Le véhicule autonome, en 5 étapes
Dans certains environnements spécifiques, des campus par exemple, l’autonomie du véhicule est déjà une réalité. Mais avant d’atteindre cette étape ultime, plusieurs caps sont à franchir. Des ingénieurs ont schématisé 5 niveaux d’avancement, en fonction de la dépendance humaine :
- Les niveaux 1 et 2 intègrent quelques systèmes d’aide à la conduite, comme les régulateurs de vitesse.
- Aujourd’hui, l’industrie automobile fabrique des véhicules de niveau 3. Ceux-ci peuvent, dans certaines conditions, se déplacer, contrôler leur distance de sécurité et même changer de file. Le conducteur peut toujours être sollicité lorsque la voiture a besoin d’assistance.
- Les constructeurs se concentrent actuellement sur le niveau 4, dit de « high automation » (pour automatisation élevée) qui se profile à l’horizon 2022. À ce stade, le pilote ne sera plus du tout impliqué dans la conduite sur certaines portions de routes. Si besoin, la voiture lui demandera de reprendre la main, en le prévenant suffisamment à l’avance pour lui laisser le temps de se reconcentrer.
- Le niveau 5 matérialise l’aboutissement du processus et écartera quant à lui toute intervention humaine. Il correspond à la mise en circulation, à partir de 2030, de voitures-robots opérationnelles dans tout type d’environnement.
La 5G, pilier de l’autonomie
Sécuriser les transports de biens et de personnes
Dans ce processus, le déploiement de la 5G qui implique les opérateurs de réseaux mais également les équipementiers et les acteurs de l’IoT, joue un rôle majeur. La voiture autonome pourra communiquer avec le véhicule qui la précède, le premier indiquant au second la présence d’un objet sur la route par exemple. Un véritable bond en avant en matière de sécurité routière. Les formidables débits attendus devraient aussi permettre de faire émerger de nouveaux usages tels que le « see through ».
Favoriser la performance du transport routier de marchandises
Autre expérimentation en cours, le « Platooning » (peloton routier en français) permet d’automatiser une partie de la conduite des camions. Les véhicules se suivent les uns derrière les autres. L’accélération et le freinage sont pris en charge par l’intelligence artificielle tandis que le premier véhicule, qui fait office de locomotive pour les suivants, oriente le convoi, conducteur humain à l’appui. La distance de sécurité entre les camions est réduite. À la clé : le repos des conducteurs, une meilleure pénétration dans l’air, une consommation d’essence réduite de 15 % et un taux d’utilisation des remorques optimisé. Des retombées économiques immédiates pour le secteur de la logistique !
Changement de paradigme derrière le volant
Le partage de la valeur entre constructeurs automobiles, concepteurs de logiciels, opérateurs de transport, créateurs de services et possesseurs de véhicules autonomes pourrait être profondément modifié.
Optimiser les éplacements des flottes mobiles des entreprises
Bientôt, les voitures autonomes communiqueront entre elles : elles se signaleront un incident ou la présence d’une flaque d’huile sur la route. Un usage prometteur pour les clients B to B. Les informations sur la circulation seront relayées aux infrastructures télécoms, aux gestionnaires de véhicules d’entreprises et de taxis autonomes en milieu urbain. À l’image des contrôleurs aériens, ces derniers pourront monitorer et optimiser les déplacements de leur flotte de véhicules, et même les piloter à distance en cas de besoin.
Fluidifier le dernier kilomètre
Avec le boom du e-commerce, simplifier la livraison chez le client final est également un enjeu de taille. Quand le niveau 5 sera atteint, le changement sera radical. La logistique, et donc le commerce, seront ainsi parmi les premiers secteurs à être touchés. Avec, pour enjeu, des économies de l’ordre de 20 à 30 %. Le véhicule autonome permet en effet d’éviter les fréquentes ruptures de charge (changement de véhicule) de la chaîne du transport, les distances et délais supplémentaires qui en découlent autant que les frais de personnel pour la conduite et la remise des colis.
La voiture « as a service »
Autre tendance : la propriété du véhicule, un mode de consommation en pleine disruption avec, entre autres, le phénomène d’autopartage. Les consommateurs ne veulent plus nécessairement détenir une voiture mais pouvoir bénéficier d’une offre de mobilité. Un mouvement lié à l’essor de l’économie de l’abonnement ainsi que de celle du service à la demande. De fait, l’industrie automobile doit repenser son fonctionnement et se préparer à devenir opérateur de services de mobilité. Cette tendance sera d’autant plus forte avec l’avènement du véhicule autonome.
Et Orange Business dans tout cela ?
Orange Business connecte aujourd’hui 6 millions de voitures, un nombre qui pourrait se porter à 12 ou 13 millions d’ici 2020. Le Groupe propose déjà une multitude de services pour préparer l’arrivée de la voiture autonome.
Pour le « carsharing » par exemple, Orange propose un trousseau de clés électroniques appelé « Pack ID », permettant l’authentification de l’utilisateur et l’ouverture des portières depuis son smartphone.
Des solutions de gestion de flottes de voitures connectées sont en cours de déploiement.
Un autre enjeu concerne la sécurisation et l’anonymisation des données échangées entre véhicules. Orange Business dispose d’une expertise reconnue en matière de cybersécurité et de respect des données des usagers.
Le Groupe travaille aussi sur une version automobile de son produit Flux Vision, qui permettrait d’anticiper la bonne répartition des véhicules autonomes dans la ville en fonction des flux de déplacements urbains.
Pour parvenir à un modèle vertueux, la révolution automobile doit être le fruit d’une coopération étroite entre les différents acteurs du véhicule autonome de demain. Orange a rejoint la 5G Automotive Association, espace de réflexion qui rassemble les constructeurs et équipementiers automobiles, ainsi que les opérateurs télécoms.
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J’ai rejoint Orange Business en Février 2017, en tant que Responsable du Département Voiture Connectée. Je dirige le développement et le déploiement de la stratégie d’Orange dans le secteur « Automotive » pour l’ensemble de l’écosystème du véhicule connecté.