Une prestigieuse clientèle
L'entreprise a été fondée en 2006 par David Flynn et Rick White. En 2007, elle a lancé la mémoire-io. En 2008, elle a commercialisé ses premiers produits, que le marché n'a d'ailleurs pas tout à fait compris. En 2009, elle a conclu un partenariat avec HP et IBM, et Lightspeed et Samsung ont investi des capitaux dans l'entreprise. En 2010, WSJ a désigné Fusion-io numéro deux des entreprises de technologie émergentes ; l'entreprise, qui compte 300 collaborateurs, est basée à Salt Lake City, dans l'Utah, tandis que la plupart de ses cadres dirigeants sont détachés à Mountain View, en Californie. Fusion-io est un trublion du secteur. En 2009, son chiffre d'affaires a été multiplié par cinq et demi. Ses clients comptent de grands noms, dont la plupart appartiennent au secteur de la finance, à l'instar de Morgan Stanley et Credit Suisse, mais également des acteurs du Web tels que Facebook ou le vétéran et numéro un des sites Internet de la côte Ouest des Etats-Unis Craigslist, ou encore Zappos, Sears, GM, Boeing et Chevron...
Les difficultés rencontrées par les responsables de centres de données et la réponse apportée par Fusion-io
Jim Dawson, DGA Ventes internationales de Fusion-io, nous a relaté l'historique du disque dur et a évoqué, en détails, les difficultés rencontrées par les clients et les responsables de centres de données. En 2007, 25 disques étaient nécessaires pour égaler la performance d'une unité centrale. En 1997, seuls deux disques étaient nécessaires pour atteindre le même résultat. Aujourd'hui, il faut 600 disques pour égaler la performance d'un processeur multicœur.
C'est là que réside la principale difficulté : les clients peuvent ne pas le reconnaître, mais ils remarqueront qu'un serveur sur trois utilise moins de 20% du potentiel de son unité centrale et que cela constitue une menace importante pour la productivité des centres de données. La tendance des SSD était de transformer la mémoire flash pour lui conférer l'aspect d'un disque, ce qui représentait une solution de facilité. Au-delà de cet aspect, Fusion-io a développé une nouvelle catégorie hybride de dRAM (mémoire dynamique à accès direct) et de stockage permettant de palier cette insuffisance en créant la nouvelle forme de stockage dite mémoire-io. Mais qu'est-ce que cela signifie pour les clients ?
Quelques exemples:
- answers.com : est passé de 350 à 3 500 requêtes par seconde ; le délai de réplication a été divisé par 31 (de plus de six heures à un peu plus de 12 minutes),
- prime focus : la capacité de prise en charge de données pour le même espace de rack a été multipliée par 20,
- datalogix : le délai de requête a été réduit de deux heures à quatre minutes,
- Lawrence Livermore National Laboratory : ont augmenté leur débit de 176Mo/s par serveur à 4,75Go/s, soit une amélioration de 26,9 fois,
- Win.com a amélioré son délai de transaction SQL moyen en le ramenant de 345 à 88 millisecondes, soit un délai quatre fois plus rapide,
- etc.
Par conséquent, pour quelle raison des OEM tels que HP et IBM acceptent-ils de travailler avec Fusion-io, sachant que la mémoire-io vise à réduire leurs ventes de serveurs et de disques ? En réalité, la raison en est qu'il s'agit d'une évolution inévitable du secteur : s'ils s'y refusaient, d'autres acteurs le feraient à leur place. En outre, les serveurs qu'ils vendent tendent à appartenir à une gamme de prix nettement supérieure. Cette tendance sous-jacente du marché est représentée dans le diagramme suivant (source: Denali & Garner, février 2010) : il apparaît que les cartes PCIe, la technologie inventée par Fusion-io, devraient représenter plus d'un tiers du total du marché des disques mémoire SSD d'ici 2012-2013. Cette tendance, initiée par Fusion-io, deviendra bientôt la norme.
Présentation de la gamme de produits
Lance Smith, à la tête de l'ingénierie de Fusion-io, nous a présenté une vue d'ensemble des produits de l'entreprise (voir la photo d'une carte mémoire-io de 160Go ci-contre).
L'entreprise intègre toutes sortes de mémoires flash en toute transparence pour le bénéfice de ses clients. Deux types de produits sont proposés : cartes SLC et MLC. Ces sigles désignent respectivement les Single Level Cells (cellules à un seul niveau), dont la capacité de stockage est d'un bit de données par cellule, et les Multi-Level Cells (cellules à plusieurs niveaux), pour un stockage de plus d'un bit de données par cellule.
Selon Lance et Jim, aucune autre carte n'offre une fiabilité supérieure. Le résultat est qu'aucune perte de données n'a été signalée, dans aucune région du monde, et ce grâce à la conception même de ces cartes : chaque carte, qui comprend une 25ème cellule capable d'effectuer une somme de contrôle, assure l'intégrité des données pour chacune des cellules composant la carte (logée sur chaque côté de la carte, dans son angle gauche - voir photo ci-dessus : la puce supplémentaire est entourée en jaune dans le coin supérieur gauche de la carte).
L'innovation confère une longueur d'avance à Fusion-io dans le domaine du Cloud Computing
« Personne n'a encore investi cette niche », a ajouté Jim, et aucun concurrent n'a lancé une technologie similaire au cours des quatre dernières années. Par conséquent, « Fusion-io possède l'avantage du premier venu » sur ce marché. Jim et Lance sont donc très confiants quant à la possibilité de continuer d'innover dans ce domaine et de conserver la longueur d'avance qu'ils ont sur leurs concurrents. L'offre d'une nouvelle fonctionnalité est par ailleurs prévue pour la fin du premier trimestre 2011 ; elle sera liée au module dit directcache, grâce auquel la mémoire-io est transformée en cache. La vitesse sera ainsi accrue dans un environnement de centre de données à deux niveaux (niveau actif sur Silicon, niveau d'archivage sur le disque avec la dé-duplication ; aucun niveau supplémentaire n'est requis).
Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre, je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.