En décembre 2015, Paris sera une nouvelle fois au cœur de toutes les attentions. À peine relevée d’un drame sans précédent, la Ville Lumière tentera de transmettre au monde un message d’espoir : celui d’une planète réconciliée avec son climat, consciente et déterminée face à l’urgence écologique. La COP21 sera l’affaire du monde politique en quête d’un consensus et de la société civile chaque jour plus préoccupée, mais elle ne pourra prétendre au succès sans le concours d’un acteur majeur : le monde de l’entreprise.
L’empreinte écologique : une responsabilité partagée
Conscientes de leur rôle central dans les dérèglements climatiques, les entreprises tâchent de présenter au monde une image toujours plus verte et plus responsable, parfois jusqu’à l’overdose, jusqu’au « green washing ». À tel point que l’on a souvent du mal à distinguer le concret du déclaratif. C’est dans ce contexte — et à l’occasion du partenariat d’Orange avec la COP21 — que j’ai essayé de réfléchir à ce qui constitue un ADN d’entreprise réellement écologique.
L’entreprise est parfois représentée comme une entité unique et monolithique, un Léviathan — pour les plus grandes — qu’il faudrait considérer comme un seul objet. Or, il semble que pour mener une politique écologique d’entreprise qui ne soit ni promesse ni lettre morte, il est nécessaire de penser à plusieurs échelles. Ainsi, les initiatives ne seront pas les mêmes au niveau de chaque salarié et au niveau de l’organisation dans son ensemble. Par ailleurs, le client, que John Walton décrit comme « l’unique patron » de toute société, doit être de plus en plus intégré à toute démarche écologique.
Des technologies pour éclairer les responsabilités individuelles
Une pile au mercure met 200 ans à se dégrader dans la nature. 1 kg de fraises importé d’Israël au mois de mars représente une consommation de 4,9 litres de pétrole, contre 0,2 pour les mêmes fruits achetés en été localement. Le covoiturage divise au minimum par 2 les émissions de CO2. En d’autres termes, des gestes simples participent largement à l’effort pour le climat. Ce constat, évident pour la plupart d’entre nous, prend une toute autre dimension dans un contexte d’entreprise. Comment faciliter l’adoption de bonnes habitudes chez des salariés à qui on en demande déjà beaucoup ?
Une réponse en deux mots s’impose : simplicité et pragmatisme. C’est un peu ce qui sous-tend la création de l’application 90 jours, définie comme un « assistant personnel de transition écolo ». Lancée en septembre par Elliot Lepers, 90 Jours propose à chacun de trouver le chemin qui lui convient vers une vie plus « verte », défi concret après défi concret. « Afficher le calendrier des fruits et légumes de saison dans sa cuisine, s’inscrire à l’AMAP près de chez soi, changer de fournisseur d’électricité, faire pipi dans la douche… » sont autant de marches que l’assistant vous aide à franchir. Si aujourd’hui l’application est avant tout dédiée au grand public, ses créateurs sont déjà en contact avec des entreprises, prêtes à déployer des versions adaptées pour leurs salariés. À suivre…
On pourrait par ailleurs multiplier les exemples : Leroy Merlin propose une plateforme de covoiturage à ses équipes en partenariat avec BlaBlaCar, La Poste augmente ses intéressements si les objectifs RSE sont atteints, etc.
Essentiels, les gestes de chacun ne remplacent pas une action globale. Que peut attendre de ses salariés une entreprise qui ne s’applique pas elle-même de ligne de conduite ?
L’entreprise verte : de la nécessité au business
La RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), théorisée depuis les années 60, laisse une place importante à l’écologie. Elle fait écho à la célèbre citation de Marshall McLuhan, sociologue et philosophe canadien : « Il n’y a pas de passagers sur le vaisseau Terre. Nous sommes tous des membres de l’équipage ». Dans ce contexte, les entreprises s’engagent.
Chaque année, le gouvernement décerne les Prix Entreprises et Environnement. En 2015, un bâtiment durable de L’Oréal a été primé aux côtés de Hachette qui s’engage pour réduire l’empreinte carbone du livre ou encore de M2i Life Sciences qui s’attaque à l’utilisation des phéromones pour la protection biologique des cultures...
Depuis quelques années, la contrainte se fait opportunité et de plus en plus de professionnels voient dans l’économie verte un véritable marché. Aux États-Unis, General Electric réalise 20 % de son chiffre d’affaires (34 milliards de dollars sur 149) sur les technologies propres et se félicite d’un pourcentage en constante augmentation. En France, Orange a identifié les Smart Cities comme l’un de ses principaux leviers de croissance pour les années à venir. Un domaine aux implications écologiques multiples : les Smarts grids et Smart buildings promettent une meilleure gestion de l’énergie, de l’éclairage, des transports et des réseaux urbains en général.
Vers des technologies propres : quand Orange voit vert
Le monde des nouvelles technologies est particulièrement sensible aux questions écologiques. On estime que les data centers consomment directement près de 2 % de l’électricité produite dans le monde. Pour rester dans la course à la performance tout en réduisant leur empreinte écologique, les entreprises s’adaptent et innovent. Le data center Orange de Val-de-Reuil, installé en Normandie près de Rouen, fait figure de modèle. Grâce au « free cooling », ce dernier est climatisé 11 mois par an par l’air extérieur, soit une économie équivalente à la consommation d’une ville de 30 000 habitants…
À l’échelle du groupe, une politique globale est mise en place pour disposer des meilleures infrastructures. 2400 sites solaires permettent chaque année d’éviter l’émission de 80 000 tonnes de CO2. Depuis 2006, Orange a réduit de 11,7 % la consommation de ses installations techniques, et de 21 % les émissions de CO2 par client.
Ce dernier point est essentiel, et comme indiqué en introduction, une entreprise est avant tout entre les mains de ses clients (d’autant plus chez un acteur de la téléphonie mobile !). C’est pourquoi Orange choisit de donner à ses clients les moyens d’une consommation plus durable. Ainsi, grâce à des notes environnementales attribuées aux mobiles, chacun est en mesure de choisir son téléphone en fonction d’une évaluation de son impact sur l’environnement.
Il n’existe pas de recette miracle pour encourager l’engagement en faveur de l’écologie. Cependant, une chose est certaine : cette implication ne peut exister sans la volonté de chacun. De la responsabilité individuelle à l’engagement collectif, c’est un mouvement de la société dans son ensemble qui doit être initié, tant que c’est encore possible.
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Orange partenaire officiel de la COP21
Ancien chef de projet spécialisé dans la stratégie de contenus, le design d’expérience et la prospective, j’ai fait mes armes chez Fabernovel avant de créer mon entreprise de digital storytelling. Transformations médiatiques, culture numérique, prospective, et économie du Web forment le cœur de mon expertise.