en tant que chef de projet, devriez-vous vous fier davantage à votre instinct ?

La vaste majorité des chefs de projet que je côtoie sont cartésiens, logiques, pragmatiques. Peut-être est-ce parce que j’évolue dans un monde en grande partie peuplé d’ingénieurs et de techniciens. Cependant, tout raisonnés que nous soyons, ils nous arrivent souvent d’avoir des picotements, des réactions instinctives qui nous avertissent du danger. Il se peut que inconsciemment une situation nous en rappelle une autre par exemple. Prenons le temps d’écouter ces messages et de les décoder avant de décider de les intégrer ou pas dans la décision.

pas assez de données

Dans le monde des projets, il n’est pas rare que nous n’ayons pas assez de données pour prendre une décision réellement informée et basée sur des faits et certitudes. Ceci peut être le cas quand nous avons le choix de rester sur une technologie prouvée mais limitée ou partir sur une techno plus prometteuse mais nouvelle. Ou encore lorsque nous devons choisir entre faire confiance à une jeune société ou nous reposer sur l’un des cadors du marché.

trop de données

Dans d’autres cas, c’est le surplus d’informations qui tue l’information et nous sommes noyés sous la masse. Ceci peut être le cas quand votre comité de direction a décidé de lancer un programme ERP ou CRM et que vous êtes leader dans la phase de sélection d’un progiciel du marché. La liste des fonctionnalités est pléthorique et les systèmes d’évaluations limités dans leur capacité à mettre en évidence les différentiateurs clés.

plusieurs options

Parfois les consultants ou experts que vous avez recruté pour étudier le sujet ne parviennent pas à dégager de meilleure option parmi celles qu’ils ont identifiées, ou n’arrivent pas à s’accorder sur une recommandation commune et demandent votre arbitrage.

approche novatrice

Il arrive également assez fréquemment que le projet, qui selon PMI® "est une entreprise temporaire mise en œuvre en vue de créer un produit ou un service unique", soit précisément unique et nécessite de réaliser quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant. Seule une approche novatrice permettra d’atteindre l’objectif. L’expérience et le raisonnement par analogie ne sauront indiquer à coup sûr la bonne direction.

nécessité de décision rapide

De surcroît, certaines décisions ne peuvent être reportées. Nous pouvons avoir à décider avant minuit si l’on fait machine arrière dans l’installation de la nouvelle version du logiciel (qui est en train de déraper er de prendre plus longtemps que prévu) ou bien si l’on continue quand même (au risque de plus avoir le temps de revenir à l’état antérieur). Nous pouvons avoir une fenêtre de tir limitée. Par exemple, devoir lancer le projet en mode opérationnel le 1er janvier ou le reporter de plusieurs mois voire même l’annuler si nous ne sommes pas prêts.

signaux d'alerte

Que nous l'appelions instinct "totalité ou partie héréditaire et innée des comportements, tendances comportementales et mécanismes physiologiques sous-jacents des animaux" ou intuition "la faculté d’agir ou de savoir ou d’avoir le sentiment sans utiliser de processus raisonnés" ou réaction viscérale "un état mental qui surgit spontanément plutôt que par l'effort conscient et est souvent accompagné par des changements physiologiques", nous devons apprendre à nous faire confiance ou au minimum à créer une intelligence de risque en décodant ces signaux d'alerte !

Michel

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Michel Operto

I've been leading IT projects for more than 20 years at telecom and computer manufacturers: Thomson Sintra, Digital Equipment, NCR, Nortel Networks, Orange Business. My passion is Project Management and leadership and I run a blog on the PM best practices at http://dantotsupm.com/