Google a annoncé il y a quelques semaines un projet de diagnostic révolutionnaire grâce à des nanoparticules. Le concept digne d’un film de science fiction est d’injecter, dans le corps humain, des nanoparticules afin de diagnostiquer des débuts de cancers, des accidents vasculaires cérébraux et d’autres maladies à un stade plus avancé qu’à l’heure actuelle. Vous sentez-vous prêts pour une telle révolution médicale ?
Que sont ces nanoparticules ?
La tendance est à la miniaturisation, du smartphone à la tablette, tout y passe ! Plus c’est petit plus c’est utile pourrait-on dire… Les nanotechnologies et les nanosciences représentent en suivant cette idée un domaine en pleine expansion.
Une nanoparticule concrètement est un assemblage d'atomes dont au moins une des dimensions se situe à l'échelle nanométrique (Il y a un milliard de nanomètres dans un mètre). Et comme à l’échelle nanométrique, les lois de la physique ne s’appliquent plus de la même manière… ces nanoparticules soulèvent de grands espoirs économiques et techniques du côté des scientifiques.
des applications dans la santé qui font rêver
Les nanoparticules sont déjà utilisées dans l'imagerie médicale - agent de contraste pour la Résonance Magnétique Nucléaire, l’imagerie optique. La recherche médicale travaille sur des applications thérapeutiques multiples, et imagine de nouveaux médicaments de type nanorobot qui pourraient libérer le principe actif au cœur de la cellule sans toucher aux cellules saines.
En effet, la taille minuscule des nanoparticules leur permet d’intervenir au niveau des processus biologiques eux-mêmes ce qui peut se révéler très utile pour le domaine médical. Administrés sous forme de médicaments, ces nanoparticules, une fois dans l’organisme, circuleraient dans le sang à la recherche de tumeurs, cancers et autres maladies. Une fois l’accrochage effectué, les nanoparticules enverraient un signal qui pourrait être recueilli par un appareil mis à la disposition du patient ou du médecin et qui sait, pourquoi pas sur le smartphone du patient dans un futur proche.
D’autres usages se développent. Le département de nanotechnologie de l’université UCSD de San Diego en Californie par exemple a mis au point un tatouage connecté bourré de capteurs qui le transforment en sentinelle du corps capable de détecter, analyser, doser et informer. Une application des nanotechnologies qui pourrait ainsi permettre à un diabétique de tester sa glycémie sans ce piquer.
A écouter Google, les usages semblent infinis : « Ce que nous essayons de faire est de changer la médecine d’une position réactive et transactionnelle à une position proactive et préventive », souligne le Dr Andrew Conrad, directeur du Google X Life Science et chargé de ce projet. « Les nanoparticules vous donnent la possibilité d’explorer le corps au niveau moléculaire et cellulaire. » ajoute-t-il.
les nanoparticules, encore à un stade précoce
« Nous en sommes encore à un stade très précoce. Nous recherchons des partenaires désireux d’explorer le potentiel de ces nanodiagnostics et d’aboutir à des essais cliniques », explique aux Echos Andrew Conrad. Selon les spécialistes, la mise au point d’un tel système de diagnostic devrait prendre une dizaine d’années et son utilisation présentera divers défis techniques.
En effet, la mise à disposition de cet outil devra passer par la résolution de nombreuses questions :
- Quelle quantité de nanoparticules peut ingurgiter le corps humain ?
- Comment éliminer, stopper le fonctionnement de ces nanoparticules une fois ingurgités ?
- Quelle est l’espérance de vie des nanoparticules ?
- Quelle est la meilleure façon de récupérer le signal des nanoparticules sans causer de tort au corps humain ?
- Où sont stockées les données récupérées ?
- Est-ce que ces nanoparticules sont dangereuses pour la santé ?
Il reste donc de nombreux problèmes techniques mais il est évident qu’une fois cette technologie contrôlée, elle révolutionnera la médecine.
Certains pensent même que la maîtrise des nanoparticules permettra de comprendre les mécanismes du vieillissement pour prolonger l'espérance de vie comme le président de DNAvision, Laurent Alexandre.
A méditer.
Lahiru.
crédit photo : © beawolf
Stagiaire en tant qu’assistant community manager chez Orange Healthcare, je prépare un master en communication numérique. Un goût assumé pour le lifestyle et les innovations technologiques, je me tiens informé de l’actu en général.