En dix ans, l’industrie des transports a connu une importante évolution, avec notamment le développement des véhicules électriques et l’essor des technologies de conduite autonome. L’épidémie de Covid-19 a redéfini les priorités des consommateurs et accéléré encore les transformations dans ce secteur. Au cours des six derniers mois, des initiatives nouvelles comme les partenariats publics-privés pour les transports en commun, des solutions de micro-mobilité pour les petites distances et des bouleversements numériques dans l’univers du commerce automobile, ont apporté une dynamique inédite.
Depuis le début de la pandémie, l’utilisation des transports publics au sein des métropoles, de San Francisco à New York et plus largement de São Paulo à Dubaï, a chuté de plus de 70 %, occasionnant des pertes de revenus qui s’élèvent à 100 millions de dollars par jour. Parallèlement, les entreprises de transport en commun ont réduit la fréquence des services proposés aux voyageurs, éloignant une main d’œuvre essentielle et tous ceux qui dépendent des bus et des trains. Ces entreprises ont eu des difficultés à proposer aux voyageurs une solution satisfaisante pour répondre à leurs attentes en termes de distanciation et de sécurité. L’alternative se trouve peut-être dans des partenariats publics-privés, disposant de flottes plus souples, plus propices à satisfaire la demande des voyageurs en élaborant des solutions plus sûres et plus efficaces.
Début 2020, les options de micro-mobilité (les vélos et les trottinettes électriques partagés par exemple) à forte intensité de capital qui ont recueilli plus de 5,7 milliards de dollars, avaient perdu la confiance des investisseurs. Mais avec la pandémie, ces solutions de micro-mobilité ont connu un véritable envol et sont devenues incontournables, offrant aux utilisateurs des alternatives efficaces et sûres pour se déplacer en ville. Alors que les taxis sans conducteur et les voitures autonomes sont toujours en développement, les consommateurs se sont tournés vers des moyens de transport sans risque sanitaire, accessibles et abordables.
Alors que les ventes de voitures neuves ont diminué, le marché de l’occasion a connu une croissance supérieure aux estimations faites avant la pandémie (de 17 % plus forte). Les clients ont renoncé à aller chez les concessionnaires, ce qui a poussé ces derniers à opter pour l’innovation. L’achat de voitures en ligne s’est notamment développé grâce aux salles de vente virtuelles et aux services de conciergerie.
Cette période s’est aussi traduite par le développement de solutions de vente simplifiées, 100 % digitales. Plus besoin de magasins physiques pour les concessionnaires. Ils opèrent directement en ligne et livrent au consommateur la voiture de son choix, directement chez lui. Dans un contexte de crise, l’industrie automobile a été contrainte au cours des six derniers mois de changer de vitesse et de tourner vers l’innovation pour continuer à progresser en ces temps difficiles.