Lorsque l’on entend parler de communication dans le Machine to Machine, on pense immédiatement aux cartes SIM M2M. Les opérateurs misent beaucoup sur cet essor (68% de croissance en 2010) et proposent à leurs clients des services de gestion de ces cartes (voir article paru dans LeMagIT).
la télérelève, présentation
Mais cet essor ne doit pas cacher d’autres technologies mises en œuvre dans certains domaines comme la télérelève. La télérelève, ou relève à distance des compteurs domestiques, est une des applications du Machine to Machine qui, dans le cadre du développement durable, permet à l’usager de mieux contrôler sa consommation d’énergie.
Dans le cas des compteurs d’eau, plutôt que de connaître sa consommation une fois par an, l’usager peut la suivre quotidiennement, pouvant ainsi prendre des actions pour la réduire. Cela permet aussi aux fournisseurs d’énergie de détecter des fuites sur le réseau de distribution d’eau.
les contraintes de la télérelève
La télérelève des compteurs d’eau et de gaz présente un certain nombre de contraintes :
- difficulté d’accès aux compteurs
- réseau GSM faible voire inexistant (compteurs enterrés ou dans des caves)
- pas d’alimentation électrique à proximité
- coût limité de chaque relevé
Il n’est donc pas possible d’utiliser des émetteurs devant disposer d’une alimentation électrique sur le secteur ou dont les batteries devraient être changées régulièrement. Il en résulte donc un besoin d’émetteurs très basse consommation pouvant se connecter à un réseau accessible depuis des lieux d’où les ondes radio passent difficilement.
comment bypasser ces contraintes
Toutes ces contraintes empêchent donc l’utilisation d’émetteurs GSM au niveau des compteurs. La solution réside dans un système hybride où les données collectées sont émises vers des concentrateurs par des modules radio faible puissance.
Les concentrateurs placés en hauteur et alimentés (sur le secteur ou par panneaux solaires) réceptionnent les données d’un ensemble de compteurs et les envoient vers les serveurs d’application par le réseau GSM. Lorsque les compteurs ne peuvent pas communiquer directement avec le concentrateur, des répéteurs faible consommations peuvent servir d’intermédiaire.
Cette solution permet de s’affranchir des contraintes de couverture réseau et d’alimentation au niveau des compteurs. Elle permet aussi de réduire le coût de chaque relevé puisque les données sont envoyées sur le réseau GSM par paquets depuis le concentrateur. Cela évite aussi la saturation des numéros de mobiles même si l’ARCEP est en train d’anticiper le problème en dédiant une nouvelle tranche de numéros aux applications M2M (voir article de Sylvain Bonnichon).
quel avenir ?
Ce type de réseaux reste complémentaire des réseaux "traditionnels" mais il est en train de connaitre un fort développement dans le monde de l'internet des objets où le nombre d'éléments à connecter est très important et où le coût de communication doit rester très faible.
Marc
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Architecte technique chez IT&L@bs, business unit de Orange Business, j'ai une expérience dans le développement d'applications J2EE. Je travaille depuis plus de 4 ans sur des projets dans le domaine du machine to machine pour nos clients.