Fusion-io conçoit des cartes de stockage SSD à inclure dans des serveurs pour améliorer l'efficacité, la protection des données, mais également l'espace disponible des serveurs, ainsi que leur consommation d'énergie. Le 1er juin 2010, j'ai été invité avec plusieurs journalistes français à visiter l'entreprise. Nous avons été accueillis par Neil Carson, directeur de la technologie de l'entreprise, qui nous a présenté ses disques iodrive, technologie SSD (Solid State Drive) révolutionnaire pour serveurs, et nous a également présenté des démonstrations graphiques.
M. Carson a exprimé son point de vue, qu'il résume en ces quelques mots : « La simplicité est le nec plus ultra de la sophistication », déclare-t-il, car ce sont les logiciels qui exécutent tout le travail. La carte ne contient pas de processeur intégré, pas de batterie supplémentaire, et la mémoire flash est si rapide qu'aucun supercapaciteur ni aucune batterie n'est nécessaire. Ce modèle de support est également beaucoup plus simple selon M. Carson, et l'intervalle moyen entre les défaillances est également bien meilleur. Le système RAID a été éliminé, entrainant un intervalle moyen entre les défaillances de plus de 2 millions d'heures en raison d'une caractéristique de simplification appelée « flashback » : en cas de panne d'une des puces, celle-ci pourra être reconstituée sans impact sur les performances, et un impact sur seulement 1/30e de la capacité du dispositif.
L'association de ce type de périphérique de stockage à des réseaux à large bande est également une possibilité, bien que Neil Carson n'ait fourni aucun détail supplémentaire à ce propos. Cela pourrait aboutir à quelques développements intéressants pour les opérateurs et intégrateurs de réseaux dans un futur proche, avec un impact possible sur le stockage et l'accès aux données depuis de longues distances.
Voici une transcription de la présentation, ainsi que quelques faits et chiffres fournis par Fusion-io :
Réduction du stockage
- Réduire les besoins en espace disque implique des économies financières, mais aussi des économies en logiciels, en serveurs et, au final, en refroidissement. Les disques Iodrive ne consomment que 97 kwh/an par rapport aux 133 kwh/an d'un disque normal. Cela prend tout son sens lorsque de telles performances ne sont pas indispensables. Myspace a bénéficié de cette solution. La technologie Flash n'est pas prête d'être remplacée. C'est la technologie dominante du moment.
- L'avantage concurrentiel principal réside dans les performances en termes de temps d'accès. Toute la latence dépend de la latence du contrôleur Flash lui-même.
- Quelle est la différence entre les disques SSD classiques et les disques Iodrive ? Il n'y a pas de contrôleur RAID ou de puce SSD, ce qui permet de réduire la latence au minimum. Le contrôleur RAID est émulé directement sur la carte.
- Avec cette approche, par rapport au point de référence, le stockage est deux fois plus rapide qu'un stockage E/S, et les performances des applications sont multipliées par 50. (Source du point de référence : Tom's Hardware (Presence PC)). Le message final est : 50 fois plus rapide.
- Impact de cette amélioration :
Réduction des threads ouvertes simultanément
Réduction des fichiers et sockets ouverts
Réduction des requêtes Web
Réduction du cache du processeur
etc.
- Etude de cas - Answers.com
9 fois plus de requêtes de base de données effectuées chaque seconde
Sauvegarde et reprise après sinistre 8 fois plus rapides
Réduction de 75 % de l'encombrement des serveurs
Réduction de 75 % de l'alimentation nécessaire
- Etude de cas - Cloudmark
Temps de réponse aux requêtes et réplication 5 fois plus rapides
- Les points de référence ont démontré une efficacité considérablement accrue par rapport aux installations standard
- « La simplicité est le nec plus ultra de la sophistication »
Le fonctionnement global repose sur le logiciel
Aucun processeur intégré, aucune batterie supplémentaire sur la carte
La mémoire Flash est tellement rapide qu'aucun supercapaciteur ni aucune batterie ne sont nécessaires
Le modèle de support est également considérablement simplifié
L'intervalle moyen entre les défaillances est également largement amélioré : le RAID sur carte a été éliminé portant ainsi l'intervalle moyen entre les défaillances à plus de 2 millions d'heures, et ce en raison de cette simplicité
Fonction « flashback » : si l'une ou l'autre puce individuelle subit une défaillance, elle peut être reconstruite sans aucun impact sur les performances et avec un impact de seulement 1/30 sur les capacités
Protection contre les particules cosmiques : cela peut arriver.
Des normes de protection supplémentaires des bus PCI ont été établies afin d'assurer la protection des données à tous les niveaux, affirme Neil Carson.
- Caractéristiques de conception :
Erreurs de bit 10 000 fois moins nombreuses
Aucune erreur de corruption des données sur aucun des disques Iodrive dotés de ce type de technologie, contrairement aux autres technologies ; l'usure est entièrement prévisible
Certaines des puces de la carte peuvent défaillir, mais le reste demeure actif. Il n'y existe aucun moyen réel d'effectuer une prévision mais sa durée de vie dépasse généralement celle du serveur, lequel tient généralement 3 à 4 ans.
Des mises à niveau peuvent être effectuées : la carte peut être mise à niveau, améliorée, accrue, etc. et il n'est même pas nécessaire de fermer le serveur à cette fin, ce qui ne serait certainement pas possible avec un disque dur.
- Autres faits et chiffres
Questions/RéponsesFedex : réduction de 30/1 des boîtes de leur système de messagerie
Le Département de défense ne requiert plus que 6 heures au lieu de 3 jours pour Nastran
La Bourse des changes multiplie par deux les performances de ses systèmes d'opérations boursières.
Oracle bénéficie de performances multipliées par 35 sur certains de ses serveurs
Cette carte est également utilisée pour les stations de travail (une version moins onéreuse du disque Iodrive) pour la conception de graphismes en 3D
- Fusion-io s'est spécialisée dans la mise au point de logiciels que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Notre société présente de nombreux avantages par rapport à nos concurrents, sans parler du fait que nous nous y sommes consacrés pendant les 3 à 4 dernières années.
- D'autres fournisseurs vont-ils proposer la même technologie ?
- La difficulté majeure des fournisseurs réside dans la mise sur le marché. Certains se lancent dans des campagnes marketing alors qu'ils ne sont pas vraiment en mesure d'assurer leurs livraisons et qu'ils n'ont pas pu résoudre la question des logiciels.
- Des obstacles ?
- Dell, IBM et HP sont les ensembliers de Fusion-io
- Améliorer l'image de la virtualisation
- Comment percevez-vous l'avenir du stockage ?
- Une bonne partie du travail effectué dans le superinformatique tend à s'y concentrer
- Nous cherchons à produire tout un tas d'innovations comme par exemple utiliser cette technologie pour les applications et améliorer les performances.
- Lorsque des goulots d'étranglement se produisent, ils sont généralement dus à la conception des applications et à la manière dont elles utilisent la mémoire.
- Des problèmes avec la demande de solutions Flash ?
- Il existe d'autres technologies telles que les mémoires à changement de phase. Même si cela va prendre un certain temps, il n'est pas garanti que vous ayez besoin de plus en plus de densité.
- Des niches verticales ?
- Toutes les niches verticales sont liées aux applications nécessitant de nombreuses données ; cela pourrait donc s'appliquer à tous les secteurs
- Doutes
- Différences géographiques ?
- Nous sommes actuellement en train de développer notre force de vente, mais les possibilités d'étendre le marché sont énormes. Toutefois, la plupart des nouvelles embauches concernent les ventes, ce qui va modifier le paysage
Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre, je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.