Les investisseurs de capital risque sont-ils arrogants ?
« Cinq ou six sessions de rencontre entre de nouvelles entreprises et des investisseurs de capital risque (ICR) ont lieu chaque jour, affirme Howard. Certains de ces investisseurs sont tout à fait prêts à les soutenir. D'autres se montrent arrogants, dédaigneux, dissuasifs ». « La raison de l'arrogance de certains ICR, ajoute Howard, est que « le contexte financier est moins porteur et [que l']on assiste actuellement, dans la Silicon Valley, à une certaine érosion de l'infrastructure financière du secteur des technologies. Mais certaines nouvelles entreprises aussi se montrent arrogantes et irrespectueuses à l'égard des ICR », remarque M. Greenfield.
Lorsqu'on lui demande de citer l'un des exemples les plus fous de ce dont il a été témoin à ce jour, Howard évoque une nouvelle entreprise qui avait essayé de recréer une interface intégrale de navigateur de bureau en 3D dans laquelle chaque graphisme devait apparaître en 3D afin de damer le pion aux incontournables Microsoft, Google, Apple, etc. « C'était fou mais excitant (pour ce que cela avait d'avant-gardiste). La réponse fut : "Êtes-vous vraiment sérieux ?" ». Or, d'une certaine façon, affirme Howard : « Si votre projet innovant est adopté d'emblée, c'est que quelque-chose ne va pas ! Son rejet prouve que la technologie qu'il comporte dérange : c'est le fondement de toute innovation. Car une innovation significative bouscule les acteurs concernés dans leurs habitudes. »
Les ICR privilégient-ils les projets mûrs ?
« Cela dépend », selon Howard. « Les ICR préfèrent ce qui est susceptible de réussir financièrement. Ce n'est pas tant leur préférence qui importe que les opportunités. Ils ne transigent jamais là-dessus. »
Qu'en est-il actuellement ? La situation est-elle favorable ?
« L'enthousiasme n'est pas celui des années 1990. Mais certains événements récents ont montré que la situation est en train d'évoluer. Et le paradoxe est qu'il n'a jamais été aussi facile, pour une nouvelle entreprise, de commencer avec un très faible budget. L'histoire est celle de la ruée vers l'or en Californie et de l'euphorie qui régnait à cette époque. On assiste à un phénomène similaire aujourd'hui. Vous avez affaire ici, à des personnes dont l'action, à une époque, a eu des répercussions dans le monde entier. »
Quelle est l'actualité du moment dans la Silicon Valley ?
« Elle concerne essentiellement l'informatique dans les nuages, les réseaux et les médias sociaux, les médias numériques et, enfin et surtout, l'informatique mobile », affirme Greenfield. « Le potentiel de l'informatique mobile représente un véritable tsunami. C'est ainsi que Jim Creamer, un présentateur de télévision très populaire ici, très au fait de la technologie, et à la tête d'un fonds d'innovation de plusieurs millions de dollars, a qualifié ce secteur, affirmant que cela dépassait tout ce que l'on avait connu auparavant. »
Des tentatives réussies et des tentatives malheureuses, lesquelles sont le plus fréquentes dans la Silicon Valley ?
« Les tentatives malheureuses, car elles sont à la portée de tout le monde, y compris d'une grand-mère ! »
L'Europe est-elle à la traîne en matière d'innovation ?
« L'ingéniosité est universelle mais la culture peut engendrer certaines contraintes. Je travaille beaucoup avec l'Europe : mon expérience est que la vie y est plus agréable mais que vous n'êtes pas des fous du travail comme nous aux États-Unis. Vous êtes connus, en France, par exemple, pour votre "joie de vivre". Mon sentiment est que l'approche n'est pas la même. Et surtout, la culture d'une ville comme Paris est différence de l'atmosphère du genre "orage parfait" qui règne dans la Silicon Valley. Les affaires sont conclues plus rapidement ici. »
Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre, je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.