Un livre blanc de l'Institut G9+ fait le point sur l'internet des objets

L’Institut G9+ a rédigé un livre blanc qui fait le point sur un « nouvel eldorado de l’économie connectée » : l’internet des objets. Éclairages l’a lu pour vous !
 

 

Trois domaines où l’internet des objets s’est déployé

 
Pour les experts de l’Institut G9+, l’internet des objets, aussi appelé IoT (Internet of Things) s’est jusqu’à aujourd’hui développé dans 3 univers principaux :
 
  1. la santé : les objets connectés sont en train de devenir des auxiliaires irremplaçables dans le domaine de la prévention, de la communication entre le patient et le soignant, le soin, la surveillance et le « coaching » des malades chroniques et des pathologies sévères.
  2. la ville : l’IoT donne accès à une multitude d’applications qui visent à la fois le confort, la sécurité, la rationalisation des services publics et la maîtrise de l’énergie.
  3. la maison : les capteurs et les « actionneurs » de plus en plus nombreux donnent un véritable sens à la domotique, là encore avec des objectifs de confort, d’économie d’énergie, mais aussi de maintien à domicile et de partage des contenus. 
 
Combien d’objets connectés en 2020 ?
80 milliards, selon l’Idate, 212 milliards selon l’IDC, 50 milliards selon le Berg Insight, 30 milliards selon l’IMS Research et le cabinet Gartner… Un marché difficile à évaluer mais, pour tous les experts, gigantesque !

 

Les impacts socio-économiques de l’internet des objets

 
Le livre blanc se penche ensuite sur les nouvelles problématiques posées par l’IoT. 
 
  1. Conception : l’objet connecté n’est pas tant un objet qu’un service. À ce titre il se pense à partir des données utilisateur qu’il recueille et est indissociable du service qu’il fournit. Un design au service de l’usage est primordial.
  2. Sécurité : l’IoT génère ou utilise des quantités massives de données qui sont parfois personnelles, posant la question de la cybersécurité.
  3. Financement : les objets connectés nécessitent des investissements très importants – mais en baisse tendancielle. Ils bénéficient de plus en plus d’un soutien du public. Investisseurs institutionnels et sociétés de capital-risque se mobilisent également.
  4. Interopérabilité : elle tarde à se mettre en place, ce qui retarde un essor plus rapide. En parallèle, l’Open Source (avec des plateformes comme Arduino en particulier) se développe.

 

Le web 3.0 ? 
L’IoT repose sur la communication des objets, à la croisée de nombreuses technologies : xG, NFC, puce RFID, capteur, bluetooth, wifi… et leur interaction. Les applications sont si nombreuses que certains préfèrent parler d’ « Internet of everything » (IoE) ou de web 3.0, 3e révolution du numérique, celle qui vient après la connexion entre les personnes et les plateformes (web 2.0).
 

Les pays sur les starting blocks de l’internet des objets

 
En octobre 2013, IDC a créé un indice composite pour classer les pays du G20 selon leurs avancées dans l’IoT. Résultats :
 
  1. États-Unis
  2. Corée du Sud : le pays dispose de plusieurs géants soutenus par l’État et d’une connectivité unique
  3. Chine : le géant asiatique affiche son ambition de devenir « le 1er pays de l’IoT », avec des investissements massifs dans le cadre du 12e plan quinquennal chinois !
  4. Allemagne : lancée très tôt dans ce domaine, l’Allemagne bénéficie du soutien du gouvernement fédéral. Le plan « Industrie 4.0 » est ainsi doté d’un budget (public-privé) de 200 M€
 
L’Europe, si elle avance sur les aspects de sécurité (protection des données personnelles, sécurité de l’information…), manque encore d’une vision industrielle large.
 

Un point sur l’internet des objets en France

 
Selon le livre blanc, la France dispose de plusieurs atouts favorables au développement de l’IoT : des décideurs politiques en pleine prise de conscience, un marché réceptif et une couverture réseau exceptionnelle. Mieux encore, parmi les 12 premiers objets connectés vendus aux États-Unis sur l’Apple Store, 5 sont français ! Si les ingénieurs et designers français sont très qualifiés, le coût du travail très élevé impose une délocalisation de l’étape de production. Autre point négatif : l’absence de cadre juridique qui explique l’hésitation d’une grande partie des industriels français à investir. Ceux qui se lancent le font souvent au sein d’un groupement, entraîné par un grand groupe télécom (en particulier Orange et SFR). 
 
Le livre blanc s’achève par des conseils et préconisations, à destination des décideurs politiques, des acteurs économiques mais aussi des citoyens. Selon eux, aucune entreprise ne doit penser que l’objet communicant ne les concerne pas : tous les domaines seront bouleversés et il est essentiel de s’y préparer !
 
Pour en savoir plus :