Levier #1 : anticiper les cas d’usages
La 5G ouvre un nouveau champ des possibles aux organisations ayant su préparer son arrivée. Et comme le note le Cigref dans son livre blanc « 5G, anticipation et opportunités », les responsables SI ont plusieurs rôles à jouer. Le premier est de s’interroger sur les nouveaux usages et business models qui pourront être développés grâce aux possibilités offertes par la 5G, combinée à d’autres technologies. La DSI travaillera avec les différentes parties prenantes de l’entreprise à établir des cas d’usage potentiels et à en confirmer la pertinence, la valeur, les avantages et les éventuelles limites. Pendant cette période pré-déploient, les opérateurs recherchent des cas d’usages à tester en situation réelle lors de Proof of Concept (PoC) et de Proof of Value (PoV) venant d’une part démontrer les besoins réels de l’entreprise, et d’autre part valider la valeur apportée par la 5G en vue d’une industrialisation. Ces tests permettront également aux collaborateurs de mieux appréhender les possibilités offertes par le nouveau réseau et nourriront ainsi la réflexion sur l’amélioration des processus et des modèles d’affaires. Anticiper et tester les cas d’usages pourront par ailleurs influencer les cycles de décision, la réglementation et la standardisation des organismes de normalisation comme le 3GPP.
Levier #2 : penser l’architecture IT
Pour répondre aux besoins croissants des entreprises et de leurs utilisateurs – usage de la donnée en temps réel, stockage cloud ou en périphérie de réseau, intelligence artificielle, réalité virtuelle ou augmentée –, les DSI se dirigent de plus en plus vers des architectures modulaires permettant d’interconnecter de manière agile plusieurs technologies. La 5G est partie prenante de cette modularité : grâce à la virtualisation des réseaux et au network slicing, il sera possible de configurer l’infrastructure en fonction des services mis sur le marché, de répondre aux pics ponctuels de connectivité et de proposer aux clients finaux des produits et des solutions personnalisables. Sa qualité de service permettra d’adresser les usages critiques, par exemple dans le domaine industriel, et en fera ainsi un élément important de convergence entre IT et OT, composante clef du succès de la transformation digitale de l’industrie.
La DSI aura un rôle moteur pour penser l’architecture de cette connectivité en cherchant à maîtriser les coûts, l’exploitation et les opérations. Comment intégrer ce nouveau réseau à l’architecture existante ? Faut-il collaborer directement avec les opérateurs ou internaliser le réseau privé de l’entreprise ? Vais-je avoir besoin de recruter ou former en conséquence ? Anticiper pour recueillir les besoins et examiner les différentes solutions est indispensable.
Levier #3 : assurer la sécurisation des systèmes
Résilience des réseaux et confidentialité des données sont deux préoccupations majeures lors de la transition vers une nouvelle infrastructure IT. Si le end-to-end slicing de la 5G assure la qualité de ressources sur le cœur de réseau et l’accès radio, la DSI a la charge de gérer la sécurité à un niveau plus global : recours aux fournisseurs rompus au security by design, gestion rigoureuse des accès utilisateurs et de l’authentification des usagers au réseau, protection des objets connectés...
Dans un contexte industriel, la 5G va également contribuer à l’abolition des frontières entre les SI industriels et le SI de l’entreprise pour encourager une circulation fluide de la donnée. Le périmètre d’action de la DSI devrait donc s’élargir vers la transmission d’une culture de la sécurité aux équipes OT pour sécuriser le parc de machines et contribuer à une gouvernance centralisée des équipements.
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