Le numérique, fer de lance de la formation aux emplois de demain
Selon une étude de 2017, 85 % des emplois exercés en 2030 concerneront des métiers qui n’existent pas encore, ce qui place les entreprises face à un double défi : recruter de nouveaux profils en externe et faire évoluer les compétences en interne pour accompagner les collaborateurs vers les métiers de demain.
Les acteurs de l’éducation et les organismes de formation professionnelle s’interrogent en parallèle sur les contenus des enseignements mais aussi sur les méthodes et les nouveaux moyens de formation à mettre en œuvre dès à présent. Avec une certitude : dans un contexte d’accélération de la transformation des métiers, la transmission des savoirs et l’accompagnement du développement des compétences doivent se concevoir de manière agile. Ce qui implique une étroite collaboration de l’ensemble des acteurs, institutionnels et privés, dans un esprit de co-création des supports et des ingénieries pédagogiques, et de nouveaux dispositifs permettant de mieux former les talents et plus vite.
Vidéos, MOOCs, réalité virtuelle ou augmentée et mobile learning sont en ce sens autant de nouveaux outils (et pour certains déjà largement utilisés) appelés à se développer mais qui nécessitent des réseaux puissants, solides et sécurisés. Le très haut débit permis par la 5G et sa capacité à absorber un volume de données croissant, notamment celui généré par les objets connectés, destinent ce nouveau réseau à jouer un rôle clé dans la transformation numérique de la formation.
La réalité virtuelle comme levier d’acquisition des compétences
L’expérimentation et la mise en situation sont particulièrement efficaces pour acquérir des compétences métiers. Le succès de la formation par l’alternance semble d’ailleurs le confirmer, puisque d’après une étude de l’Apec de 2018, 91 % des jeunes ayant bénéficié de ce type de dispositif en sont satisfaits. En outre, la réalité virtuelle ouvre la voie aux programmes d’apprentissage en immersion. Elle favorisera une meilleure concentration de l’apprenant plongé via un casque de réalité virtuelle (VR) dans un univers de travail dont il pourra appréhender toutes les dimensions
Grâce à des applications permettant des interactions, l’élève pourra également répéter des gestes techniques et acquérir la dextérité nécessaire pour la manipulation d’un outil par exemple. Ou encore se former par des mises en situation à des règles de sécurité et expérimenter, sans risque, les conséquences de leur non-respect.
« Dans une optique de formation continue, grâce à la 5G, on peut envisager ce type de formation en immersion à distance sur des nouveaux gestes métiers à acquérir par des équipes d’une même entreprise dispersées sur plusieurs sites, en France ou à l’étranger, et même sur des nouveaux outils et processus métiers avant leur déploiement opérationnel »,déclare Patrice Abolin, Business Developer Services Numériques Éducation-Emploi-Formation chez Orange.
Rapprocher l’entreprise et les établissements scolaires
La 5G rendra possible à distance et en direct des visites de laboratoires ou d’usines par des classes de lycées grâce aux flux vidéo et à la réalité virtuelle. Au sein du pôle de compétences de l’Immersive Learning Lab, dont Orange est partenaire aux côtés du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), quelques réalisations sont déjà opérationnelles : visite virtuelle explicative d’une salle de travaux pratiques de chimie avant l’accueil des étudiants, rapport de stage réalisé à l’aide de vues sphériques (films à 360°) et enrichies d’objets explicatifs en 3D, etc. Avec la 5G, ces innovations vont pouvoir « sortir du labo » et rapprocher le monde de la recherche de celui de l’entreprise.
« L’immersion pour faire découvrir à des lycéens les métiers et les compétences d’une industrie est un facteur essentiel d’information et d’orientation afin d’éveiller leur intérêt à exercer ces métiers. Elle permet aussi à leur professeur d’illustrer concrètement les applications des apprentissages dans le milieu professionnel. » » Et d’inciter, aussi, certains élèves à choisir des filières porteuses d’avenir. Car, comme le souligne Patrice Abolin, « l’éducation est au service de l’emploi de demain. »