E-santé : la 5G opère !

À l’horizon 2020, la 5G promet d’entraîner dans son sillage de nombreuses innovations technologiques. En matière de santé, cette technologie peut-elle apporter plus qu’un complément de bande passante ? Décryptage avec Lyse Brillouet, Directrice de Recherche Société Numérique chez Orange.

Éclairages/ Dans quelle mesure la santé a-t-elle aujourd’hui besoin des technologies numériques ?

Lyse Brillouet/ Dans le domaine de la santé, les technologies numériques ont un rôle central à jouer : les contraintes économiques poussent à soigner mieux avec moins de ressources; légalement les établissements doivent désormais enregistrer, stocker voire télétransmettre de nombreux documents de soin ; sur le plan pratique, c’est également un moyen d’optimiser et de fluidifier les communications entre la médecine de ville et les hôpitaux par exemple.

Les technologies numériques qui favorisent la télésurveillance sont clés pour les professionnels de santé. Reposant sur des dispositifs de monitoring à distance ou de communication avec des patients en hospitalisation à domicile, ils permettent d’offrir un meilleur confort aux patients et de désengorger les établissements de santé. La connectivité est donc une brique technologique centrale qui va permettre à l’hôpital de sortir de ses murs.
 

E./ Pour les dispositifs d’e-santé, quels seront les apports de la 5G ?

L.B/ En matière de télésurveillance, la communication est critique : elle doit être à la fois performante et fiable. Avec plus de débits encore, des temps de latence très courts et offrant la possibilité d’allouer de la bande passante à certains flux prioritaires, la 5G devrait permettre un bond en avant dans des domaines aussi variés que la télémédecine ou la téléchirurgie.

À l’horizon 2020/2025, cette technologie permettra de mieux exploiter les ressources matérielles et d’encourager au-delà de ce qui se pratique aujourd’hui la coopération. Ces performances pourront contribuer à réduire les inégalités territoriales et à homogénéiser les soins, partout en France.

De plus, la 5G va ouvrir la voie à de nouveaux services : le traitement en urgence d’un blessé pourra commencer dès son entrée dans le véhicule d’intervention et l’aide au diagnostic se fera grâce à l’interrogation d’importantes bases de données, en temps réel. Enfin de nombreuses innovations restent à imaginer et Orange engage une réflexion concertée avec tous les acteurs (CHU, médecins, start-up...) du secteur.

E./ Quels bénéfices les patients peuvent-ils attendre de la 5G ?

L.B/ La 5G va offrir une prise en charge de meilleure qualité et re-humanisée. Par exemple, les hospitalisations à domicile se feront dans des conditions de soin équivalentes à celle du milieu hospitalier : la télémédecine permettra à la fois de suivre en temps réel les données physiologiques du patient et d’interagir avec lui en permanence, y compris via l’image. Sauf que le patient restera dans son cadre familial, un facteur clé de la guérison !
 

E./ Du point de vue de la sécurité, que promet la 5G ?

L.B/ Lorsqu’il s’agit de santé, la question de la sécurisation est critique. La sécurité doit être conçue de bout en bout de la chaîne et inclure chaque équipement. Par exemple, avec les objets connectés, la capacité à garantir l’authentification des utilisateurs et des équipements est primordiale. La 5G permettra d’identifier quel objet est utilisé sur le réseau, et l’identité de son utilisateur.

Orange privilégie une sécurisation « by design » des réseaux et des équipements. Le Groupe fait partie des acteurs de l’e-santé ayant le mieux avancé en recherche sur l’exploitation des blockchains dans la gestion de consentement des patients.

 

Pour aller plus loin

>> 5G : le réseau mobile accélère, l'entreprise aussi
>> E-santé : les technologies au service de la santé