La rareté des talents dans le secteur de la Tech. est bien documentée et les femmes font partie de la solution. Le nombre de femmes étudiant en licence, master et doctorat n'a cessé d'augmenter en Europe, mais elles sont toujours sous-représentées dans la recherche et l'innovation. En outre, la part des femmes est plus faible dans les fonctions technologiques qui elles enregistrent une croissance rapide, comme le cloud, la cybersécurité et le DevOps. Actuellement, le pourcentage de femmes dans les fonctions technologiques est de 28 % en Europe et devrait retomber à 21 % d'ici 2027.
Perte de talents féminins
L'augmentation du nombre de femmes dans le secteur des TIC représente une énorme opportunité mondiale d’optimisation du potentiel de compétences et d’accélération dans le secteur de l'innovation. Cependant, le secteur des technologies enregistre une perte importante de ses effectifs féminins. Une étude récente a ainsi révélé que 45% plus de femmes que d’hommes quittent les postes technologiques et que 50 % d'entre elles quittent le secteur avant l'âge de 35 ans. Il en résulte que moins de femmes accèdent à des postes de direction.
Les femmes quittent l’industrie de le Technologie pour plusieurs raisons
Beaucoup sont déçues par le manque de support managérial, par les opportunités offertes et les inégalités de salaires. D'autres évoquent l'épuisement professionnel. De plus, les entreprises technologiques sont généralement dirigées par des hommes, et il existe peu d’exemples de modèles féminins. Des critiques ont également été formulées à l'encontre du manque d’inclusion dans ce que l'on a appelé la « Bro culture », ce qui doit être réellement éradiqué pour de bon. Certaines femmes travaillant dans des équipes tech, par exemple, ont déclaré avoir été victimes de sexisme systémique.
La plupart des entreprises tournées vers l'avenir, reconnaissent que la création d'un lieu de travail équitable et inclusif est un réel défi pour les dirigeants. Cependant, alors que les hommes se disent confiants dans les progrès réalisés pour encourager et fidéliser les femmes dans ces métiers et que le plafond de verre est, selon eux, brisé, les femmes partagent un avis différent. Un récent rapport de la fondation Integrating Women Leaders souligne cette dichotomie. Il révèle que si 77 % des cadres masculins pensent être des alliés actifs de l'égalité hommes-femmes dans l'entreprise, seules 45 % des femmes sont de cet avis.
La situation est préoccupante. Outre l'aggravation du problème des compétences, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) prévoit que les femmes renonceront, à l’avenir, à des opportunités, si des mesures décisives ne sont pas prises. L’UNESCO affirme que les femmes pourraient perdre cinq emplois pour un emploi créé dans ce qui est la quatrième révolution industrielle, contre trois emplois pour un, du côté des hommes. Selon L’UNESCO, pour infléchir ce scénario, il faut créer des conditions de concurrence équitables, via des catalyseurs comme l'éducation et l'information pour les femmes.
Et les femmes ne sont pas seulement freinées par leur genre. D'autres éléments de leur identité tels l’origine culturelle, l'orientation sexuelle et le handicap sont déterminants. Les femmes appartenant à ces groupes rencontrent souvent encore plus d'obstacles à leur progression professionnelle. Selon une étude de McKinsey, les femmes asiatiques et noires ont moins de chances d'avoir des soutiens au sein de leurs équipes. Les femmes avec handicap voient souvent leurs compétences mises en doute.
Il est primordial que les entreprises et les collègues en soient conscients afin de promouvoir l’égalité et l'inclusion pour toutes les femmes.
Encourager les femmes dans le domaine de la tech
Les arguments économiques en faveur de la diversité et de l'égalité sont plus forts que jamais. Des recherches ont montré que les entreprises qui se situent dans le premier quartile pour la diversité hommes-femmes dans leurs équipes de direction, ont 25 % plus de chances d'atteindre une rentabilité supérieure à la moyenne que les entreprises qui se situent dans le dernier quartile. Pourtant, il reste beaucoup à faire pour renforcer le rôle des femmes dans le secteur de la technologie, et c'est à la fois aux hommes et aux femmes qu'il incombe d'y parvenir.
