Sécurité, marketing, médecine : quelles applications pour la reconnaissance faciale ?
Le computer vision regroupe l’ensemble des activités de recherche visant à améliorer la capacité de traitement en temps réel des flux d’images par les machines. Pour les entreprises qui disposent d’un parc de caméras, c’est l’opportunité nouvelle de générer des données qualifiées avec des cas d’application multiples.
« La reconnaissance faciale répond d’abord à des enjeux de sécurité », explique Virgile Dier, Chef de produit marketing Intelligence Artificielle et Big Data chez Orange Business. « Il peut s’agir de retrouver des personnes disparues, de contrôler l’accès aux portes d’embarquement des aéroports, de sécuriser les bâtiments ou encore de prouver une identité. »
Alicem, l'application mobile lancée par l’État français, qui facilite la connexion aux services publics et sécurise les démarches administratives, s’inscrit dans cette optique. Comment ? Muni d’un smartphone, d’un passeport ou d’un titre de séjour, tout utilisateur peut démontrer la légitimité de ses titres d’identité par le biais d’une technologie de reconnaissance faciale. Et éviter ainsi les risques d'usurpation d'identité.
Le potentiel en matière de marketing est également significatif, notamment pour la recommandation de produits fondée sur les caractéristiques physiques des individus. Un panneau publicitaire pourra par exemple diffuser un contenu susceptible d’intéresser les passants en fonction de ces dernières. Une opportunité inédite d’enrichir la relation avec les consommateurs.
Les débouchés médicaux suscitent aussi beaucoup d’attentes, puisque l’aide au diagnostic associant la reconnaissance visuelle à l’IA pourra permettre aux médecins de détecter plus facilement et rapidement des anomalies, par exemple à partir de scans de la peau ou des grains de beauté.
L’encadrement des usages, un impératif éthique
« Nos clients et prospects se renseignent sur la faisabilité technique des solutions de reconnaissance faciale mais aussi sur la législation associée », précise Virgile Dier.
Loin de nier l’existence de dérives potentielles nées d’une utilisation biaisée de cette technologie, les entreprises agissent au contraire avec prudence. Elles doivent trouver un juste équilibre pour pouvoir répondre à la demande de personnalisation émanant de leurs clients finaux tout en respectant les exigences de confidentialité des données.
Clarifier les cadres d’utilisation de la reconnaissance faciale, c’est donner un champ d’action concret et précis aux entreprises. Pour l’instant, les données issues du computer vision peuvent être traitées localement via l’edge computing, afin d’éviter la remontée d’informations personnelles et d’anonymiser la data. La reconnaissance faciale est par ailleurs soumise au RGPD, qui encadre la collecte de données, le consentement des utilisateurs, les informations sur la finalité de traitement et le droit d’accès. Les dispositifs de vidéosurveillance sont aussi encadrés par la CNIL, qui appelle le Gouvernement français à légiférer sur ces questions. « Une concertation est aujourd’hui nécessaire entre toutes les parties prenantes de la société civile et les entreprises autour des initiatives de ces dernières », souligne Virgile Dier. Un débat ouvert qui serait bénéfique à tous.
En parallèle, les entreprises auront besoin de consultants spécialisés pour définir les contours des projets de reconnaissance faciale et en déterminer les impacts techniques comme éthiques. « Les experts d’Orange Business allient des compétences d’intégrateurs et des valeurs éthiques propres au Groupe, avec comme priorité absolue un traitement sécurisé de la donnée. », conclut Virgile Dier.