombie continuent de constater une baisse considérable du nombre de diplômées.
Sheryl Sandberg, directrice de l’exploitation (COO) chez Facebook, pense qu’une augmentation du nombre de femmes faisant office de référence pourrait faire évoluer les choses.
Voici donc une liste de femmes qui ont contribué à révolutionner le secteur technologique.
1. Ada Lovelace (1815 – 1852, Royaume-Uni)
Née en 1815, Ada Lovelace est devenue l’une des mathématiciennes les plus célèbres de son époque. Aux côtés de Charles Babbage, confrère mathématicien, elle a participé au développement de la Machine analytique conçue pour résoudre des problèmes mathématiques. Cette machine est par ailleurs considérée comme le tout premier ordinateur. Ada Lovelace a élaboré des théories sur la façon de répéter une série d’instructions (concept actuel de la boucle) pour définir la façon dont les programmes pourraient être conçus. Elle est ainsi devenue la première programmeuse informatique.
2. Ida Rhodes (1900 – 1986, États-Unis)
Ida Rhodes est née en Ukraine. Titulaire de deux bourses d'études, elle a étudié à l’université de Cornell (États-Unis) où elle a obtenu une licence et une maîtrise en mathématiques en 1923. Parmi ses principales contributions dans le domaine des technologies figure le langage C-10, qu’elle a conçu en collaboration avec Betty Holberton au début des années 1950. Ce langage a d'ailleurs été utilisé par l’ordinateur UNIVAC 1 du Bureau du recensement des États-Unis. Ida Rhodes est aussi très célèbre pour sa contribution à la traduction automatique des langues naturelles, principalement depuis sa langue maternelle, le russe, vers l’anglais.
3. Grace Hopper (1906 – 1992, États-Unis)
Connue comme la « reine de la programmation », Grace Hopper était informaticienne et officier de la marine américaine. Il s'agit de l’une des premières programmeuses du grand calculateur Mark 1 de l’université de Harvard. Grace Hopper a joué un rôle pivot dans le développement du langage COBOL (« COmmon Business Oriented Language »), grâce au programme Flow-Matic qu’elle avait créé pour exécuter des tâches opérationnelles. En 1991, la National Medal of Technology lui a été décernée par le président George Bush. Elle est alors devenue la première lauréate à recevoir ce prix à titre individuel.
4. Hedy Lamarr (1914 – 2000, Autriche)
D’origine autrichienne, Hedy Lamarr est une inventrice et prestigieuse actrice de l’âge d’or d’Hollywood. Elle a largement contribué à l’invention de la technique d’étalement de spectre par saut de fréquence - une méthode de transmission de signaux radio qui utilisait plusieurs canaux de fréquence et permettait de diriger les torpilles vers leur cible. Cette technologie, ensuite utilisée par l’armée, est devenue le précurseur du Bluetooth, du Wi-Fi et du CDMA.
5. Fran Allen (1932 –, États-Unis)
Fran Allen est experte en optimisation des compilateurs, ces programmes qui traduisent le code source d’un langage de programmation en code interprétable par les ordinateurs. Elle est la première femme à avoir obtenu le titre d’IBM Fellow et la distinction de l’ACM Turing Award (2006) qui récompense les « contributions importantes et durables dans le domaine de l’informatique ».
6. Karen Spärck Jones (1935 – 2007, Royaume-Uni)
Karen Spärck Jones, informaticienne britannique et programmeuse autodidacte, est à l’origine du concept de fréquence de document inverse. Cette technologie est le fondement des moteurs de recherche modernes tels que Google. C'est dans les années 1980 qu'elle a commencé à travailler sur les premiers systèmes de reconnaissance du langage et qu'elle s'est lancée dans des recherches approfondies dans le domaine du traitement automatique du langage naturel. En 1994, elle a été nommée présidente de l’Association de linguistique informatique. Karen Spärck Jones a joué un rôle crucial dans la recherche sur les systèmes intelligents fondés sur les connaissances dans le cadre du programme britannique Alvey, qui a permis d’intensifier les projets de recherche sur l’intelligence artificielle (IA) et les langues dans les années 1980.
7. Adele Goldberg (1945 –, États-Unis)
L’informaticienne Adele Goldberg a participé à la création du langage de programmation Smalltalk-80 alors qu’elle travaillait au centre de recherches Xerox Palo Alto Research Center. Ce langage a été intégré par Apple dans la configuration de programmation du premier modèle de Macintosh. Le travail d'Adele Goldberg a eu une influence fondamentale sur les ordinateurs actuels.
8. Rosalind Picard (1962 –, États-Unis)
Professeure au MIT Media Lab, laboratoire américain de renommée mondiale, Rosalind Picard y dirige la recherche en informatique affective. On lui doit la création des études dans cette discipline, qui porte sur le développement de systèmes et d’appareils capables de reconnaître, d’interpréter et de traiter les émotions humaines et autres stimulus et d’y répondre. Son travail est actuellement appliqué aux objets connectés portables afin d’améliorer le bien-être humain.
9. Nnenna Nwakanma (1975 –, Nigeria)
Experte en technologie tenue en haute estime en Afrique, Nnenna Nwakanma s’efforce de promouvoir un accès abordable à Internet, les droits afférents aux données et la liberté numérique. Elle a cofondé la Fondation africaine pour les logiciels libres et ouverts (Free Software and Open Source Foundation for Africa, FOSSFA) ; cette organisation met en avant les logiciels gratuits et le modèle des logiciels libres en tant qu’outils de développement pour le continent africain.
10. Rebecca Enonchong (1967 –, Cameroun)
En plus d’être la fondatrice et la directrice générale d’AppsTech, Rebecca Enonchong est une promotrice très médiatisée des technologies en Afrique. Sa société fournit des solutions applicatives pour entreprises dans le monde entier. Rebecca Enonchong est également présidente d’ActivSpaces, association créée pour aider les jeunes entrepreneurs technologiques du Cameroun. ActivSpaces rassemble des communautés technologiques et leur offre un espace pour se former et développer de nouvelles idées.
11. Neelam Dhawan (1959 –, Inde)
Lorsqu’elle a obtenu son diplôme, le secteur des technologies n'était pas le premier choix de Neelam Dhawan. Elle préférait se faire embaucher par une entreprise spécialisée dans les produits de grande consommation. Sa démarche n’ayant pas fonctionné, elle a décidé de tenter sa chance dans le secteur informatique. Elle est aujourd’hui considérée comme une experte des technologies en Inde et le magazine Fortune la classe parmi les femmes d’affaires les plus influentes. Neelam Dhawan a occupé des postes stratégiques chez HCL, Microsoft, IBM et Hewlett-Packard. Elle siège actuellement au conseil d’administration de Royal Philips aux Pays-Bas et d’ICICI Bank en Inde. Ses domaines de spécialisation sont l’intelligence artificielle (IA), la transformation numérique et la robotique.
Toutes ces femmes se sont véritablement illustrées dans leur domaine. Elles doivent être une source d’inspiration et vous inciter à vous lancer dans la programmation pour qu'on oublie une fois pour toutes les différences de compétences techniques. Vous pourriez être surprises des portes que des compétences en programmation peuvent vous ouvrir.
Depuis plus de 22 ans, je signe des articles sur les technologies pour des magazines et des sites Web tels que ComputerActive, IQ et Signum. Correspondante de ComputerWorld à Sydney, j’ai également travaillé pour la chaîne de Ziff Davis à New York.