Je crois fermement que les hommes doivent jouer un rôle actif pour que les femmes aient les mêmes chances de progresser dans leur carrière dans le secteur des technologies.
D'un point de vue individuel, les hommes doivent utiliser leur fonction pour accompagner les femmes, en les soutenant et en les encourageant à diriger, en améliorant les actions pour développer son réseau, en encourageant les talents et en favorisant activement un lieu de travail plus diversifié où les femmes jouent un rôle actif dans la prise de décision. D'un point de vue organisationnel, les entreprises doivent s'engager dans une stratégie holistique de diversité, d'équité et d'inclusion et s'assurer que cette stratégie est respectée le long de la chaine hiérarchique. Pour y parvenir, il est primordial de mettre en place des indicateurs de mesure permettant de suivre le succès des programmes de diversité.
Ici, chez Orange Business, nous comptons 29,7 % de femmes dans notre effectif, mais nous savons que nous pouvons faire mieux. Nous sommes convaincus que la parité hommes-femmes dans toutes les fonctions et à tous les niveaux est un facteur de réussite pour les performances économiques de l'entreprise, l'innovation et le bien-être des employés.
Ma mission est de veiller à ce que la diversité devienne la responsabilité de tous, à chaque étape du processus de recrutement et en ouvrant des perspectives de carrière attractives avec des possibilités d'amélioration des compétences, mais aussi d’acquisition de compétences nouvelles. C'est ainsi que nous atteindrons notre objectif de 33 % de femmes dans notre effectif, avec une augmentation de 20 % du nombre de postes technologiques à pourvoir par des femmes d'ici 2025.
Notre engagement à promouvoir la diversité hommes-femmes fait partie intégrante de notre processus de recrutement fondé sur le ‘’ data driven’’, car nous travaillons selon le principe ‘’ what gets measured, gets done ‘’. Nos recruteurs et nos gestionnaires ont fourni un effort significatif pour augmenter d'environ 150 % le nombre d’entretiens de femmes pour des rôles techniques. Cela signifie que le pourcentage de femmes embauchées en 2022 est proche de 30 % et, en parallèle, notre principal objectif est d'augmenter le nombre de femmes dans les rôles techniques et de management.
L'acquisition de compétences numériques exige un changement d'état d'esprit. À ce titre, la Fondation Orange travaille activement à promouvoir l'inclusion des femmes dans le secteur du numérique et à les soutenir dans leur vie personnelle et professionnelle dans vingt-trois pays d'Europe et d'Afrique.
La diversité homme-femme est bien plus qu'un exercice de case à cocher
On parle beaucoup de la diversité hommes femmes, mais les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les mesures prises pour attirer et retenir les femmes dans le secteur de la Tech sont insuffisantes. La diversité hommes femmes exige un engagement total et à long terme. Les avantages, cependant, sont nombreux : un vivier de talents plus diversifié, une innovation accrue et une meilleure collaboration. Tout cela conduit à une plus grande productivité.
Pour en savoir plus sur la manière dont la communauté mondiale d'Orange Business encourage l'individu et l'imagination :
Révélez votre potentiel | Orange Business (orange-business.com)
Laurent Aufils est en charge des ressources humaines et de l'expérience salariés chez Orange Business. Auparavant, il a occupé des postes de direction dans le domaine de la stratégie, de la transformation, des ressources humaines, de la gouvernance et des finances. Il possède une expérience approfondie de la gestion de projets complexes dans des environnements internationaux, tant en Europe continentale, qu'aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il est diplômé de l'Université Bentley, de HEC, de l'Université de Californie à Berkeley et de la NEOMA Business School. Laurent aime profiter, pendant son temps libre, de moments simples en famille, mais aussi se promener dans la campagne, passer du temps en cuisine et ... en déguster le résultat.