internet, patients et médecins : du chemin à parcourir

pourtant les patients ont changé !

Internet est devenu la source d’information de référence y compris dans le domaine de la santé. Il a révolutionné la façon dont les patients s’informent sur l’état des connaissances médicales et dans le domaine des soins en général. Que ce soit pour une migraine, un mal de dos, à l’annonce d’un diagnostic médical ou encore pour un simple bobo, 7 français sur 10 se sont déjà renseignés sur Internet, 65% l’ont déjà consulté pour en savoir plus concernant une maladie ou ses symptômes et 37% pour rechercher des témoignages d’autres patients.

Le développement des sites communautaires (sur le modèle de Patients like me aux Etats-Unis) marque également une nouvelle étape. Les patients, ou plutôt e-patients, deviennent de vrais acteurs de leur santé. Ils échangent leurs informations, en parlent et deviennent de véritables experts de leur pathologie.

patients - professionnels - Internet : un trio de choc !

Beaucoup de praticiens entendent aujourd’hui leurs patients leur parler de l’information qu’ils ont trouvée sur le Web ce qui suscite commentaires et inquiétudes dans le monde médical… En effet, si le médecin est toujours la référence et la première source d’information en matière de santé, il doit désormais faire face à une concurrence en ligne.

Pourtant si on se réfère à un sondage de l’Ipsos pour le CNOM (Conseil National de l’Ordre des Médecins) intitulé Internet ne remplace pas encore le médecin, le Web semble être plutôt être perçu par ces derniers comme un partenaire, une aide qui facilite la discussion avec son patient et qui ne nuit pas à la confiance entre les deux parties.

Par ailleurs, fort de la confiance dont ils bénéficient auprès de leurs patients, les médecins ont toute légitimité à diffuser ou rediriger de l’information fiable et certifiée sur leurs sites, blogs mais aussi sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.

Le Livre blanc du CNOM sur la Déontologie médicale sur le web datant de décembre 2011 a ouvert la voie et encourage les professionnels de santé à participer plus largement au web.

Selon les recommandations du conseil national de l’ordre des médecins, pour présenter son activité professionnelle, le médecin peut ainsi disposer d’un site Internet accessible par l’intermédiaire d’un portail ou d’un établissement. Il peut aussi créer seul ou en association son propre site.
Il reste néanmoins tenu à certaines règles :

  • le site est destiné à l’information du public sur le médecin et son activité, et peut également fournir des informations de santé en général
  • il ne doit pas se présenter comme un moyen promotionnel ou publicitaire
  • l’adresse de ce site web personnel peut figurer sur les ordonnances et entête des courriers professionnels.

Certes, pour beaucoup de médecins, ces sites se limitent encore en terme de contenu à un niveau informatif (spécialité, horaires d’ouverture, adresse, numéro de téléphone). Mais face à des patients plus qu’habitués à l’usage d’Internet , le minimum est de proposer  une présence, même sous la forme d’une « plaquette informative ».

Il faut d’ailleurs noter que même si nos médecins sont peu technophiles et ont peu de temps à y consacrer… créer un site est très facile !
La méthode est éprouvée : il suffit de 3 clics, d’un coup de téléphone de 10 min et 5 jours plus tard les médecins sont livrés d’un site personnalisé, hébergé et avec une url dédiée! C’est  ce que propose notamment Orange avec l’offre « site web pour les professionnels de santé » : un site clef en main en total respect des directives du CNOM !

les réseaux sociaux, la prochaine étape

Le CNOM encourage également la présence des médecins sur les réseaux sociaux.
On voit ainsi de plus en plus de professionnels de santé (connus ou moins) sur twitter comme le médecin journaliste Michel Cymes, le généraliste Dominique Dupagne ou encore le Vice Président du CNOM , Jacques Lucas qui donnent l’exemple. Une liste est même disponible si ça vous intéresse.

Pourtant, les médecins européens sont globalement en retard par rapport au reste du monde sur l’usage des réseaux sociaux et des communautés médicales onlines. C’est ce que révèle l’étude menée en 2012 par Cegedim Strategic Data qui pointe même le retard pris par l’Italie et la France dans le domaine.

Ce sont ainsi les médecins indiens qui fréquentent le plus les médias sociaux publics tels que Facebook, Twitter ou Linkedin à des fins professionnelles (58%). Les japonais utilisent le plus les communautés médicales en ligne (78%). L’utilisation d’Internet pour le networking professionnels est quant à lui particulièrement important en Inde (65%) et au Brésil (56%).

Internet et les réseaux sociaux sont donc en train d’insuffler une nouvelle dynamique à l’information médicale et au monde de la santé dans son ensemble. En décloisonnant l’information, le patient reprend un rôle à part entière dans le traitement de sa maladie et le professionnel de santé devient plus ainsi accessible. Et si la France est encore un peu à la traine dans le domaine, nul doute qu’elle rattrapera rapidement son retard !

Caroline

Crédit photo : © treenabeena - Fotolia.com

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.