J’ai eu l’occasion d’assister hier au cercle premier sur la transformation de l’environnement numérique du collaborateur. Au menu : Nicolas Bouzou nous a parlé des mutations économiques et technologiques pour l’entreprise, puis on a discuté des usages et enjeux du poste de travail du futur.
Nicolas Bouzou : « on entend l’arbre tomber mais pas la forêt pousser »
L’économiste commence par planter le décors avec deux rappels. D’abord, les entreprises sont confrontées au paradoxe de la « destruction créatrice ». Il rappelle que les constructeurs de bateaux à vapeur se sont révoltés lorsque les projets de chemins de fer ont vu le jour en 1842, obnubilés par leurs intérêts, ne voyant pas le caractère révolutionnaire de ces nouveaux modes de transports. D’où le célèbre proverbe chinois « on entend l’arbre tomber mais pas la forêt pousser ».
Il poursuit avec le principe de Schumpeter, selon lequel les innovations arrivent par vagues et ajoute que les nouvelles technologies sont multi-usages. « A la base, Internet a été créé pour protéger les données du pentagone, et non pas pour trouver une minette sur Meetic ».
Mais quel rapport avec le nouveau poste de travail me direz-vous ? (j’ai cherché pendant un moment aussi) Nicolas Bouzou conclu : le mot clé sera « adaptation ». Dans cette phase d’hyper destruction créatrice qu’est la transformation de l’environnement numérique du collaborateur, les entreprises qui survivront seront celles qui s’adaptent à ce nouvel environnement de travail, d’où la nécessité d’innover en permanence, de tester, quitte à « faire n’importe quoi et à revenir en arrière ».
« Comment interdire Facebook à un salarié alors qu’on lui donne les moyens de répondre à un mail à 23h ? »
Les innovations changent les métiers : un consultant peut aujourd'hui envoyer sa fiche de temps dans le train via son smartphone, renseigner ses notes de frais par une application métier et échanger sur un projet en cours avec un client en visioconférence. Ces nouveaux outils en situation de mobilité gomment la frontière entre la vie pro et perso, et modifient l’espace-temps : « Comment interdire Facebook à un salarié alors qu’on lui donne les moyens de répondre à un mail à 23h ? »
Plusieurs intervenants à savoir Nicolas Chapuis (DSI du ministère des affaires étrangères), Jérôme Martin (associé de BearingPoint) Frédéric Puche (Directeur Business Développement chez SAP) et Thierry Larue (Directeur Business Développement chez Orange Business) ont échangé sur les usages et enjeux du poste de travail du futur. J’ai noté 3 grands facteurs :
- La consumérisation de l’IT et le BYOD (Bring your Own Device) sachant plus de 80% des individus en entreprise utilisent leurs outils personnels à des fins professionnels
- L’essor de la mobilité : 40% des employés sont au moins une fois par jour en situation de mobilité
- La sécurité est un point clé : comment maitriser les usages des terminaux connectés au SI de l’entreprise grâce à des solutions de device management.
L’espace de travail du futur sera donc dématérialisé, et l’utilisateur pourra mélanger ses usages : accéder à ses ressources professionnelles via ses applications business à certains moments de la journée, puis switcher sur ses usages personnels dans certains cas.
Olivier Rubellin
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Hello ! Anciennement au sein de l'équipe digitale d'Orange Business, j'ai travaillé sur la gestion des médias sociaux et sur la production de contenus multimédia. On peut toujours discuter @olivierrub :-)