Le protocole de Voice over IP (voix sur IP) est utilisé depuis un moment sur les marchés financiers. On constate cependant que certains technologues ont encore du mal à accepter la convergence des technologies dans la salle des marchés.
Les dernières solutions d'enregistrement régulé, qui s'appuient majoritairement sur des logiciels conformes au protocole SIP, en sont un parfait exemple. Dès qu'un enregistrement est effectué, il est transformé en données et est alors soumis à de nouvelles considérations et règlementations techniques.
les financiers utilisent des supports de plus en plus variés
Comme nous l'avons vu récemment au Royaume-Uni avec l'enregistrement des transactions par téléphone mobile (voix + sms), la FSA (autorité britannique de régulation des services financiers) est tout à fait consciente de l’évolution de la culture des communications financières où la voix n'est qu'une option parmi une multitude de canaux de communication.
Nous espérons qu'à l'avenir, les organismes de régulation tiendront compte du « multimédia over IP » (multimédia sur protocole IP) notamment de la voix, des messageries instantanées, des SMS et des vidéos ainsi que des réseaux sociaux et des messageries électroniques dans le cadre des enregistrements.
Cela aura un impact évident sur la quantité et la qualité des données stockées, ainsi que sur la garantie que ces données pourront être fusionnées avec d'autres sources liées aux systèmes (par exemple des paiements ou de la messagerie transactionnelle) afin de proposer une image plus complète des activités financières qui doivent pouvoir être « découpées » autrement pour en améliorer le contrôle ou faciliter les investigations.
bigdata ou les conséquences de cette « infobésité »
La durée de conservation des données joue également un rôle dans l'augmentation du volume de données. Si cette durée est actuellement de 3 à 6 mois en moyenne (avec 5 à 10 ans dans certains cas), les dernières discussions sur des règlementations récentes et émergentes (telles que Dodd Frank ou MIFiD 2) font état de moyennes de conservation plus proches de 3 à 5 ans.
Par conséquent, avec l'augmentation de la quantité de données conservées et la conservation de ces données sur une période 20 fois plus longue qu'avant, surgit le problème des « bigdata », considéré comme le prochain grand défi de l'infrastructure IT. Comment les entreprises s'adapteront-elles à cette augmentation des besoins, sachant que pour bon nombre d’entre elles il s'agit d'un besoin global à l'échelle de l'entreprise ?
Gérer des niveaux d'espace disque disponible n'est pas simple non plus, en particulier si l'entreprise doit tenir compte de pics imprévus dans le stockage des données lors de périodes d'activités intenses sur les marchés ou en raison de la saisonnalité de leur domaine d'activité. Enfin, une fois les données en place, elles doivent être gérées de manière sécurisée tout en restant accessibles aux sources autorisées, où qu'elles se trouvent, rapidement et de manière fiable.
les problèmes que dévoilent les données en grosse quantité
Dans cette ère de plateformes basées sur le cloud avec des options de « service en tant qu'infrastructure », la réponse à ces nouveaux défis réside peut-être en dehors des entreprises avec un fournisseur de services spécialisés offrant la promesse d’une gestion fiable et sécurisée des données tout en fournissant une source de données extensible et ouverte avec un accès direct que les clients pourront utiliser à leur guise.
De manière générale, le marché doit encore être rassuré sur la fiabilité, et plus important encore, sur la sécurité. Cependant, l'implémentation d'une infrastructure technologique en tant que service avec d'autres utilités commerciales devient rapidement une réalité pour nombre d'entreprises.
Autre considération sur les durées allongées de conservation de données : serons-nous en mesure de gérer nos données à l’avenir ? Peut-être semble-t-il inconcevable aujourd’hui de perdre certaines données en raison des progrès de la technologie. Nous nous rapprochons cependant de cette situation avec la gestion des enregistrements sur bande, particulièrement lorsque des périodes de conservation de 5 à 10 ans sont encore nécessaires.
Il est admis que des options existent pour la conversion vers un support plus simple d'utilisation mais elles restent chères et doivent être soigneusement contrôlées afin de satisfaire les organismes de règlementation quant à la fiabilité du transfert de ces enregistrements. Pour la majorité, il s'agit plutôt d'un problème de continuité tout en étant un défi de plus lié aux données nécessitant une solution pragmatique pour la durée de vie restante de ces données.
ma conclusion
De manière générale, cette discussion souligne la nécessité pour les technologues d'une entreprise de saisir cette convergence, comme certains l'ont déjà fait, et de mettre des solutions pragmatiques en place.
Le principe sous-jacent sera d'appliquer des techniques et des technologies fondées et éprouvées déjà en place pour de nouveaux défis... Est-ce la véritable signification de l'innovation technologique ou simplement une partie du défi quotidien de la gestion des télécommunications dans un monde convergent ?
Paul
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Currently Head of Voice Trading Solutions with Orange Business, Paul has been involved in the management, design, delivery and support of technology within the financial services industry for more than 25 years. His current role has specific focus on voice, multi-media and unified communication, as well as voice recording and regulatory compliance. Prior to Orange Paul has held technology leadership positions within both financial institutions and supplier environments, including head of professional services within leading hardware and software vendors, Service Delivery Director for a City based European banking group and a founder member of a City of London based management consultancy firm.