Alors que le software-defined networking (SDN) a déjà beaucoup fait parler de lui, fournisseurs de services comme entreprises commencent tout juste à adopter cette technologie qui modifie radicalement la manière dont fonctionnent les centres de données et les réseaux d’entreprises.
Selon la société de recherche marketing Infonetics, le marché actuel du SDN devrait passer de 781 millions de dollars en 2014 à treize milliards de dollars en 2019. Ce marché serait tiré vers le haut par les entreprises et les petits fournisseurs de services cloud (CSPs) faisant office de commutateurs Ethernet capables de s’adapter aux divers systèmes informatiques.
En effet, la croissance du SDN – qui dématérialise commutateurs et routeurs – est stimulée par le besoin croissant qu’ont les entreprises d’évoluer vers une approche plus souple de la mise en réseau. Cette demande est également portée par la croissance du cloud, de la technologie mobile, du big data ainsi que de l’Internet des objets (IoT). Autant d’éléments qui, s’ajoutant les uns aux autres, accroissent la pression sur la colonne vertébrale du réseau, à qui l’on demande de fonctionner de manière optimale alors même que le réseau est exploité au maximum de ses capacités et que la masse de données ne fait qu’augmenter.
Les talents complémentaires du NFV
La technologie NFV (Network features virtualization), parfois considérée comme concurrente, est en réalité complémentaire au SDN. L’une comme l’autre offrent une nouvelle façon de concevoir, de mettre en place et de gérer un réseau ainsi que ses services associés. Là où le SDN touche au « cerveau » du réseau, permettant de rendre le réseau plus efficace et d’en automatiser les services grâce à une vue d’ensemble, le NFV se concentre sur l’optimisation des parties vitales du réseau : les services en tant que tels.
Le SDN et le NFV, qui relèvent tous deux d’une approche software du réseau, ont été conçus afin de rendre les réseaux plus agiles, évolutifs, innovants, et surtout adaptés à l’impératif du fonctionnement 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 des entreprises d’aujourd’hui. Bien que ne dépendant pas l’un de l’autre, SDN et NFV forment un couple parfait, chacun augmentant le rendement et l’efficacité de l’autre. Ainsi, le SDN peut se faire fort de sa capacité à automatiser le réseau par le truchement de protocoles d’orientation du trafic. Le NFV, quant à lui, prend soin de la coordination optimale entre la capacité du réseau et les environnements dématérialisés qu’il héberge.
Les services commerciaux offerts par le SDN
Il ne serait que pure folie de faire passer la technologie avant les services commerciaux. Le SDN se situe dans cette logique et apporte deux avantages fondamentaux aux entreprises : la vitesse et l’agilité, toutes deux cruciales dans un environnement business où la technologie et l’économie mondiale évoluent sans cesse.
Les bénéfices du SDN parlent pour lui ; en premier lieu sa capacité à rationaliser l’infrastructure réseau, à traiter les processus de manière plus rapide et à gérer de manière globale et efficace les réseaux les plus sensibles et les plus sujets aux menaces planant sur leur sécurité. Entre le poids croissant du big data, du trafic mobile et des services de partage de données, de nombreuses entreprises se sentent dépassées. Le SDN offre une véritable solution.
En effet, le SDN leur permet de gérer le casse-tête qu’est devenu la sécurité des réseaux. L’étude « 2015 Information Security Breaches Survey » a démontré que 90% des grandes entreprises britanniques ont été victimes d’une faille de sécurité l’an dernier. Si les virus représentaient toujours la majorité des attaques, plus de la moitié des entreprises avaient été concernées par des tentatives de phishing. À la différence des réseaux conventionnels, le SDN permet une approche sécuritaire renouvelée, en « grappes », que ce soit pour les app et les machines BYOD.
Les économies permises par le SDN doivent encore être chiffrées. Il est toutefois fort probable que le SDN permette une réduction des coûts liés aux hardwares ainsi qu’à la gestion et à l’opération des réseaux. En intégrant l’ensemble de ces éléments dans l’équation et en y ajoutant l’amélioration de l’efficacité des réseaux, le SDN est sans conteste une opération de type gagnant-gagnant, y compris pour les PME.
Les réseaux ne seront pas les seuls à bénéficier des bienfaits du SDN. Par la nature-même de son infrastructure de données dématérialisées, le SDN devrait améliorer la dextérité et la flexibilité de l’ensemble du business model : les entreprises deviendront plus compétitives, diminueront leur temps de réponse et amélioreront drastiquement la gestion des données en bout de ligne.
En avant
En matière de SDN, les entreprises ont jusqu’à présent été à la traîne des fournisseurs de service. Les fournisseurs ont en effet eu l’heure de développer et proposer des services innovants et générateurs de revenus, souvent via le cloud computing, permettant aux entreprises de supporter le poids croissant de leurs données. Ces dernières, au contraire, ont longtemps perçu le réseau comme un mal nécessaire. Par corollaire, elles se sont montrées très frileuses à l’égard du SDN. Toutefois, au plus elles se familiariseront avec ces technologies, au plus elles seront en mesure de se libérer des liens solides qui les enchaînent aux matériels brevetés, aux FAU et autres services dédiés.
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Stewart Baines
Traduit par Julia Osseland
Crédit images Fotolia ©sommai
Journaliste depuis prés de 20 ans et diplomé en Sciences et Philosophie, j'ai créé en 2002, l'agence Futurity Media avec Anthony Plewes. L'objectif de notre agence est d'accompagner les entreprises à identifier des sujets émergents dans le domaine des nouvelles technologies.