Reconstruire et numériser les chaînes d’approvisionnement
La Covid-19 a clairement révélé aux entreprises qu’elles devaient adapter leurs lignes de production et leur chaîne logistique en misant sur la numérisation. Dans plusieurs secteurs, de l’industrie lourde au prêt-à-porter en passant par les laboratoires pharmaceutiques, les industriels cherchent à s’affranchir de certains de leurs fournisseurs. Et beaucoup d’entre eux prévoient de s’en rapprocher s’ils le peuvent. D’autres constituent des stocks et remplacent la production allégée et à flux tendu
La diversification des sources d’approvisionnement et la numérisation seront essentielles pour construire des chaînes logistiques plus solides, plus intelligentes et assurer une reprise durable. Certaines entreprises envisagent donc relocaliser la production près de chez elles. Toutefois, pour les fabricants européens et américains, le problème majeur demeure leurs coûts beaucoup plus élevés qu’en Asie. Par conséquent, toute stratégie de relocalisation, même partielle, doit s’inspirer de l’industrie 4.0 pour réduire les coûts de production. De nombreuses organisations occidentales devront explorer de nouvelles formes d’automatisation en usine afin de réduire les coûts de la production à proximité des sites ou à l’intérieur du pays. Certaines privilégient également une option partielle, comme la fabrication en Asie et l’assemblage sur place. La crise sanitaire a donné aux industriels l’occasion de transformer leurs sites de production et leurs chaînes logistiques. Les entreprises qui relèvent le défi et reconçoivent leurs opérations et leurs chaînes logistiques seront mieux armées pour protéger leur activité contre un éventail plus large et plus aigu de chocs d’événements perturbateurs. Elles pourront rendre leurs chaînes logistiques plus transparentes, prévisibles et résistantes auront un avantage compétitif considérable.
Les fabricants qui cherchent à se remettre des conséquences de la pandémie mettront en œuvre des plans à court et à long termes. Dans un avenir immédiat, ils cherchent à se maintenir à flot et à augmenter leur production, après de longues périodes d’arrêt. Selon une enquête de HFS Research, les fabricants cherchent à investir dans des technologies qui peuvent leur permettre de réaliser rapidement des économies, comme l’automatisation, l’analyse intelligente et le cloud computing. Ces technologies constitueront les bases nécessaires au déploiement de technologies de l’industrie 4.0 qui ne manqueront pas de se répandre dans un avenir proche.
Renforcer l’industrie après le Covid-19
Malgré la pandémie, les investissements dans le « smart manufacturing » (fabrication intelligente) vont rebondir. Une récente mise à jour de l’IDC montre que les dépenses liées à l’IdO (Internet des objets) ont augmenté de 8,2 % sur l’année pour atteindre 742 milliards de dollars en 2020, alors que les prévisions tablaient sur une hausse de 14,9 %. L’IDC estime toutefois que la croissance à deux chiffres devrait revenir en 2021. La pandémie actuelle a ralenti le déploiement de l’IoT mais ce sera un accélérateur clé du ‘’retour à la croissance’. L’objectif sera d’atteindre un nouveau niveau d’automatisation, d’expérience à distance et d’hyper-connectivité.
En outre, les initiatives et les investissements gouvernementaux visant à promouvoir le concept d’usines intelligentes contribuent également à propulser l’industrie 4.0. La Chine, par exemple, investit 3 milliards de dollars dans son programme « Made in China 2025 » pour numériser sa fabrication. En Inde, le gouvernement a créé SAMARTH-Udyog Bharat 4.0 pour démystifier l’industrie 4.0 auprès des industriels du pays et poursuivre avec détermination la création d’un écosystème d’usines intelligentes. Le gouvernement indien estime que seuls 10 % des industriels disposent actuellement d’une feuille de route pour l’industrie 4.0.
Le Covid-19 aura un impact durable sur les entreprises, mais les industriels doivent se mettre en ordre de marche pour en sortir plus forts, ce qui passera par l’accélération de la transformation numérique pour augmenter l’efficacité de la production.
McKinsey soutient que les « usines phares » révolutionnaires ont prouvé qu’un déploiement adapté de l’IdO entraîne une flexibilité opérationnelle et améliore significativement les performances. Certains fabricants ont augmenté leur production de 10 à 200 %, réduit leurs coûts de 5 à 40 % et raccourci le délai de commercialisation de 30 à 90 %. Les pionniers sont les usines qui ont adapté une ligne de production pilote à la technologie Industrie 4.0. Selon McKinsey, pour réussir à modifier le processus de numérisation à sa production, les fabricants doivent avoir une stratégie numérique solide appuyée par des objectifs financiers et des performances clairement définis, évalués en fonction des besoins réels des entreprises. Les fabricants qui passeront rapidement à la transformation numérique seront les mieux placés pour relancer la production post-Covid, selon McKinsey. Cela leur donnera également une avance considérable sur leurs concurrents qui évolueraient plus lentement.
Préparer l’après
Le secteur industriel a été durement touché par la pandémie. Pour sa survie, ses acteurs doivent élaborer des stratégies de transformation numérique et adopter les nouvelles technologies de l’industrie 4.0, les seules qui offrent à la fois pertinence et résilience aux entreprises. Des événements tels que le Covid-19 montrent plus que jamais l’importance de la numérisation pour les industriels européens. Investir à long terme dans la technologie numérique adéquate est un gage de survie dans l’immédiat, et l’assurance d’adopter les plus hauts standards industriels de l’après Covid.
Le secteur a maintenant une chance de se propulser vers le haut de la courbe de la transformation numérique. La façon dont les industriels adopteront le concept d’usine intelligente et d’Industrie 4.0 façonnera son avenir pendant un certain temps encore.