On associe souvent la virtualisation de serveurs à la consolidation et à la sécurisation du datacenter et on oublie très souvent une des premières fonctions qui a permis aux solutions de virtualisation de décoller ces dernières années ; les
émulateurs d'ordinateurs.
Qu'est ce que l'émulation?
L'émulation d'un système informatique est considérée comme un système pouvant fonctionner comme un autre système à travers des fonctions pour lesquelles il n'avait pas été prévu à l'origine. Un exemple courant d'émulation est le fait de faire fonctionner sur une architecture x86 (PC) des émulateurs de vieilles consoles de jeux (NES, SNES, Megadrive, etc.).
Lorsqu'on parle d'émulation, on s'aperçoit qu'on respecte plusieurs des principes de la virtualisation.
- Le principe d'indépendance. Mon instance émulée est indépendante de ma plateforme matérielle et mon émulateur joue le rôle d'une passerelle entre les deux machines.
- L'isolation. Mon instance émulée est isolée des autres instances. En cas de défaillance, je n'impacte pas l'ensemble de ma plateforme physique et logique.
- L'équivalence. Ce principe est plus ou moins respecté. L'émulation est très consommatrice de ressources. Les performances entre une application exécutée sur un socle émulé et sur un environnement physique propriétaire ne seront pas forcément identiques et beaucoup de paramètres rentrent en ligne de compte dont la qualité de l'émulateur.
L'émulation dans le monde professionnel :
C'est bien gentil mais quel est l'intérêt d'émuler les vieilles consoles de jeux en environnement professionnel. A part le coté nostalgique, je ne vois pas. En revanche, l'émulation peut avoir des apports très concrets et résoudre quelques problématiques épineuses.
Par exemple, Le génial
Fabrice Bellard a inventé il y a quelques années
QEmu, un hyperviseur de type VirtualBox qui a la possibilité d'émuler plusieurs type de processeurs. On peut faire fonctionner par exemple à partir d'une machine x86 des VMs avec un CPU soit compatible x86, mais aussi PPC ou bien SPARC.
Avantage immédiat pour l'entreprise : avec ce mode de fonctionnement, je peux remplacer des vieux équipements critiques qui sont sortis de la maintenance tout en maintenant la continuité applicative dans mon entreprise.
La société Transitive (filiale d'IBM) va encore plus loin puisqu'elle offre la possibilité d'exécuter des applications développées sur une architecture SPARC dans des machines virtuelles Vmware ou HyperV (infrastructure x86) sans aucune modification de code. Lorsqu'on connait la différence de coût entre une machine SUN SPARC et des serveurs x86, il y a de quoi réfléchir.
Au-delà de l'aspect financier, on voit se dessiner un nouveau modèle de datacenter (Next Generation Datacenter où NGDC) qui proposera une plateforme mutualisée unifiée utilisant les technologies de virtualisation et pouvant exécuter des applications conçues sur d'autres typologies d'infrastructures. En quelques mots, le principe d'indépendance à la couche matérielle poussé à l'extrême.