Pour Sophie, ça a commencé par une grande nouvelle ! Et l’effervescence habituelle : est-ce une fille ou un garçon ? De quelle couleur peindre la chambre ? Quelle poussette acheter : la peg Pérégo ou la MacLaren ? Tout va pour le mieux … jusqu’au 6ème mois. Le gynéco de Sophie l’invite, comme le protocole l’indique, à procéder au test de dépistage du diabète gestationnel. Elle file à son laboratoire d’analyses… Test HGPO (HyperGlycémie Provoquée par voie Orale) positif.
Premiers signes d’inquiétude. Sophie s’apprête à prendre rendez-vous avec son diabétologue pour en savoir plus : 3 semaines de délai… Sophie est un peu prise de panique. Comme beaucoup, son premier réflexe sera d’aller sur Internet pour écouter les témoignages d’autres futures mamans dans le même cas : l’angoisse monte d’un cran, d'autant que tous les cas de diabète sont mélangés ! Après son RDV chez le diabétologue qui va lui conseiller un nouveau régime et éventuellement la mettre sous insuline si sa glycémie ne se stabilise pas, autant vous dire que Sophie va vivre un dernier trimestre de grossesse angoissant !
le diabète gestationnel, une pathologie répandue
Vous connaissez certainement une histoire similaire à celle de Sophie car le diabète gestationnel touche 10% des femmes enceintes. Et oui une femme sur 10 ! Et cette pathologie n’est pas sans risques pour l’enfant : risque de naissance prématurée, lésion du plexus brachial ou de la clavicule en raison du risque pour le bébé d'être trop gros, plus de 4kg à la naissance... Mais aussi pour la future maman : risque de pré-éclampsie (poussée d'hypertension artérielle) bien entendu mais surtout le risque à terme de développer un diabète de type 2. En effet, parmi les femmes touchées par un diabète gestationnel, 30% d’entre elles à moyen terme deviendront diabétiques.
Diabète gestationnel : quel protocole de prise en charge ?
C’est le Professeur Altman qui m’a sensibilisée à cette pathologie et ses risques : j’ai eu l’occasion de le rencontrer il y a quelques mois à l’hôpital Georges Pompidou à l’APHP (Assistance Publique des Hôpitaux de Paris).
On parle de p’tit futé ? C’est une première adresse à noter ! Le Professeur Altman, comme certains de ses autres confrères, propose à ses patientes qui présentent un diabète gestationnel un véritable protocole de prise en charge. A la fois passionné et dévoué, il a mis en place des ateliers de formation pour sensibiliser les futures mamans sur les risques mais surtout pour les rassurer ! Il répond avec son équipe à toutes les questions, permettant aux futures mamans de ressortir réellement réconfortées. Les mamans entrent dans un parcours de soins durant lequel le Professeur Altman et son équipe vont suivre à distance le taux de glycémie des patientes, en collaboration avec la maternité et le médecin traitant.
le suivi du diabète gestationnel sur le web, c’est possible
Mais les 80 000 femmes enceintes touchées par un diabète gestationnel n’auront pas toutes la chance de pouvoir être prises en charge à l’hôpital Georges Pompidou… C’est là qu’intervient la 2ème bonne adresse du p’tit futé ! Il ne s’agit pas d’une adresse postale cette fois-ci mais d’une adresse url : http://www.mydiabby.fr/.
Les nouvelles technologies sont là pour transformer une première expérience en un modèle plus industriel. Le Professeur Altman, associé à son fils, Pierre Camille Altman, ont effectivement créé une start up spécialement dédiée au suivi du diabète gestationnel. Un vrai service web, grand public, accessible pour toutes les femmes enceintes.
C’est un vrai pas en avant : les patientes y trouvent du contenu pédagogique sur les conseils alimentaires avec des menus types, des conseils sur l’activité physique, et un service de suivi à distance de la glycémie sans oublier l’interprétation à distance du fameux test HGPO. Je crois même bientôt que MyDiabby prendra le virage des objets connectés ! Suite à la grossesse sera proposé ultérieurement un programme de mesure hygiéno-diététique pour contribuer à lutter contre la redoutable épidémie de diabète de type 2. Les nouvelles technologies sont véritablement au service de la relation avec le patient.
Le coût d’entrée sur le marché du web est faible, certes. Cela reste néanmoins un pari audacieux que de lancer un service de santé en BtoC sur Internet. Mais le professeur Altman et son fils forment un vrai duo de choc. Le père apporte la caution médicale, sa notoriété, il est lui-même acteur du service pour suivre les patientes à distance. Le fils apporte toutes les qualités d’un jeune entrepreneur : de la fraîcheur sur le site, un look and feel chaleureux, de la proximité… qui font presque oublier la maladie.
A suivre de près les évolutions de ce site d’ici quelques mois : quelle audience ? Combien de tweets de louanges ? Combien de clics sur le pouce en l’air et non sur le pouce en bas sur les réseaux sociaux ? Quelle appétence des patientes à payer un tel service ? Quels résultats médico économiques : durée moyenne de séjour à la maternité, proportion de césarienne, proportion de pré-éclampsie, proportion de naissances prématurées, de macrosomies (excès de poids des nouveau-nés)… ? Et quelle relation avec les patientes ?
Ce site, dans tous les cas, ne constitue qu’une première étape avant son intégration dans un véritable parcours de soins coordonné entre maternité, diabétologue et médecin traitant. Mais que de temps gagné ! Le contenu sera déjà prêt, le service sera automatisé et éprouvé. Il restera à plugger le service dans l’environnement SI des établissements, voire des plateformes régionales de télémédecine. L’intégration de MyDiabby dans les différents SI (Systèmes d’information) constituera le prochain challenge à relever.
A bientôt pour de nouvelles adresses sur le P’tit futé santé !
Hélène.
crédit photo : © Halfpoint
Après la TV sur ADSL et la e-santé, je suis embarquée dans une nouvelle aventure d’innovation depuis plus de trois ans : l’Internet des Objets. Convaincue des perspectives offertes par l’IoT pour réinventer les business des entreprises, j’officie en tant que chef de produit IoT.