A travers cet article, je souhaiterais exposer et argumenter mon point de vue sur les appellations d'hyperviseur qui fleurissent un peu partout sur Internet. Je vais faire de mon mieux pour exposer mon point de vue de manière équilibrée et argumentée.
Vous avez surement dû voir sur divers sites web l'appellation hyperviseur type 1 et hyperviseur type 2. Je ne connais pas l'origine des ces termes. Je soupçonne cependant fortement que ces deux termes soit d'origine marketing.
Nous allons voir dans un premier temps la définition de la notion d'hyperviseur puis nous détaillerons les caractères techniques d'un hyperviseur.
Qu'est ce qu'un hyperviseur ?
Tout d'abord, je vais m'attacher à exposer les différentes définitions de la notion d'hyperviseur. Wikipedia France nous donne la définition suivante.
En informatique, un hyperviseur est une plate-forme de virtualisation qui permet à plusieurs systèmes d'exploitation de travailler sur une machine physique en même temps.
Cette définition semble particulièrement large. Elle implique l'équivalence entre hyperviseur et application de virtualisation. Je définirais un « composant de virtualisation » en tant que n'importe quel composant applicatif permettant d'exécuter plusieurs systèmes d'exploitation sur une même machine physique. Il y a donc bien équivalence entre les deux définitions.
Qu'est ce qui définit techniquement un hyperviseur ?
Comme vous le savez, il existe de nombreuses techniques de virtualisation. Toutes ces techniques de virtualisation proposent une diversité assez large. Il me semble donc assez réducteur des les regrouper toutes sous le nom d'hyperviseur d'autant plus que l'appellation « composant de virtualisation » existe déjà.
La définition technique d'un hyperviseur est mieux illustrée à travers le fonctionnement de la paravirtualisation. Dans le cas de la paravirtualisation, l'hyperviseur est l'interface primaire et exclusive des ressources physiques principales. La notion d'hyperviseur se justifie par le fait que le noyau est historiquement le « superviseur ». Cette notion de « superviseur » est issue du mode « superviseur » des processeurs x86 car il s'agit du noyau qui va gérer les interruptions en mode superviseur. En toute logique, nous avons donc l'hyperviseur qui gère les superviseurs.
Dans le cas de la virtualisation de systèmes d'exploitation non modifiées, le « composant de virtualisation » se situe au dessus d'un système d'exploitation et donc d'un noyau. Nous avons donc une contradiction au niveau des appellations vu que l'hyperviseur va être géré par le « superviseur », à savoir, le noyau. Il y a donc une incohérence. Je vous remets, pour rappel, le schéma comparant paravirtualisation et virtualisation totale.
Quid des types d'hyperviseur
Afin de palier à cette contradiction, une différenciation a été faite et l'appellation « hyperviseur type 1 » et « hyperviseur type 2 » a vu le jour. Cette appellation ne répond cependant pas à la contradiction soulevée précédemment.
Pour rappel, un hyperviseur de « type 1 » est un hyperviseur s'exécutant directement sur la plateforme matérielle, comme dans le cas de la paravirtualisation. Un hyperviseur de « type 2 » est un hyperviseur s'exécutant par dessus un système d'exploitation invité.
Pour résumer cet article, je pense que l'appellation d'hyperviseur n'est pas adaptée aux solutions de virtualisation s'exécutant au dessus d'un système d'exploitation invité. Je pense que l'appellation « application de virtualisation » serait plus adaptée et correspondrait plus à la réalité. Je tiens également à soulever la question essentielle de cet article, peux-t'on considérer un couple système d'exploitation et application de virtualisation en tant qu'hyperviseur ? A partir de quel seuil un couple OS/application de virtualisation peut-il être considéré en tant qu'hyperviseur ?
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