Des fondamentaux interdépendants
La modernisation des réseaux est devenue un enjeu incontournable pour les entreprises en forte croissance. En effet, une entreprise qui acquiert des sites ou qui ouvre de nouvelles succursales aura très vite de nouveaux besoins : un SI et des systèmes de stockage communs pour l’ensemble des sites, des outils RH unifiés, un système de voix / web-conférence efficace, des services Cloud, etc. Dans la plupart des cas s’ajoutent à la liste un réseau social global, une solution de Wifi sécurisée pour les visiteurs et un système de transactions financières. Autant de besoins qui appellent une montée en puissance progressive du réseau. « Désormais tout est lié », résume Christophe Brunet, Digital Advisor chez Orange.
« Nos clients ne font plus vraiment la différence entre le réseau, l’informatique et la sécurité. ». Si les très haut débits et la fibre assurent un accès permanent aux données (y compris en mobilité) et le tout-IP une excellente qualité de voix fixe et mobile, les infrastructures ont désormais besoin de services de connectivité enrichie pour améliorer leur performance applicative, leur flexibilité et leur sécurité.
Vers des infrastructures plus flexibles
Avec la connectivité enrichie, les réseaux s’utilisent « as a service », selon la logique du Cloud. L’observation des flux et du trafic aidera à anticiper les usages et ainsi administrer au mieux les réseaux pour éviter les engorgements, par exemple en surclassant les trafics importants ou en priorisant les applications. « Avec la virtualisation et les commandes centralisées, les réseaux peuvent être pilotés de manière flexible », complète Christophe. « L’administrateur réseau incrémente la capacité au fur-et-à mesure, selon les besoins liés à la croissance, évitant tout surdimensionnement inutile. ». Cet ajustement progressif peut même être automatisé : une seule opération impactera ainsi l’ensemble des équipements qui doivent être redimensionnés. D’après une étude menée par Juniper, les responsables informatiques et métiers considèrent cette automatisation des réseaux comme un critère essentiel à la compétitivité future de leur société. En France, plus de 70 % des sondés se déclarent très intéressés par ce service.
Cloud et sécurité : une symbiose nécessaire
Qu’il soit public, privé ou hybride, le Cloud est au cœur de la transformation digitale. La question de la sécurité du Cloud reste toutefois préoccupante. « Les besoins en mobilité et le télétravail œuvrent en faveur du Cloud, mais l’éloignement des applications et des données qu’il implique questionne parfois les utilisateurs », précise Christophe. « Que peut faire une entreprise pour protéger le Cloud s’il n’est plus directement hébergé dans ses réseaux ? ». Avec la connectivité enrichie, l’administrateur pourra mettre en place une couche de sécurité supplémentaire, telle que le chiffrement ou le contrôle de l’accès aux applications critiques. Sécuriser efficacement l’échange de données entre différentes plateformes Cloud reste en effet un défi.
Une chose est sûre : Cloud et sécurité ne peuvent pas aller l’un sans l’autre. La législation va d’ailleurs dans ce sens : le Règlement Européen sur la Protection des Données (RGPD), qui entre en vigueur cette année, devrait impacter l’ensemble des projets Cloud avec une mise en conformité des dispositifs pour une meilleure localisation du stockage des donnés personnelles et leur recensement. « Les analyses de trafic permises par la connectivité enrichie seront très utiles dans cette mission », ajoute Christophe. « Elles pourront aussi aider à évaluer le niveau de connaissance des collaborateurs sur la sécurité et la protection des données personnelles à partir de leurs pratiques concrètes. ». Car pour le moment, c’est bien la sensibilisation des utilisateurs aux risques et bonnes pratiques de cybersécurité qui renforce encore le plus efficacement la sûreté du Cloud.