Un besoin prégnant de traçabilité
Les activités de la supply chain sont complexes : elles incluent une multitude d’acteurs interdépendants, souvent répartis aux quatre coins du globe qui doivent répondre dans les meilleurs délais aux besoins du client final. Dans le même temps, les consommateurs exigent une transparence accrue sur l’origine des marchandises, leurs étapes de fabrication et leur acheminement.
Le respect des normes sanitaires, en particulier en période de crise sanitaire, ou la lutte contre la contrefaçon sont notamment des préoccupations récurrentes. Pour répondre à ces exigences, la supply chain fait face à un besoin prégnant de transparence pour tracer au mieux le trajet des marchandises et les transactions associées. Des informations parfois difficiles à obtenir ou à consolider dû nombre important d’acteurs et de sous-traitants impliqués.
Un accès partagé et sécurisé à l’information pour plus de confiance
La technologie blockchain est une piste sérieuse pour gérer ces écosystèmes complexes. Chaque événement qui intervient sur la supply chain est en effet tracé et partagé à tous les acteurs de la logistique : authenticité, production, transport, livraison, stockage… Les données de chaque nouvelle opération ou documentation viennent s’ajouter sous forme de blocs de données dans un registre digital mis à jour en temps réel. Tous les acteurs conservent une copie de ce registre, rendu infalsifiable par un système cryptographique.
Associée à l’Internet des objets, la blockchain permet un suivi en temps réel des marchandises au niveau de tous les maillons de la supply chain, limitant drastiquement les risques de fraude. Outre la réduction des coûts induites par la numérisation de certaines étapes de contrôle, ce système décentralisé donne également à tous les acteurs, qu’ils soient partenaires ou concurrents, un même accès à l’information, qu’ils peuvent aussi venir enrichir. Ce système renforce ainsi leur confiance et leur responsabilisation.
Une technologie prometteuse qui doit encore faire face à des défis techniques et humains
Si le potentiel de la blockchain est bien réel et que de grands acteurs de la distribution comme Walmart ou Carrefour misent sur son développement, l’adoption généralisée ne se fera pas en un jour. Côté organisation, elle requiert l’entière coopération des acteurs de la supply chain et leur participation maximale à la transparence de l’activité. Un défi qui s’inscrit dans la durée et s’accompagne d’une évolution des mentalités.
S’agissant de l’aspect technologique, les concepteurs de protocoles blockchain ont encore besoin de temps pour faire aboutir des applications décentralisées capables de traiter des volumes conséquents de transactions. La scalabilité de ces applications dépendra ensuite du respect de certains standards informatiques par les utilisateurs. Ces défis n’empêchent pas le champ des possibles d’être immense : de nouveaux cas d’usages blockchain apparaissent chaque jour, y compris en dehors de la supply chain, à l’image des « smart contracts » dans la banque-assurance, qui facilitent le parcours d’indemnisation du client.
Pour aller plus loin
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