Depuis la lame de fond des tablettes sous Android et iOS, on nous a prédit la fin du PC qu'il soit fixe ou portable au profit de ces nouvelles machines.
Il est vrai qu'avoir une tablette légère, autonome et à l'usage intuitif est plus séduisant que nos machines traditionnelles. Ce constat est indiscutable pour ce qui concerne la consultation : surf web, vidéo, lecture ou modification légère de documents voir casual gaming.
Mais dès qu'il s'agit de mettre en place ces nouvelles machines dans le monde de l'entreprise en tant qu’outils de productivité, on se heurte à de nombreuses difficultés.
Sans vouloir être exhaustif, je vais me concentrer sur deux problèmes :
- la compatibilité des contenus
- l'expérience utilisateur
compatibilité des contenus
Pour de nombreuses raisons (bonnes ou mauvaises), la suite Microsoft Office règne en maître chez les professionnels. Word, Excel et PowerPoint sont les outils de travail de millions de personnes à travers le monde (moi inclus).
Le hic, c’est que ni iOS ni Android ne proposent de solutions qui soient à 100% compatibles avec Office. Même s’il existe de nombreuses solutions "équivalentes" sur les app store (petite parenthèse pour dire que cet article a été écrit sur une tablette android équipée d'un clavier) aucune n'est capable de faire exactement la même chose.
A titre d'exemple, j'ai dû renoncer à faire mes présentations client avec ma tablette car aucune des suites logiciel testées ne pouvait afficher correctement des slides PowerPoint.
l'expérience utilisateur
Par là, je veux parler de deux choses : d'abord l'interface, même si cela n'est pas un problème en soit car Android et surtout iOS sont très simples à prendre en main, mais cela peut perturber certaines personnes (par exemple, pas de clic droit). Ensuite, ce qui coûte cher aux entreprises, la compatibilité des applications métier.
Le déploiement de tablettes en entreprise est souvent vu comme le début de quelque chose de nouveau alors que ce devrait être la dernière étape d'un long processus. Pour faire simple, au-delà du PIM (mail, agenda et contacts), la question que la DSI doit se poser est « que vont pouvoir faire mes utilisateurs avec ce nouveau device »?
Il y a plusieurs façons d'aborder ce problème. On peut décider de faire développer sur les OS mobiles les applications métier qu'utilisent les salariés ou bien mettre en place une solution de VDI (Virtual Desktop Infrastructure) pour que les utilisateurs retrouvent leurs interfaces familières sur la tablette.
Ces deux solutions ont un point commun : elles sont coûteuses en temps et en argent.
mais si l'ère post PC était juste une question de form factor?
Le 26 octobre 2012, Microsoft a annoncé ses tablettes maison : Surface et Surface Pro.
Surface, qui tourne sous processeur ARM, fonctionne avec une version spéciale de Windows 8, Windows RT. Cette version qui a l'avantage d'inclure par défaut la version 2013 de la suite Office (dans une version amputée des fonctions avancées comme les macros) est plutôt orientée grand public.
En effet, pas de possibilité de gestion du parc (pas de gestion dans l'AD) et surtout l’ajout d’applications restreint aux applications du Windows store. Même si cette contrainte vient d'être contournée par des petits malins, on reste quand même limité aux seules applications compilées pour Windows RT donc peu de chance par exemple de retrouver votre logiciel de comptabilité.
Surface Pro, qui sortira fin janvier. Pour faire simple, on a affaire à un PC dans une tablette. Un processeur Core ix, Windows 8 pro.... Le problème est que cette machine ne sera ni très légère (950 grammes contre 680 pour la RT) ni autonome (4 heures annoncées par Microsoft, pas de quoi tenir une journée de travail).
la tablette = un PC… ou pas !
Au milieu de ces deux extrêmes, il y a une voie que Microsoft a choisi de ne pas adresser mais où les constructeurs traditionnels font une proposition intéressante. Ces tablettes de "troisième type" sont équipées d'un processeur Atom Clover Trail. Derrière cette dénomination, nous avons une puce double cœur capable de faire fonctionner Windows 8 de façon fluide, suffisamment puissante pour les tâches bureautiques courantes et assez autonome pour une journée de travail (les meilleurs tenant jusqu'à 10h).
Certains esprits chagrins dans la presse spécialisée ont tiré à boulet rouge sur ces tablettes car des applications très lourdes comme Photoshop sont relativement lentes. A ceux-là, il est important de rappeler que l'on ne reproche pas à une tablette iOS au Android de lagguer sous Photoshop car la version complète n'existe tout simplement pas sur ces plateformes. Donc même si c'est lent, cela peut dépanner.
Dernier point, ces nouveaux processeurs Atom (Z2760 pour les intimes), ajoutent trois nouveaux états de gestion de l’énergie ce qui permet, en plus d’une autonomie accrue, d’avoir le support du mode « connected standby » ou « AOAC » de Windows 8 ce que les Core ix ne sont pas capables de faire. Il faudra attendre fin 2013 voire 2014 pour qu'une nouvelle génération de tablettes équipées des futures puces "Haswell" d’Intel arrivent sur la marché.
AOAC pour always on, always connected
N'oublions pas que nous avons affaire à une tablette donc on lui demande (entre autres) d'être toujours connectée au net et de nous notifier des dernières nouvelles sur nos réseaux sociaux préférés. Je ne veux pas trop rentrer dans les détails sur cette fonction mais pour faire simple, Windows met en sommeil un certain nombre de process "inutiles" tout en continuant à synchroniser d'autres applications.
conclusion
En résumé, je vais troquer ma tablette Android pour une tablette Windows 8 sous clover trail (le choix est large avec plus de 10 modèles sur le marché). Cela me permettra d’avoir une tablette légère et autonome que sera en plus compatible avec les applications que j’utilise au quotidien sur mon PC. En poussant le raisonnement un peu plus loin, cette dernière devrait également pouvoir remplacer mon PC de travail.
Je posterai un autre article pour faire un compte rendu de mon expérience.
Hakim
crédit photo : copyright Scanrail - fotolia.com
Au sein du groupe depuis 1998, j’ai commencé ma carrière en tant que technicien. Après 7 ans dans le monde de la téléphonie, je me suis dirigé vers le monde de la sécurité et le métier d’avant-vente en 2005. Après un petit détour vers l’avant-vente « Cloud » pendant un an, je suis de retour dans le monde passionnant de la sécurité en tant que chef de produit. Au sein de l’unité d’affaire sécurité, je suis en charge des services de sécurité liées aux utilisateurs et aux terminaux mobiles.