Le secteur agricole trace le sillon de sa digitalisation
La France compte 380 000 exploitations agricoles dont 80% sont des TPE ou PME qui échangent avec 85 000 partenaires différents. Et les agriculteurs sont toujours plus connectés.
Et s’ils disposaient d’un outil innovant pour gagner en temps et en efficacité, pour communiquer plus vite et réaliser une kyrielle de démarches ? Et ce, en toute sécurité ? Plusieurs acteurs ont convergé en ce sens sur un projet inédit : créer une identité numérique de l’exploitation agricole basée sur la blockchain. Son nom : Agriconsent.
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Le pari réussi de la co-innovation
Agdatahub, qui propose la solution Agriconsent, opère des plateformes de consentement et d’échanges de données agricoles dans l’objectif d’accompagner la transition numérique du secteur agricole français et européen.
L’entreprise, qui compte parmi ses actionnaires la Banque des territoires, souhaitait s’entourer de partenaires experts pour concrétiser son ambition au service du secteur agricole. Elle a choisi IN-Groupe (ex-Imprimerie Nationale), spécialisée dans la fabrication de documents sécurisés, et Orange Business pour le volet blockchain et hébergement des données.
« La blockchain opérée par Orange Business agit comme un réseau d’échanges de preuves où chaque utilisateur contribue à l’intégrité et la fiabilité des données échangées. Un tiers de confiance qui garantit la fiabilité et la traçabilité de n’importe quelle donnée échangée. L’origine et l’authenticité du certificat d’identité agricole sont ainsi vérifiées instantanément. »
« Vu l’enjeu stratégique de ce sujet, il était impératif que les données soient hébergées sur un cloud sécurisé. Pour cette raison, nous avons choisi celui d’Orange Business », explique Laurie Bésinet, chef de produit Agriconsent chez Agdatahub.
La blockchain opérée par Orange Business agit comme un réseau d’échanges de preuves où chaque utilisateur contribue à l’intégrité et la fiabilité des données échangées.
Laurie Bésinet, chef de produit Agriconsent chez Agdatahub
Un sésame pour réaliser des démarches en toute simplicité
Une fois son identité numérique créée, l’exploitant dispose du précieux sésame, Smartphone en main, pour réaliser des démarches en un clin d’œil.
« Pour l’agriculteur, c’est très simple. Il va télécharger ses certificats d’identité agricole sur son portefeuille numérique ou wallet, directement disponible sur son mobile. Il pourra ensuite présenter ce certificat à ses partenaires (coopératives, fournisseurs, administration) qui vont vérifier instantanément l’authenticité de l’identité de l’agriculteur et qu’il est bien ayant-droit pour son exploitation », détaille Laurie Bésinet. De nombreuses démarches pourront être simplifiées : les télédéclarations, les contrats de vente, les achats de fournitures, etc.
Finis le papier, les mots de passe, les vérifications à rallonge. Tout va plus vite, tout est plus sûr. Par exemple, pour valider une commande de produits phytosanitaires, un exploitant agricole doit présenter un certificat professionnel auprès de son distributeur agréé. A la réception de sa commande, il n’aura plus qu’à ouvrir son « wallet Agriconsent » pour prouver la validité de son certificat.
Et avec son tableau de bord personnalisé Agriconsent, accessible depuis un Smartphone ou un ordinateur aux titulaires d’une identité numérique agricole, l’exploitant va pouvoir visualiser quel partenaire a le droit d‘échanger ses données et administrer ses consentements. Le consentement à l’usage, des données agricoles est d’ailleurs l’une des clés de voûte du projet Agriconsent.
Agriconsent ouvre la voie à d’autres secteurs
« Pour le secteur agricole, on change de dimension : c’est plus de sécurité, plus de confiance, plus de maîtrise, tout en redonnant le pouvoir sur leurs données aux exploitants agricoles », estime Laurie Bésinet.
Après une phase de tests auprès d’agriculteurs volontaires, Agriconsent devrait être déployé plus largement à partir du second semestre 2022.
« Nous sommes très fiers que le monde agricole soit à l’origine d’une telle innovation, tous les autres secteurs vont s’y mettre. Si cela marche pour nous, cela marchera pour les autres ! » s’enthousiasme la chef de produit. Cette identité numérique pourrait bien faire germer de nouvelles idées.
La France compte 380 000 exploitations agricoles.