Le 15 octobre 2013, j’ai pu assister à un matin de 01 business, co-organisé par Orange Business, entièrement dédié au cloud computing. De cette session riche en 2 parties, j’ai pu retenir nombre d’enseignements que j’ai réunis dans ce compte-rendu dont nous publions la première partie aujourd’hui. La réunion était animée de main de maître par Frédéric Simottel, directeur de la rédaction de 01 business. La 1ère de ces 2 tables rondes était intitulée « comment se mettre en ordre de marche » et elle rassemblait sur le plateau de l’espace Vendôme :
Olivier Bono, responsable de la stratégie d'achats pour le groupe SNCF, responsable de la stratégie informatique à la SNCF, membre du CRAI
Olivier Iteanu, avocat à la cour bien connu des pros de l’informatique pour son expérience sur le cloud computing et sa participation à Eurocloud
Julien Chambert, directeur gestion supports et systèmes, Avexia spécialiste de la gestion des voyages pour les PME.
Frédéric Simottel pendant l’introduction de cette matinée 01 Business & Orange
le contexte
Julien Chambert a tout d’abord présenté Avexia : il s’agit d’un réseau d'agences de voyages spécialisées dans le déplacement professionnel. C'est une société naissante créée en 2008 mais avec une histoire plus longue qu’il n’y paraît puisqu’elle est le résultat du rachat de l'activité PME d’American Express. Ils ont dû s'adapter et créer des outils en plus de ceux rachetés à Amex car les attentes des clients locaux sont différentes de celles des clients d’Amex aux États Unis. Aidés par la jeunesse de l'entreprise, ils ont pu remettre les choses à plat, en s’appuyant sur des partenaires forts et en allant chercher ailleurs aussi. En 2008, ils ont commencé avec une architecture classique et des serveurs Exchange. A partir de 2009 ils ont changé le système de téléphone et le travail collaboratif est arrivé en 2011. Le cloud computing fait partie intégrante de cette transformation.
Olivier Bono a ensuite décrit son activité en insistant sur « la maturité de la SNCF par rapport au cloud ». L’ambition de l’opérateur de voyages français est grande : « La SNCF veut devenir le champion de la mobilité en Europe en 2020, aussi bien pour ce qui est de la mobilité voyages, que sur l’agilité de son SI ». Ils utilisent donc toute la palette IT, dont le Cloud, et notamment tout ce qui est "as a service" et l'hybride. Le groupe est représenté par environ 1000 sociétés, et « toute la palette existe » insiste M. Bono : les services de mobilité internes et externes comme SNCF transilien, SNCF direct, d’ailleurs les applications les plus téléchargées sur les app stores selon lui.
Olivier Iteanu a précisé quant à lui que les aspects juridiques sont obligatoires :
« ce qu'on remarque, c'est que plus on dématérialise, moins on a de frontières logiques et physiques, plus on a besoin du droit ».
Ainsi, selon M. Iteanu, le Choix du prestataire est aussi une question juridique cruciale, et notamment eu égard à sa nationalité ; ce qui en ces temps d’émois autour de l’affaire Snowden, résonne à bon nombre d’oreilles dans tous les milieux.
D’ailleurs, quand on évoque cette affaire, Olivier Iteanu est très clair :
« il y a des réflexes nouveaux qui sont obligatoires. L’affaire snowden a eu un effet ; il y a eu une prise de conscience, et maintenant tout le monde regarde où les données vont être stockées et gérées ».
s’adresser directement aux utilisateurs : c’est se tromper de cible
Il y a dans le monde du cloud, une mythologie qui circule et qui a la peau dure. Le cloud computing serait en effet, un moyen de contourner le DSI (on y reviendra dans la deuxième partie de cet article) afin d’être servi plus vite ; mais il y a un effet d’optique à croire que ces utilisateurs, certes intéressés par le résultat, seraient prompts à mettre les mains dans le cambouis de l’infrastructure IT :
a rappelé à juste titre M. Bono, faisant en cela écho à maintes représentations simplificatrices de ce genre intervenues tout au long la courte mais mouvementée histoire de l’informatique, surtout depuis les années 80 (années de la prise de conscience des utilisateurs, sous l’impulsion de la micro-informatique naissante).
Julien Chambert a apporté de l’eau au moulin de M Bono :
Voilà qui est rassurant à plus d’un titre, aussi bien sur la capacité des gens des métiers à intégrer ces nouveautés de l’informatique avec plus d’aisance qu’on ne croit, mais aussi la garantie d’un rôle valorisant pour le DSI comme offreur de services à ses directions métiers, pour peu que cette DSI sache initier le dialogue et le maintenir dans la durée.
Olivier Iteanu a quant à lui souligné l’importance juridique de ces nouveaux usages :
« il y a des impératifs juridiques qui rattrapent les usages (comme Google docs ou la BYOD ...) » a précisé Maître Iteanu, « et on nous demande de réguler ça ; on écrit donc des chartes et on adapte les règlements intérieurs. Les usages sont parfois devant la pratique, et ils se font rattraper ».
En un sens, cela est on ne peut plus normal et dans la logique des choses.
En fin de compte, nos 3 panélistes sont d’accord pour démystifier cette informatique utilisateur qui ne requerrait pas d’expertise … tous les maîtres d’ouvrage (je fais partie de cette confrérie, ayant pratiqué ce métier, entre autres choses, depuis la fin des années 80), qui sont dignes de ce nom, savent que seuls fonctionnent les systèmes où un dialogue sain et constructif entre informaticiens et utilisateurs se sont établis.
Yann Gourvennec
Ce compte rendu a été divisé en 4 parties. La suite sera postée dans les jours qui viennent.
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Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre, je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.