Connectivité de l'eau : une nouvelle dimension
Le contrôle de l’eau par les objets connectés s’appuie sur trois axes de complexité :
- Un large écosystème de fournisseurs en coopération : une solution IoT se compose de quatre segments que sont les objets communicants, la technologie de connectivité, la plateforme de gestion des données, et le service applicatif métier délivrant la valeur ajoutée finale.
- Une multitude de clients adressables le long de la chaîne de l’eau : du producteur au consommateur final, qu’il soit individuel ou collectif, en passant par le distributeur et l’usine de traitement.
- Plusieurs besoins clés à chaque étape de la chaîne : réduire les dépenses de consommation d’eau, garantir sa salubrité, optimiser les interventions de maintenance des réseaux, éviter les dégâts infrastructurels et environnementaux.
Connecter les infrastructures physiques pour une surveillance optimale
Les grands distributeurs ont été les premiers à exploiter le potentiel de l’IoT pour résoudre leurs défis commerciaux. Alors que 20 % de l'eau circulant dans un réseau est perdue en raison des fuites, ils ont mis à profit cette technologie afin de détecter les fuites chez les particuliers (par télérelève d’un compteur connecté) ou sur leurs propres canalisations (en localisant les fuites anormales par le biais de la localisation acoustique). Ce problème est prioritaire pour améliorer l'efficacité des réseaux de distribution et réduire les contrôles de terrain par des agents spécialisés.
Suez exploite ainsi plusieurs dizaines de milliers d'équipements fixes connectés au réseau cellulaire, dont 40 000 avec une connectivité cellulaire par SIM Orange, automatisant ainsi la surveillance des infrastructures physiques. La précision de ces détections est telle qu’elle permet d’identifier en quelques jours des pertes goutte à goutte de deux litres par heure et de signaler une fuite ou une surconsommation, chose particulièrement utile pour les sites industriels poussant sur leurs forfaits.
Distribution d'eau intelligente : un marché à long terme
La distribution d’eau est un marché de long terme, où les collectivités locales, dont la fourniture des citoyens en eau est l’une des missions principales, confient cet approvisionnement à des société privées. Cela impose à ces fournisseurs de se caler sur les rythmes de financement du public, d’autant plus longs qu’ils touchent à des projets d’infrastructures. C’est en aval du compteur que se trouvent la plus grande diversité d’innovations d’usage et de rupture.
Par exemple, l'irrigation intelligente permet de réduire la quantité d'eau nécessaire à l'entretien d'un terrain tout en assurant une santé et une qualité optimales des plantes.
Citons également les solutions de supervision connectées, qui permettent d'éviter divers types de risques pour les personnes. Ainsi, l'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines utilise l'IoT pour prévenir les inondations ainsi que la prolifération de bactéries dangereuses dans ses bassins, avec plus de fiabilité tout en réduisant le nombre d'interventions sur le terrain.
L’IoT au service de la salubrité et de la sécurité
L’IoT peut également optimiser la dernière étape du cycle de l’eau : son épuration. Plus qu'un capteur communicant, cette technologie est une interface avec le monde physique qui permet de le mesurer et de le contrôler en temps réel pour mieux agir dessus. Ces solutions associent différentes briques technologiques et fonctionnelles permettant de transformer les données pour les présenter à l'utilisateur final. De plus, elles sont un catalyseur pour d'autres technologies transformatrices qui utilisent ces mêmes données.
Déployer un réseau IoT dans les stations de traitement des eaux usées permet de créer un jumeau numérique : une copie numérique de l'usine. Cette dernière permettra de surveiller en direct l'état et les flux d'eau à l'intérieur de l'usine et de fournir des consignes optimisées aux ingénieurs de procédés en temps réel.
Responsable avant-vente connectivité des offres IoT/M2M au sein d’Orange Business, je m’intéresse depuis près de 15 ans aux usages métiers qui reposent sur des SI ou des équipements connectés sur les réseaux mobiles.