Si la première table ronde de cette matinée « morning 01 business » du 15 octobre a fait le tour de toutes les précautions à prendre – réelles ou supposées – pour bien lancer et réussir son projet de cloud computing, la deuxième fut vraiment visionnaire et fondamentale.
A mon avis, on n’aborde pas assez ce sujet qui est pourtant fondamental dans l’histoire de l’informatique et dans celle – plus récente – du cloud computing. Nous l’avions déjà évoqué avec Laurent Lachal d’Ovum dans ces colonnes, la prise de pouvoir des utilisateurs est importante, non dans le sens où on l’entend parfois, où les utilisateurs deviendraient les acheteurs de l’infrastructure, car cela n’est pas vrai, mais dans le sens où les besoins métiers sont véritablement impérieux et prennent le pas sur tous les aspects techniques.
Ceci, en soi, est une banalité. Voici 25 ans que je travaille dans le domaine informatique, et de mes premières années de maître d’ouvrage chez Unisys, en charge des systèmes d’information commerciaux, je retiens déjà que ce besoin impérieux, et non satisfait, alimentait chacune de nos discussions. Certes, nous étions un peu en avance sur nos clients … Il n’en est pas moins vrai cependant que cette révolution de l’informatique que nous voyions poindre en cette fin des années 80, avec l’avènement de l’informatique distribuée et surtout des puissants L4G (j’étais devenu moi-même un de ces « power users » autodicates, formé au développement sous Unisys Mapper, un outil ultra puissant capable de gérer des bases de données métier gigantesques dans le monde entier sur mainframe et micro-ordinateur), est en passe de devenir réalité. C’est là la véritable innovation apportée par l’infrastructure en cloud computing, non pas un nouveau type de cartes ou de logiciels, mais bel et bien la métamorphose radicale du métier de DSI et de tous les informaticiens qui la composent. On le voit bien, un défi humain et organisationnel, impulsé par une évolution technologique. Il ne faut pas se tromper de révolution. Plongeons dans mon compte-rendu de cette superbe table ronde, où mon ami et confrère Jean-Pierre Savi était présent.
de gauche à droite : Jean-Pierre Savi d’Orange Business, Hubert Tournier du groupement des mousquetaires et Frédéric Simottel de 01Business
La table ronde, toujours animée par Frédéric Simottel, directeur de la rédaction de 01 Business était composée de (par ordre alphabétique) :
- Thierry Rambert, Directeur Adjoint des Systèmes d'Information, Europ Assistance France
- Jean-Pierre Savi, directeur Marketing des solutions cloud computing infrastructure d’Orange Business
- Eric Tirlemont, DSI de Kurt Salmon
- Hubert Tournier, DOSI adjoint du groupement des mousquetaires (Intermarché)
Le groupement des mousquetaires, présenté par Hubert Tournier, fait 130000 personnes.
Thierry Rambert quant à lui, a présenté Europ assistance :
Enfin, Eric Tirlemont de Kurt Salmon a présenté le célèbre cabinet :
« si ce n'est pas critique il ne faut pas que la DSI s'en occupe »
C’est Jean-Pierre Savi qui a lancé le débat sur cette pseudo opposition entre utilisateurs et DSI :
« c'est tentant d'aller voir les directions métiers en tapant sur les DSI et ce n'est pas l'objectif pris par Orange Business ; au contraire on tente de les accompagner et de leur donner des outils pour leur permettre de répondre dans le meilleur délai aux utilisateurs. Le concept le plus en vue dans les entreprises en ce moment, c'est le stockage et la synchronisation. Il serait tentant pour un fournisseur de contourner la DSI mais nous, nous avons choisi au contraire de concevoir un outil spécialement pour eux et leurs entreprises, afin de leur permettre de répondre aux utilisateurs ».
Hubert Tournier a apporté de l’eau au moulin de Jean-Pierre, en esquivant le problème et en le remettant à sa juste place :
Mais comment faire pour identifier toutes ces tentatives externes des utilisateurs et y remédier ? Rien n’est plus facile selon M. Tournier :
« Il suffit de briefer le support. Une fois qu'on voit ce qui a été fait par un utilisateur, la DSI peut ensuite se positionner et on a déjà récupéré ainsi des choses qui étaient parties à l'extérieur ; une cinquantaine de cas ont été recensés ainsi ... Mais il ne faut pas se positionner sur tout ! » a-t-il insisté.
Même position de la part de Monsieur Thierry Rambert d’Europ Assistance :
Il faut donc bien prendre en compte ces éléments, et qui de mieux qu’une DSI, rompue aux exercices d’organisation et d’ingénierie des processus pour le faire, main dans la main avec les métiers comme il se doit.
Eric Tirlemont de Kurt Salmon insiste quant à lui sur :
Jean Pierre Savi a souligné l'importance de la reconnaissance de l'identité de l'utilisateur :
« il y a un problème de gestion des identités. Il y a aussi le risque du SAV pour les applications non supportées. Il ne faut pas voir le mal partout, mais il faut offrir des solutions se mettant en avant des usages sans négliger les processus informatiques. Il faut les deux et ne pas privilégier l'un par rapport à l'autre ».
Yann Gourvennec
Ce compte rendu a été divisé en 2 parties. La suite sera postée dans les jours qui viennent.
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compte rendu de la première table ronde de cette matinée « morning 01 business » :
deux pros du voyage s’attaquent aux mythes du cloud computing – Morning 01 business (1/2)
deux pros du voyage s’attaquent aux mythes du cloud computing – Morning 01 business (2/2)
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Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre, je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.