Le MIT (Massachussetts Institute of Technology) a publié un article traitant du « routage internet intégrant la consommation énergétique ». D'après le MIT, les entreprises traitant énormément de données pourrait gagner des millions de dollars chaque année sur les factures d'électricité. Comme pour la plupart des innovations informatiques, les gains potentiels ne sont pas aussi facilement réalisables. Un certain nombre de freins vont à l'encontre des bénéfices annoncés par les études statistiques découlant de telles innovations. La recherche, menée conjointement avec l'entreprise informatique Akamai, suggère que les entreprises pourraient réduire d'environ de 40% la consommation énergétique de leurs centres de données en re-routant les tâches où les tarifs de l'électricité sont les plus avantageux (par rapport au jour ou à l'heure par ex.). En déportant les processus informatiques intensifs sur des installations distantes "dans le nuage", la qualité de service est maintenue -tandis que les coûts d'exploitation sont réduits-. Il en résulte une situation profitable de type "gagnant-gagnant" pour les entreprises déportant leurs processus informatiques et les entreprises distantes. Le MIT a souligné le déport croissant des informations ou applications vers des centres distants du "nuage informatique"/cloud. Ceci entraînera de facto une augmentation de la consommation énergétique des centres de données.
Pour les entreprises fortement liées aux nouvelles technologies, la flexibilité accrue grâce notamment à leur informatique répartie "dans le nuage" et de leurs applications web s'accompagnera de factures d'électricité plus élevées. Ceci constitue un problème qui n'avait pas été envisagé jusqu'ici. Les chercheurs ont analysé les données relatives aux prix de l'électricité pour une durée de 39 mois et sur 29 marchés d'électricité (USA).
Leurs conclusions montrent que les prix fluctuent en raison des changements saisonniers d'approvisionnement, de la hausse des prix des combustibles et des fluctuations de la demande des consommateurs. Cela a conduit à une « forte volatilité, même pour des zones géographiques proches » - les zones les moins chères n'étaient pas systématiquement les mêmes, et de fortes fluctuations ont été constatées sur de courtes périodes de temps.
L'équipe du MIT a conçu un plan de routage destiné à tirer profit des fluctuations des tarifs de l'électricité (journalières/horaires). Ce modèle prend en compte les coûts induits par le routage des données vers des sites distants -en les comparant avec les économies d'énergie potentielles-. Les informations tirées de neuf serveurs Akamai sur 24 jours d'activité ont constitué un moyen de tester le plan de routage en utilisant des données réelles, ce qui a donné des résultats qualifiés de « plutôt surprenants ».
L'accent étant de plus en plus mis sur les certifications écologiques pour les entreprises, notons que la proposition faite par le MIT réduit les factures d'électricité, mais pas la consommation énergétique. Des économies pourraient également être réalisées en augmentant l'efficacité des centres de données via l'utilisation de technologies telles que la virtualisation, ce qui réduirait la consommation totale d'énergie au lieu de ne réduire que le prix de l'énergie consommée.
Le site web TreeHugger a suggéré de créer un nouveau modèle. Ce modèle -tout en intégrant les coûts comme le MIT-, prendrait également en compte les normes écologiques (green creditials).
D'autres composantes doivent aussi être pris en considération pour mesurer correctement les bénéfices du routage IT intelligent.
En effet, le concept MIT repose sur le principe que des serveurs utilisent consomme moins d'électricité -lorsque leur activité tourne au ralenti plus qu'à plein régime. Or, cela n'est pas systématiquement le cas. En outre, ce type de données est difficile à surveiller simultanément sur différents sites, d'autant plus que l'accès à des informations tarifaires à jour est essentiel.
En outre, les centres de données fonctionnant avec l'électricité la moins chère doivent être dotés d'une capacité suffisante, et un autre problème subsiste : celui des grandes quantités de données. En effet, ces données doivent être soient dupliquées, soient déplacées parmi les sites distants afin que les bénéfices soient réels.
Traduction/Adaptation note de Steve Costello
nsp