La réalité virtuelle : une technologie réelle pour l'entreprise

Depuis le rachat de la startup Oculus VR par Facebook en mars 2014 pour 2 milliards de dollars, la réalité virtuelle a le vent en poupe. Son but ? Immerger l’utilisateur dans un monde totalement simulé en 3D, le plus souvent par le biais de visiocasques et de capteurs de mouvements. Tour d’horizon de ses applications possibles dans le monde professionnel.

La révolution virtuelle

Précurseurs dans ce domaine, les industries automobiles et aéronautiques s’emparent résolument des possibilités offertes par cette technique. Ford a par exemple intégré la réalité virtuelle dans ses chaînes de conception. Grâce à la technologie 3D-CAVE (Computer Automated Virtual Environment), une reconstitution virtuelle de l’habitacle de la voiture remplace maintenant certaines phases de prototypage. « Fabriquer trois montants de pare-brise différents et les intégrer à un prototype nous prendraient une dizaine de jours. Nous pouvons faire la même chose en un ou deux jours avec un simulateur 3D » explique au magazine LaTribuneAuto.com Michael Wolf, responsable de la réalité virtuelle chez Ford Europe. Dans le secteur de l’aviation, Airbus a également utilisé ce procédé dans la phase de conception de l’A350. En créant une maquette virtuelle « visitable » de l’appareil, il était possible d’anticiper les problèmes de fabrication. Résultat : des économies de coûts de production estimées à 30%.

L’usine du futur

 « L'usine du futur, c'est l'idée que l'industrie comprendra des ateliers physiques et un clone virtuel qui contient toute l'intelligence industrielle » indique au magazine Techniques-Ingénieur.fr Sophie Levionnois, directrice du centre de réalité virtuelle TechnoCampus Smart Factory. Des casques ou des salles de visualisation, ainsi que quelques capteurs minimisent les erreurs de fabrication et transforment les méthodes de travail. Dès lors, construire de nombreuses maquettes physiques et gaspiller de la matière première devient inutile. Cette technologie crée finalement de nouvelles interfaces entre l’homme et la machine, et pourrait bien être un des piliers de l’usine de demain.

Quand la technologie lutte contre la pénibilité

Le virtuel participe aussi à l’amélioration des conditions de travail des salariés. Le centre de réalité virtuelle Clarté de Laval a développé une application destinée à résoudre des problématiques liées au secteur agroalimentaire. La méthode est simple : un technicien reproduit ses gestes quotidiens sur un poste de travail virtuel utilisant la « motion capture ». Grâce à un ensemble de capteurs situés sur son corps, les conséquences de ses mouvements sur ses articulations sont ensuite calculées par un algorithme. L’analyse de ces données permet au technicien de réadapter ses gestes et d’optimiser son poste de travail. Ainsi, les salariés sont en mesure de participer activement à la réduction de la pénibilité des tâches. Et l’entreprise a tout à y gagner : aussi bien en termes de rendement que sur le plan du bien-être au travail.

Un outil de formation de pointe

Les techniques de réalité virtuelle constituent également de puissants outils de formation dans les domaines les plus exigeants. La fondation MOVEO, créée pour moderniser le traitement de certaines pathologies médicales, a financé en 2014 la première opération chirurgicale filmée en 3D et visualisable sur le casque Oculus Rift. Médecins praticiens et étudiants pouvaient ainsi vivre l’intervention en se mettant dans la peau du chirurgien. S’entraîner in virtuo leur permet alors de préparer sans risque des opérations chirurgicales complexes.

En bref, le monde virtuel s’apprête à transformer considérablement nos vies professionnelles ; malgré tout toujours bien réelles.

Antonin

Antonin Lacaton

Amateur de vidéo et féru de technologie, je travaille actuellement au sein de l’équipe Marketing Opérationnel & Communication d'Orange Applications for Business.