Pour ce 4ème opus, j'ai choisi de faire partir ma réflexion d'une application développée au Royaume Uni par Elbatrop et qui s'intitule "
des applications santé basées sur les données de géolocalisation
Dans le cas de UK Dentists, l'application s'appuie sur les données publiques de l'organisme de santé NHS, comparable dans les grandes lignes à la sécurité sociale en France, et qui met à disposition la géolocalisation des prestataires de santé enregistrés à son niveau. Une fois ces données disponibles, le principe est simple pour l'utilisateur : je trouve un dentiste à proximité de mon lieu actuel ou d'une adresse que je définis. On trouve d'autres exemples de ce type notamment pour la recherche de toilettes publiques (open data de niveau national) en Australie.
Je trouve ces services intéressants car :
- ils ont une grande valeur pour l'usager,
- ils sont relativement simples techniquement,
- ils n'existent pas, sauf erreur de ma part, en France.
La donnée existe pourtant, et est accessible mais difficilement réutilisable sur le site ameli.fr, où il est possible d'obtenir la localisation, mais également des données enrichies comme les tarifs pratiqués, pour différentes catégories de professions médicales. Il est certes possible de scrapper le site pour récupérer l'info, mais exporter cette base en csv ne devrait pas être très complexe à réaliser.
A noter que pour les zones rurales, ces informations de localisation pourraient être aisément complétées avec des données de temps moyen d'accès aux différentes spécialités et disponibles sur data.gouv.fr.
Donc, moyennant un travail préalable avec la CNAMTS en charge d'ameli.fr, un potentiel intéressant pour les développeurs de création d'applications. Mais avec quels modèles économiques?
quels modèles économiques ?
Tout d'abord, un modèle direct, utilisé pour UK Dentists, disponible en téléchargement sur l'AppStore pour 0,79€. Etant donnée la valeur d'usage et le prix très bas, la monétisation directe de l'application ne semble pas un obstacle. Mais on peut également aller plus loin en créant des bouquets de services de ce type (médecins généralistes ou spécialistes, pharmacies, PMI, établissements de santé...), en fonction de catégories spécifiques d'utilisateurs : jeunes parents, personnes agées, malades nécessitant un suivi spécifique... Sans oublier une version spéciale pour les touristes : multilingue d'abord mais pouvant également adresser des besoins particuliers.
Une extension dans la monétisation pourrait être proposée avec les évaluations des utilisateurs par rapport à ces établissements de santé. Une sorte de réseau social qui aurait pour avantage d'accompagner les usagers dans leur choix mais également d'améliorer globalement la qualité des structures en fonction des commentaires laissés sur l'application. Dans ce cadre, on peut envisager un modèle de type fremium, où l'échange entre les utilisateurs est soumis à un abonnement.
Autre type de monétisation possible, indirecte par rapport à l'usager : la prise de rendez-vous en ligne, ou la recherche de créneaux disponibles sur une catégorie de médecins. Qui n'a pas rêvé en effet de pouvoir prendre un rendez-vous directement, en privilégiant un créneau horaire ou la rapidité de prise en charge. Dans ce cas, un travail avec les éditeurs de progiciels permettrait d'interfacer le site de recherche avec les agendas des praticiens. Ce type de service à valeur ajoutée pourrait être financé par les abonnements mais également par les médecins qui auraient ainsi un moyen d'alléger les tâches de secrétariat.
également un outil de transparence
Enfin, en dehors du modèle économique, un tel outil pourrait intégrer des données d'évaluation des structures de soin. Je pense notamment aux hôpitaux et à la publication des taux de maladies nosocomiales qui devrait être considérée non comme une sanction mais comme un outil vertueux pour inciter les structures mal classées à améliorer une situation locale. Ce genre d'évaluation pour toutes les disciplines médicales devrait être disponible de façon plus globale.
On voit donc que la santé peut être à l'origine de services évolués, au bénéfice des patients grâce à un meilleur accès à l'information, mais également des praticiens eux-mêmes qui pourront y voir aussi bien un outil de gestion qu'un mode de promotion.
A vous de réagir, dans l'attente de l'analyse des services orientés santé issus du premier concours dataconnexions dont les résultats devraient être connus le 29 mai. Mais j'aurai l'occasion de revenir sur cet événement.
En attendant, je vous invite à retrouver les autres articles de cette série d'illustration de l'open data par l'exemple sur mon espace professionnel et n'hésitez pas à me recommander des services open data pour en faire une analyse et ouvrir la discussion avec la communauté.
Marc
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Je suis tombé dans le eGov il y a 12 ans maintenant. Voir comment les Technologies de l'Information et de la Communication peuvent impacter positivement le fonctionnement des Etats, le rôle des administrations et la relation qu'elles ont avec les citoyens est finalement passionnant. Sur la base de mes expériences en France mais aussi à l'international, j'interviens sur le sujet de l'administration électronique pour Orange Business, un des acteurs clés de ce domaine pour cette dernière décennie. Je suis somme toute un jeune bloggeur et je m'attache à donner une vision attractive d'un sujet qui peut sembler ardu. Ma dernière passion dans ce domaine : l'Open Data et les formidables promesses de transparence et d'impact économique que d'aucun nous annonce.