La Gendarmerie, pionnière en technologie et en innovation
La Mission Numérique de la Gendarmerie Nationale (MNGN) a pour objectif de balayer l’ensemble des missions de la Gendarmerie afin d’identifier les endroits où les technologies numériques peuvent apporter de la plus-value. Parmi celles-ci, l’intelligence artificielle, le big bata, les objets connectés…
Concrètement, la MNGN anime deux axes principaux : d’une part la lutte contre les cybermenaces et d’autre part la transformation numérique de la Gendarmerie. « Le but final est que chaque cadre de l’institution intègre ces outils, que l’on insuffle le réflexe du numérique » nous a expliqué le Lieutenant-Colonel Fumery.
L’innovation technologique n’est pas un vain mot en Gendarmerie nationale. L’institution est même pionnière dans le domaine du logiciel car elle a développé son propre OS sur la base d’Ubuntu, « Gendbuntu ». Elle recourt aussi aux Big Data pour l’aide à la décision dans la prévention des crimes et à l’Open Data. Le 7 février la création d’une nouvelle entité, intitulée « brigade numérique », a été annoncée. Elle permettra de contacter la Gendarmerie au travers des médias sociaux comme Facebook ou Twitter.
Mais pas besoin de faire de l’anticipation pour voir les impacts de la révolution numérique à la Gendarmerie nationale. Le projet NEOgend est en effet déjà en place et permet à l’institution de mettre le numérique au service des Français.
Le projet s’est traduit par le déploiement de 57000 smartphones et tablettes en 4 mois dans le cadre d’un projet piloté de bout en bout par Orange Business, venant porter à 65000 le parc établi. Les téléphones sont majoritaires dans ce projet car ils sont plus solides et plus pratiques : au cas où le gendarme est amené à réaliser une poursuite, ce dernier peut rapidement mettre le smartphone dans sa poche et être immédiatement opérationnel.
Une de ses fonctions de base a été le contrôle de fichiers : « avant NEOgend, lors d’un contrôle d’identité, il fallait récupérer les coordonnées de la personne, puis retourner en centrale contrôler son identité, ce qui prenait beaucoup de temps ».
Le temps de contrôle est passé à moins de 30 secondes : 3 secondes suffisent pour prendre la photo avec la tablette ou le smartphone, puis envoyer d’un clic le document en centrale pour contrôler l’identité par rapport au fichier des personnes recherchées.
NEOgend offre de nombreuses opportunités : « si on croise quelqu’un qui a une vitre cassée et qui n’a pas le temps de passer à la Gendarmerie, le gendarme peut prendre la photo ainsi que les premiers éléments de la déposition et les mettre sur le cloud sécurisé de la Gendarmerie ». Le gendarme, une fois rentré à la caserne, retrouve le fichier en question et poursuit sa procédure, sans besoin supplémentaire de transmission, ce qui réduit le temps perdu pour l’usager.
Une transformation digitale et un changement de métier pour le gendarme
Avec l’apport du numérique dans son métier, la fonction du gendarme évolue : ce projet « permet de déplacer la brigade de Gendarmerie vers le terrain et le citoyen » a indiqué le Lieutenant-Colonel Fumery.
Les statistiques de l’appropriation de l’outil sont d’ailleurs sans appel : en 2016, 1 million de contrôles en mobilité étaient réalisés chaque mois. Avec NEOgend, ce chiffre est passé à 2,5 millions. Le nouveau système a été plébiscité par les gendarmes qui l’ont vite utilisé pour 98% des contrôles, faisant ainsi vite oublier l’ancien dispositif, le terminal informatique embarqué.
La sécurité au centre du dispositif NEOgend
NEOgend est un système hautement sécurisé. Il a été développé en partenariat avec l’ANSSI, avec des terminaux équipés d’un OS spécifique développé sur « Google Android Open Source Project ». Le magasin d’applications est entièrement privé et chacune d’entre elles est validée par l’ANSSI. Toutes les librairies des applications sont lisibles par la Gendarmerie et chaque terminal est équipé d’un système d’authentification forte, en lien avec sa carte professionnelle sécurisée et comportant des certificats.
Quel futur pour NEOgend ?
La période de 2015 à 2017 a été dévolue au développement technique de la solution, les évolutions à venir seront essentiellement applicatives. Parmi celles-ci notons un « travail sur une cartographie en propre qui permettra de diriger le gendarme en temps réel : positionnement, flux, gestion des incidents, suivi des opérations, tout s’effectuera sur une cartographie développée sur la base d’OsmAnd cards, sur laquelle la Gendarmerie placera ses propres points particuliers ».
Les futures applications du numérique pour la Gendarmerie sont nombreuses et le meilleur reste encore à venir.
Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre, je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.