Le poste de travail est le nouvel enjeu des éditeurs de solutions de virtualisation. Deux grands acteurs occupent aujourd'hui le terrain du monde x86 : Citrix avec Xendesktop, Vmware avec View, Microsoft étant en phase d'enrichissement de sa solution. En dehors de ces acteurs il existe pléthore d'éditeurs proposant des alternatives plus ou moins abouties et industrielles
Fondé en 2006, Neocoretech a évolué du métier d'intégrateur à éditeur de logiciel dédié à la virtualisation des postes de travail, et propose depuis 2008 le produit NDV : Neocoretech Desktop Virtualization. Après un lancement en vente directe, la petite entreprise française a élargi son modèle de distribution via la vente indirecte en développant des partenariats intégrateurs.
Quel est le positionnement de NDV, et quels sont ses avantages et contraintes ?
Regardons pour cela du coté de la technique.
NDV est une solution complètement intégrée de virtualisation du poste client de type VDI/HDV (Virtual Desktop Infrastructure / Hosted Virtual Destop), dont le noyau repose sur l'hyperviseur open source KVM / Red Hat agrémenté de plusieurs développements internes.
Serveurs hyperviseurs x86 à processeur VT ou AMD-v (Intel ou AMD), coté client NDV supporte des machines virtuelles 32/64 bits permanentes ou volatiles sous Windows XP, Vista, 7 et Linux, machines virtuelles au format KVM dans lesquelles on a installé des Neotools pour les processus de création.
Neocoretech n'a pas réalisé de développements spécifiques coté protocoles et utilise les standards RDP, RDP/Tcx, NX, VNC et TDX, donc tributaires des avancées technologiques des autres fournisseurs et des accords de licences d'utilisation (ex: pas de possibilité d'utiliser ICA).
L'infrastructure est simple, ne nécessite pas forcément l'utilisation de SAN, un serveur de la ferme NDV pouvant posséder différents rôles : Broker, serveur de stockage, hyperviseur.
Quatre particularités techniques qualifient NDV :
- toute l'infrastructure peut être démarrée avec un seul serveur ayant tous les rôles, puis splittée en fonction de la montée en charge.
- la solution dédiée et optimisée pour virtualiser du poste de travail "homogène", d'où un bon taux de concentration (50 machines sur serveur un bi processeur quad core 32 Go selon l'éditeur - nous n'avons pas encore réalisé des benchs à ce sujet)
- mode proxy coté broker, les postes distants n'attaquent jamais directement les VM en point à point, c'est le broker qui communique avec l'hyperviseur via son propre protocole, et qui envoie les informations de session au poste client en RDP/NX/VNC/TDX via une interface réseau dédiée.
- pour le stockage, qu'il y ait un SAN ou pas, la fonction est embarquée sur chaque hyperviseur, ou elle peut être sur une machine dédiée qui va streamer vers les hyperviseurs les VM. Ce mode de provisionning se rapprochant de ce que l'on connait avec PVS de Citrix.
Cette approche simplifiée de l'architecture se traduit également par une interface d'administration java très épurée, ultra graphique et orientée « objets », des process de création rapides par templates, et une prise en main en quelques dizaines de minutes. Notons aussi un mode de licence à l'utilisateur connecté (correspondant au nombre de VM démarrées) très concurentiel.
C'est la vraie valeur ajoutée de Neocoretech, une solution simple à tous les étages, orientée et optimisée pour la pure virtualisation de postes de travail.
C'est aussi ici que l'on atteint les limites du produit.
En effet, même si les sujets ci après sont abordés, il manque des fonctions d'administration et de gestion avancées coté :
prise en charge des annuaires (même si AD et LDP sont supportés)
- authentification forte et gestion des habilitations
- haute disponibilité de bout en bout
- gestion de la charge (équilibrage de charge à la connexion/démarrage des VM uniquement)
- dependance vis à vis du client/protocole (ex pour le multimédia)
- sécurisation des flux
- industrialisation
- monitoring et métrologie
Neocoretech NDV pour résumer possède "l'avantage de ses inconvénients"; produit simple de mise en œuvre et d'utilisation, il se positionne non pas comme un concurrent des leaders actuels du marché mais plutôt comme une alternative sur une orientation Mid-Market.
Cette solution trouve son intérêt sur le terrain des postes de travail virtuels pour TPE/PME (10 à 200 postes) voire pour des laboratoires de tests/développement ayant :
- des besoins en environnements et infrastructures simples et homogènes
- un environnement applicatif peu complexe (nombre d'applications, profile des utilisateurs, fréquence de mise à jour...)
- une faible exigence sur les fonctionnalités avancées
- une petite équipe d'exploitation informatique
Patrice Boukobza
merci à Kamal Mekaoui & Steeve Baud pour leur participation à cet article