L’association France Digitale a rassemblé le 15 septembre une bonne partie de la communauté des start-up et autres pépites numériques françaises à l’occasion de la troisième édition du France Digitale Day. L’occasion également de présenter les résultats du baromètre EY 2015 de la performance économique et sociale des start-up numériques en France.
L’ambiance était à la joute verbale lors de l’édition 2015 du France Digital Day. Sous la verrière lumineuse du Carreaux du Temple à Paris, au milieu des stands des start-up se tenait un espace de conférence aux allures de ring. Au centre de l’arène, au milieu d’un public attentif, s’affrontaient les protagonistes d’une bataille acharnée en faveur de l’innovation. A « Battle for Greatness, how to rise a global economy », voilà le thème général des débats, décliné en 4 rounds successifs :
- Startups v/s The World ;
- France v/s France ;
- Corporates v/s Disruption ;
- Investor v/s Ambition.
De la Secrétaire d’Etat au Numérique, Axelle Lemaire, à Jean-David Chamboredon, CEO du fond d’Investissement Isai et fer de lance de la fronde des « Pigeons », en passant par des speakers internationaux et hexagonaux, comme Pierre Louette DGA d’Orange ou encore Frédéric Mazzela, fondateur de Blablacar, une bonne partie de la France digitale s’est retrouvée pour réfléchir à la meilleure manière d’accompagner le dynamisme de l’écosystème numérique français.
Réussir ensemble
Car, comme le montre le baromètre EY 2015 sur la performance économique et sociale des start-up numériques en France, ce dynamisme, aussi réel soit-il, reste malgré tout fragile. Ainsi, sur un échantillon de 102 startups, 74 % d’entre elles ont reconnu avoir terminé 2014 sur un Excédent Brut d’Exploitation (EBE) négatif. Un chiffre qui reste toutefois à relativiser. Certes, si les plus jeunes pousses affichent naturellement une santé financière plus précaire, 75 % des start-up qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 50 M€ disposent d’un EBE positif. Au final, avec 2,9 milliards d’euros en 2014, le chiffre d’affaires global a augmenté de 37 % d’une année à l’autre (avec notamment 43 % du CA 2014 réalisé à l’international). Si bien que le cabinet EY n’hésite pas à parler d’hyper croissance du secteur.
Qui dit croissance dit bien souvent emploi. Les effectifs du secteur gagnent ainsi 30 % depuis 2013 (dont 92 % d’embauches en CDI). De plus, pour chaque emploi créé à l’étranger (756 depuis 2013), deux sont créés en France (1 476). Différence de taille avec les entreprises plus établies, les start-up pratiquent massivement le partage de la valeur, puisqu’en moyenne, le capital est détenu à 48 % par les dirigeants et les salariés. De plus, une majorité écrasante de start-up (93 %) affirment utiliser des instruments de capital (BSPCE, actions gratuites, Stock-options & BSA) pour motiver leurs salariés.
Bref, au-delà de sa dimension technologique et financière, s’il y a un élément qui caractérise l’univers de start-up et la transformation numérique dont elles constituent le fer de lance, c’est bien la capacité à agir et travailler collectivement, en associant tous les talents à la réussite commune. Voilà sans doute où réside l’enjeu humain du numérique. D’ailleurs, Laurent Allard, CEO de l’hébergeur OVH, qui intervenait lors du round qui ouvrait l’après-midi (Startups v/s The World) l’affirmait sans détour : « the most important ressource is…people ».
Joévin
Journaliste, passionné par le digital, j'ai couvert l’actualité numérique au sein de l’équipe digitale d’Orange Business et accompagné le déploiement du dispositif éditorial appliqué aux blogs et aux réseaux sociaux de l'entreprise.