Un récent baromètre de l’innovation BVA-Syntec numérique fait le point sur les attentes des Français à l’égard des données personnelles. Respect de la vie privée, institution de contrôle, droit à l’oubli, nouveaux usages, autant de points clés examinés à la loupe par le sondeur.
Régulation, transparence et pédagogie : voici sans doute les principaux besoins exprimés par les Français à l’occasion du dernier baromètre de l’innovation BVA-Syntec numérique intitulé : « Diffusion des données personnelles sur le web : quelles sont les attentes des Français ? ».
plébiscite pour un modèle proche de la CNIL
Selon Erwan Lestrohan, directeur d’étude au sein de BVA, « pour assurer la protection des données personnelles sur Internet, la confiance des Français va majoritairement vers une institution publique et indépendante ». Ils sont ainsi 70 % à désigner une autorité indépendante similaire à la CNIL comme acteur le plus efficace dans ce domaine, loin devant les sociétés privées (16 %), les pouvoirs publics ou l’Etat (11 %).
Signalons à cet égard un paradoxe, puisque dans le même temps, 57 % des Français se déclarent favorables à un contrôle renforcé de la part de l’Etat des contenus diffusés sur Internet. Ils restent toutefois 41 % à s’y déclarer opposés, estimant que cette posture réduirait la liberté sur le web.
une méconnaissance des risques
Pour le sondeur, « la volonté d’un plus grand contrôle de l’Etat sur ce qui est diffusé en ligne trouve son explication dans le fait que les Français ont une mauvaise connaissance des risques qu’ils encourent sur le web concernant la protection de leur vie privée ». En effet, 54 % des personnes interrogées considèrent qu’elles ne connaissent pas suffisamment ces risques. Un chiffre à mettre en relation avec le niveau de pratique du web, puisque les 18-24 ans et les cadres, identifiés comme les populations les plus technophiles, estiment respectivement à 58 % et 55 % « qu’ils connaissent plutôt bien les risques qu’ils encourent en matière de la protection de la vie privée sur Internet ».
un besoin de pédagogie
Le déficit de confiance affiché par les Français à l’égard des dispositifs de protection des données personnelles par les sociétés privées montre « aussi sans doute le manque de pédagogie de la part de ces acteurs privés » souligne Erwan Lestrohan.
De son côté, Bruno Vanryb, président du collège des éditeurs de Syntec Numérique, estime que « les Français ne semblent pas davantage rassurés, même quand il s’agit d’en retirer un avantage personnel. Par exemple, ils sont 78 % (…) à être opposés à l’installation de boîtiers dans leurs voitures, qui enregistreraient leurs données de conduite afin d’être transmises à leur compagnie d’assurances. Ce qui commence à être fait aux Etats-Unis et permet d’optimiser en temps réel le coût de sa police d’assurance ».
L’usage de la donnée personnelle ne peut se faire sans contrepartie. Voilà sans doute le point sur lequels les entreprises doivent insister auprès de leurs clients. C’est là que se joue l’avènement de cette économie de la confiance promise par la donnée.
Joévin Canet
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Journaliste, passionné par le digital, j'ai couvert l’actualité numérique au sein de l’équipe digitale d’Orange Business et accompagné le déploiement du dispositif éditorial appliqué aux blogs et aux réseaux sociaux de l'entreprise.