On l’a vu dans mon précédent article, la simulation est largement utilisée par tout un tas d’industries pour former ses employés. C’est également le cas dans le monde de la santé. Faisons ensemble concrètement l’état des lieux de la place de la simulation dans la formation médicale. Où est-elle utilisée ? Par qui ? Dans quel contexte ?
Une utilisation de la simulation hétérogène
Aujourd’hui force est de constater, quand on regarde le nombre de centres de simulation dans le monde, que certes son usage est développé mais que tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne.
Les Etats-Unis sont ainsi clairement en avance avec 1160 centres contre 274 seulement en Europe, 204 en Asie. L’Amérique du nord est en effet le premier marché de la simulation médicale, représentant 50% environ du marché mondial, mais la France sort du lot comme le 1er pays en investissement dans la simulation numérique.
Les américains étant plus avancés, comment utilisent-ils la simulation ?
La simulation est largement intégrée dans l’enseignement des disciplines de santé en Amérique du Nord et utilisée de manière routinière dans tous les domaines médicaux et par tous les professionnels de santé, du chirurgien au diététicien. Ainsi les établissements de soins et de formation qui ne disposent pas de centre de simulation sont considérés comme peu attractifs. Elle est donc vue comme une vitrine pour la promotion de l’excellence des établissements.
La simulation est bien évidemment utilisée pour l’enseignement en formation initiale et continue pour des gestes techniques comme pour des compétences relationnelles. Elle est également de plus en plus utilisée pour la formation des personnels de santé lors d’introduction de nouveaux matériels ou nouvelles techniques de soins. Et maintenant également pour la certification ou la validation des compétences médicales… peut-être bientôt verrons-nous des examens en médecine directement réalisé sur des patients standardisés pour valider les acquis et le comportement en situation « réelle ».
Et en Europe ?
Clairement le développement de la simulation dans la formation en santé est plus récent en Europe qu’aux Etats-Unis et du coup cet outil pédagogique est de manière générale moins bien intégré qu’en Amérique du Nord.
Le Vice-Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins, le Dr Jacques Lucas, déplorait ainsi en mai 2016 « une université encore à la remorque » en France face à de nouveaux outils qui « suscitent une forte résistance au changement » avec des « réactions parfois violentes ».
Pour autant, les ARS, l’ARS Ile-de-France pour exemple, commencent à prendre à bras le corps la problématique de la formation et soutiennent le développement de projets de simulation en santé. 12 projets ont ainsi été sélectionnés en juin 2016 et seront partiellement financés en Ile de France dans des domaines variés : de la gynécologie en passant par la réanimation, la puériculture ou l’échographie.
Caroline.
Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.