Une surveillance des cultures plus précise et plus souple
Manque d’eau dans un champ, croissance anormale dans un autre… un agriculteur expérimenté repère ces problèmes au premier coup d’œil en parcourant ses cultures et sait réagir immédiatement pour préserver ou développer sa future récolte. Mais inspecter toute sa surface cultivable peut s’avérer difficile lorsque l’exploitation regroupe des dizaines, voire des centaines d’hectares.
Jusqu’ici, de nombreux exploitants ont fait appel à la cartographie satellite pour observer leurs parcelles. Avec le développement des drones, la surveillance des cultures devient beaucoup plus souple et précise : manœuvré à distance, le drone survole tout un champ ou toute une vigne pour capter des données géo-référencées ultra-fines et ainsi localiser un endroit où la croissance semble moins rapide, où la terre est moins irriguée, etc. Avec leur caméra ultra-haute définition, les drones sont capables de transmettre des images de grande qualité, y compris prises sur des sites difficiles d’accès. Ils deviennent donc indispensables pour réaliser des cartographies au centimètre près et surveiller les champs de manière précise. Sur certaines exploitations forestières, il est même possible de replanter de nouveaux arbres après une coupe de bois à l’aide d’un drone. Avec plus de 8 000 agriculteurs équipés, le secteur de l’agriculture est d’ailleurs devenu le premier utilisateur de drones !
Des avis de spécialistes à distance
Un drone pouvant photographier en détail les zones cultivées où un problème semble se poser, l’image peut alors être transmise et analysée à distance par un expert capable de diagnostiquer le début d’une maladie ou l’attaque d’un nuisible à la vue d’un feuillage. Les agriculteurs peuvent ainsi bénéficier de conseils d’experts s’ils en ressentent le besoin et recevoir des conseils techniques pour traiter leurs sols, effectuer le juste dosage de tel ou tel fertiliseur… sans que les experts n’aient besoin de se déplacer systématiquement. Une démarche à la fois écologique et économiquement responsable qui facilite le travail de chacun.
« Avec les réseaux 4G aujourd’hui, et demain 5G, de plus grandes quantités de données et des images plus précises peuvent être transmises, ce qui fiabilise les analyses », explique Laurent Marchou, Directeur IoT et Robotique chez Orange. Par ailleurs, si ces données sont bien sûr sécurisées, leur nature rend les problématiques de cybersécurité moins stratégiques que dans le secteur industriel, ce qui peut encourager une adoption plus spontanée des drones comme des objets connectés.
Nouvelles expertises et machines communicantes
Avec le développement rapide de l’usage des drones dans le secteur agricole, de nouvelles compétences sont nécessaires : les pilotes (appelés agridronistes) pour diriger les drones lors de la prise d’image ou la pulvérisation de précision, mais aussi les techniciens pour entretenir les drones et l’ensemble des robots agricoles dont certains travaillent déjà en toute autonomie, par exemple dans les cultures maraîchères où ils assurent le désherbage des parcelles.
Le M2M (Machine to Machine) permet par ailleurs aux exploitants agricoles de recevoir sur leur mobile ou leur tablette des données consolidées récoltées sur leurs parcelles (humidité de l’air et du sol, niveau d’irrigation, etc.), par différents capteurs. Ils peuvent par exemple savoir en temps réel si leur récolte à besoin d'eau et se rendre sur place quand cela est nécessaire. Demain, les données recueillies par les capteurs embarqués sur les drones pourront être consolidées et analysées avant d’être directement transmises aux robots agricoles. « Désherbage, binage, irrigation, traitement … Un drone communiquera aux robots les coordonnées des points où il doit intervenir pour mieux cibler ses actions », conclut Laurent Marchou. Le drone pourrait donc bientôt devenir un véritable assistant de l’agriculteur en lui offrant les informations nécessaires à la prise de décision est en l’aidant à « orchestrer » les opérations des robots agricoles.