Selon le cabinet de conseil IDC, la transformation digitale est « le processus continu par lequel les entreprises adaptent ou produisent des changements disruptifs pour leurs clients et leurs marchés (écosystème externe) en tirant parti des compétences numériques pour créer de nouveaux modèles, produits et services ».
La digitalisation constitue en effet un levier technologique pour renouveler les business models et crée de nouvelles opportunités commerciales. Mais les choses sont moins simples qu’il n’y paraît… « Au fur et à mesure que les entreprises anticipent ces changements, il semble de plus en plus évident que la vision traditionnelle de la valeur commerciale des innovations technologiques est réductrice et ne reflète pas la valeur ajoutée du digital », explique Saul Judah, directeur de recherche chez Gartner.
La transformation digitale dépasse de loin la seule évolution technologique : elle constitue un challenge considérable en termes de management et de conduite du changement. Et ce, à tous les niveaux d’organisation de l’entreprise : internes, externes et sur toute la chaîne logistique. Des conditions indispensables pour fonder la nouvelle économie digitale.
Comprendre la valeur du digital
L’économie digitale analyse « la création, la consommation et le contrôle de la valeur associée aux produits numériques, aux services et aux actifs d'une organisation », dit Saul Judah. C’est sur cette base que les organisations peuvent évaluer la part digitale de leur valeur commerciale et comprendre comment elles complètent la valeur générée par leurs produits et services.
« Pour de nombreuses entreprises, cette valeur économique est largement inexploitée, mais pour quelques leaders - comme Uber, Airbnb, Google et Netflix - elle est devenue le moyen de se différencier, de créer et de conquérir des marchés », explique le directeur de recherche. « Ils ont compris que le cadre dans lequel il fallait exploiter la valeur de l'entreprise numérique était précisément celui de l'économie numérique ». Les résultats des entreprises ayant fait le pari de la digitalisation sont là pour le prouver. Leur capital a été rapidement investi dans les technologies numériques et les start-up. Quasi simultanément, ces success stories ont donné lieu à des valorisations exceptionnelles.
Comme le souligne le Forum économique mondial, il a fallu une vingtaine d’années aux entreprises du classement Forbes Fortune 500 pour atteindre une valorisation d’1 milliard de dollars… Aujourd’hui, les « billon-dollar startups » y arrivent en moins de 4 ans.
L’ascension fulgurante du chinois Didi Chuxing est un très bon exemple. Lancée en 2012, l’application permet à ses utilisateurs de réserver des voitures avec chauffeur. En 2015, elle génère environ 3 millions de courses par jour… un chiffre qui grimpe à 16 millions dès 2016, permettant à Didi Chuxing de détenir 87% du marché chinois des VTC. Une véritable conquête qui incite Apple à y investir 1 milliard de dollars, et porte l’estocade à la filiale chinoise d’Uber absorbée la même année. Didi Chuxing a maintenant atteint un niveau de valorisation de 31,5 milliards de dollars selon l’observatoire de start-up Zirra.
Aller au-delà de la rationalisation
De trop nombreuses entreprises voient encore la transformation digitale comme un simple moyen de rationaliser leur fonctionnement et de réduire leurs coûts. Cette vision très réductrice, qui certes leur garantit des optimisations opérationnelles, les prive d’une dynamique de production de valeur. Une dynamique pourtant génératrice de nouvelles sources de revenus, au carrefour des nouvelles industries et des marchés mondiaux… à condition d’être assez agile pour faire face à l’évolution continuelle des tendances et des technologies.
C’est à ce titre qu’Orange Business, par exemple, collabore avec Siemens France pour opérationnaliser l’usine du futur, à travers la mise à disposition de réseaux industriels fiables et compétitifs. « Pour ce qui est de la gestion de nos usines, la transformation digitale devrait nous donner davantage de souplesse dans la production et une plus grande capacité de traitement de produits de plus en plus variés, avec des économies de matériaux et d'énergie », explique Antoine Garibal, directeur de la stratégie et du développement chez Siemens France.
Une transformation qui passe aussi par l’humain
Mobile, cloud computing, intelligence artificielle, big data, technologies IoT et développement des marchés des capteurs… sont autant d’innovations qui accélèrent le changement, mais dont le plein potentiel ne peut être atteint sans l’intervention humaine et la collaboration accrue entre entreprises, décideurs politiques et économie sociale.
Selon le Forum économique mondial, la transformation digitale pose en effet un grand « défi multidimensionnel » à tous les types de dirigeants. Elle suppose tout d’abord d’identifier les tendances à venir, dessinées par les avancées technologiques et par les attentes des consommateurs. Elle implique également de réorganiser les grands groupes, en repensant et en démantelant certaines de leurs structures existantes afin de pouvoir concurrencer les start-up. Enfin, elle exige un degré élevé de collaboration, indispensable pour que la valeur du digital atteigne son plein potentiel le plus vite possible.
Déchiffrer la valeur de la digitalisation
La grande question est aussi de savoir comment l’industrie peut exploiter la valeur issue de la transformation digitale. L’industrie automobile, notamment, a largement ouvert la voie. Le Forum économique mondial estime à 700 milliards de dollars les opportunités offertes par la digitalisation et la nouvelle génération de services à haute valeur ajoutée. BMW a déjà commencé à utiliser des cobots, travaillant aux côtés des ouvriers sur les lignes de montage. Autre exemple, Orange Business innove avec Hertz pour fournir aux entreprises des flottes de véhicules digitalisés, sans clé, à réserver de façon instantanée en ligne, par téléphone ou via une application.
Le compte à rebours est lancé
La révolution digitale est en marche. De nombreuses start-up ont déjà avancé leurs pions sur l’échiquier, ouvrant la voie à d’autres entreprises pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies de transformation. Attention, prévient toutefois le Forum économique mondial : elles doivent « se digitaliser rapidement, en exploitant les actifs existants, comme leurs bases conséquentes de données clients, et en investissant pour remodeler radicalement leurs business models ».
Lire l'article en anglais : The digital dividend: why enterprises need to invest in transformation
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Pour aller plus loin
Jan has been writing about technology for over 22 years for magazines and web sites including ComputerActive, IQ magazine and Signum. She has been a business correspondent on ComputerWorld in Sydney and covered the channel for Ziff-Davis in New York.