Nous assistons en ce moment à une tentative de responsabilisation de masse sur la crise environnementale. Home, le syndrome du Titanic, la taxe carbone, l'environnement et la réduction des émissions de C02 sont plus que jamais des sujets de société.
Cet été, la communauté européenne a demandé à ces états membres et aux acteurs technologiques de définir d'ici 2011 des mesures pratiques pour augmenter de 20% l'efficacité énergétique des TIC (Technologies de l'information et de la communication) à l'horizon 2015. Non seulement la commission européenne invite le secteur des TIC à s'imposer des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de CO2 provoquées par ces équipements durant les phases de construction, cycle de vie et recyclage. Mais leur demande aussi de réfléchir à des solutions innovantes permettant de réduire les consommations des secteurs très gourmand en énergie comme le bâtiment, la logistique, ...
Les TIC ont été toujours perçus comme un apport incontestable à la productivité des entreprises et ont permis de réduire une part importante des déchets. Un rapport effectué par une mission composée de membres des ministères de l'environnement, et de l'industrie publiée en janvier 2009 fait état des 4 conclusions suivantes :
- Les TIC ont un apport positif sur la réduction du rejet des gaz à effet de serre, cependant il est difficile de quantifier avec précisions ces bénéfices. Selon les estimations ils permettraient d'économiser jusqu'a 4 fois leur propre émission de C02, en effet c'est l'activité économique toute entière qui réduit ses émissions grâce aux TIC. Surtout dans des secteurs consommateurs comme le bâtiment ou les transports, la commission européenne a demandé d'ailleurs un effort supplémentaire d'innovation pour réduire encore les émissions de ces secteurs.
- La consommation énergétique des TIC augmente environ de 10% par an depuis 10 ans, les progrès techniques permettant de diminuer les consommations électriques ne compensent pas les nouvelles technologies et équipements. De plus en France, l'empreinte énergétique de production de ces matériels est supérieure à leurs usages.
- La consommation des équipements TIC est loin d'être optimisée, et les exemples de surconsommation sont nombreux : la chaleur dissipée par les datacenters n'est pas récupérée, les dalles LCD sont de plus en plus énergivores, et il existe très peu de moyen d'incitation à l'efficacité énergétique.
- Enfin, la filière de retraitement des équipements TIC est assez à la traine en France, nous sommes suivant l'estimation de cette mission 2 à 4 fois moins efficace que certains de nos grands voisins européens.
Une étude IDC pointe la forte croissance du parc de serveurs dans le monde et ceci malgré l'augmentation de leur capacité individuelle. Le parc est passé de 15 millions en 2000 à plus de 35 millions en 2008. Même si le montant des achats de serveurs reste pratiquement stable compte tenu du gain de productivité engendré, les couts relatifs à la consommation électrique et à la climatisation connaissent une très forte croissance et dépasse désormais largement le montant des achats de serveur.
VMWare avait d'ailleurs repris cet argument à son compte dès mi 2008, selon l'éditeur un serveur physique virtualisé fait économiser annuellement 7 000 (kWh), soit 4 tonnes de CO2. Comme VMware a permis de virtualiser environ 6 millions de serveurs depuis 1998, l'éditeur estime avoir contribué à une économie globale de 39 milliards de kWh.
Pour son propre compte, Orange estime que dans un contexte de croissance du chiffre d'affaires du groupe de 3% par an, la consommation des serveurs croît de 15% par an, ventilés entre une consommation du SI traditionnel de l'entreprise stable ou en légère baisse, et une croissance de 30% liée à des nouveaux services (Portail Web, Vidéo On Demand...).
Or, l'optimisation du dimensionnement et de l'implantation des équipements peut apporter des gains de consommation électrique de 10 à 50% selon les sites. La diminution de la consommation des serveurs est donc une préoccupation récurrente, le dégagement de chaleur de ses centres de données doublant tous les 5 ans. Pour Orange, la tendance est au regroupement de ses centres de données et à la consolidation de ces serveurs afin d'en diminuer le nombre.
Responsable d'un contrat de service au forfait portant sur l'exploitation de la banque de détail d'une grande banque francaise.