Quand on parle de carte SIM on pense généralement tout de suite à la téléphonie mobile. Et pourtant ces petites cartes sont de plus en plus utilisées pour d’autres applications, notamment dans le machine to machine. Je suis allé voir Yann Collet et Gilbert Gibeaux, Chefs de produit marketing machine to machine, qui m’ont parlé des différentes évolutions qu’ont subies les cartes SIM.
une carte SIM, à quoi ça sert ?
A la base, la carte SIM fut créée pour équiper les téléphones mobiles dans un but bien précis : permettre l’identification de l’utilisateur de manière sécurisée. Ainsi, lors d’une communication (appel, sms, internet, etc) la durée, la nature et l’identité de l’appelant sont automatiquement transmises à l’opérateur grâce à la carte SIM présente dans le téléphone.
Pour garantir une sécurité optimale, un algorithme protège la carte des intrusions extérieures et sa structure se désagrège à la moindre tentative d’intrusion physique.
A l’apparition des premières solutions machine to machine, les cartes SIM utilisées sont restées les mêmes que celles de la téléphonie mobile. Mais au gré du développement de cette nouvelle technologie, quelques améliorations ont vu le jour et de nouvelles catégories de cartes SIM sont nées.
les cartes SIM spécifiques au M2M
En 2008, des cartes SIM dites « résistantes » sont apparues, vivant plus longtemps et supportant des environnements plus hostiles. Et pour cause, une carte SIM dans un téléphone portable n’est pas soumise aux mêmes conditions environnementales (température, humidité, vibrations, etc.) que dans une machine industrielle. Les cartes SIM équipant des machines s’usaient donc plus vite et nécessitaient d’être changées régulièrement. En plus du surcoût lié au rachat, changer une carte SIM défectueuse sur une machine engendrait aussi d’importants frais en termes de localisation, de déplacement et de main d’œuvre.
Les industriels équipent souvent des centaines voire des milliers de machines. Une fois achetée, la mise en place d’une flotte de cartes SIM s’avère donc être une tâche longue et couteuse. Pour pallier ce problème, des cartes SIM soudées à la machine sont apparues. Malheureusement cette nouvelle génération de carte SIM pose, encore à l’heure actuelle, le problème de l’interopérabilité, puisqu’une fois soudée il devient alors impossible de l’enlever et donc de changer d’opérateur téléphonique, condition élémentaire au respect de la concurrence.
Pour contourner ce problème, les constructeurs ont alors créé des cartes SIM soquetables, clipsées à la machine et proposant les mêmes caractéristiques que leurs homologues soudées, tout en offrant la possibilité d’être enlevées.
Les cartes SIM présentent aussi un problème récurrent, elles enregistrent continuellement leurs données au même endroit physique sur la carte, ce qui à force, les endommagent. Ainsi, au bout de 100 000 écritures en moyenne, la carte SIM devient inopérante. Si dans la téléphonie mobile cette limite est sans conséquence, les machines y sont quant à elles plus sensibles, puisqu’elles vivent plus longtemps et nécessitent l’intervention d’un technicien à chaque changement de carte SIM.
Depuis peu, on commence donc à voir apparaitre de nouvelles cartes SIM équipées d’un mécanisme de rotation d’écriture, leur permettant de différer les zones d’écriture et de multiplier ainsi leur espérance de vie par dix.
la carte SIM M2M en pleine mutation
De nombreux projets sont en cours pour développer les fonctionnalités des cartes SIM, comme l’implantation de cartes SIM blanches. Cette nouvelle carte ne présenterait aucune forme physique, et serait directement incluse au logiciel, permettant de résoudre tous les problèmes liés à sa forme matérielle actuel, comme l’usure, la mise en place ou le changement de carte.
Cependant de telles cartes posent encore un problème majeur de sécurisation des données, puisqu’une fois intégrées à un logiciel, elles deviennent alors potentiellement hackables, comme tout programme informatique.
Autre projet prometteur, les smart SIM sont actuellement en plein développement. Alors qu’une carte SIM lambda n’a que pour fonction l’identification de son utilisateur, ces nouvelles cartes permettront l’intégration de mini-services à l’intérieur des cartes, comme la géolocalisation ou la mise en place d’alarmes.
Ainsi, un changement d’identité du terminal, typiquement provoqué par le vol d’une carte smart SIM auparavant installée dans une machine, déclenchera automatiquement une alarme, prévenant directement le propriétaire via une alerte SMS sur son Smartphone.
Les idées ne manquent donc pas pour faire évoluer les cartes SIM et développer leurs fonctionnalités, de manière à pleinement exploiter le potentiel qu’elles recèlent.
Sylvain
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Etudiant en école de commerce et passionné de nouvelles technologies, je suis actuellement apprenti assistant chef de produit M2M au sein du TECHNOCENTRE. Mon travail me permet d’être en contact permanent avec le monde du machine to machine et de découvrir régulièrement les nouveautés de ce secteur.