L'Afrique, terre d'IoT

L’Afrique est un terreau fertile pour l’IoT. Devant le besoin en connectivité du continent, l’internet des objets est en passe de devenir un vecteur de croissance économique autant qu’un outil-clé pour répondre aux enjeux liés à l’agriculture, à la santé ou à l’environnement.

Des objets pour connecter un continent

Bien que certains pays africains peinent encore à développer leur réseau internet fixe, cela ne prive pas le continent d’amorcer sa transformation digitale. En Afrique, le mobile est au cœur de l’innovation numérique. À cela deux raisons: le taux d’équipement peut dépasser les 160 % dans certains pays et le réseau mobile couvre la majorité des territoires.

Contrairement aux pays développés, qui ont adopté successivement l’internet fixe et mobile, le continent africain opère un saut technologique : l’internet mobile à haut débit est au cœur de la connectivité du continent. Une situation favorable à l’essor des capteurs de l’IoT, dont le coût unitaire tend à baisser. Zoom sur les domaines susceptibles de bénéficier de cette révolution technologique.

E-santé : l’IoT prend le pouls de l’Afrique

De nombreux domaines vont bénéficier de l’IoT et en premier lieu la santé : les objets connectés peuvent faciliter la prévention ou l'accessibilité aux soins des populations dans un contexte où le nombre de médecins par habitant n’est que de 15 pour 100 000(1). L’IoT permet de dépasser les situations de déserts médicaux notamment grâce aux outils de télédiagnostic :

  • les bracelets connectés enregistrent les informations de santé (vaccins, pathologies, allergies...) et permettent un suivi régulier,
  • les applications mobiles de télémédecine permettent de réaliser des diagnostics à distance via un simple téléphone connecté à l’internet mobile.

Au Kenya, les actions de santé mobile menées par Orange Healthcare ont permis d’améliorer de 11 % le taux d’adhérence aux traitements de lutte contre le SIDA.

Smart agriculture : l’IoT pour optimiser la prise de décision

Face au besoin d’optimiser l’exploitation des ressources naturelles et notamment de l’eau, l’IoT est un atout sérieux. Couplé à une démarche d’analyse des données récoltées, il contribue au développement d’une démarche de smart agriculture, respectueuse de l‘environnement.

En analysant l’humidité des sols et le rythme de croissance des semences, les capteurs sont à même de définir le besoin d’irrigation. Mises en réseau à l’échelle du continent, ces données permettent d’établir des plannings d'irrigation tenant compte des prévisions météorologiques.

C’est par ailleurs ce fonctionnement en réseau qui est au cœur de l’application Labaroun Kassoua, lancée par Orange au Niger. Cette plateforme agrège l’ensemble des données sur les marchés des denrées agricoles et du bétail, afin de proposer en temps réel un cours des denrées aux exploitants, directement sur leur mobile. Une information fidèle qui constitue un plus au moment de débuter une négociation commerciale.

Protéger l’environnement et la biodiversité

L’IoT peut également se mettre au service de l’environnement et des espèces menacées en Afrique. La géolocalisation des animaux permet par exemple de suivre leurs migrations mais aussi d’analyser leur activité physique pour détecter les tentatives de braconnage ou d’attaque de troupeaux. Au sein des forêts protégées, les arbres ont également leurs "wearables" : équipés de puces, ils transmettent un appel d’urgence s’ils sont coupés de manière illégale. Autant d’opportunités de faire de la technologie un rempart à la destruction de la biodiversité.

Ces perspectives démontrent que l'IoT n'est pas une technologie propre aux pays les plus avancés, et qu'elle constitue un levier de croissance pour de nombreux pays en développement.       

(1) Source : Le mobile au chevet de l’Afrique, Orange Healthcare, mai 2015.

 

Pour aller plus loin
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