le cloud : de l'artisanat à l'industrie (part 1)

Les éléments constitutifs du cloud computing ont été développés pour la plupart au cours des années 1990 et donc étaient déjà industrialisés depuis de nombreuses années :

  • virtualisation des serveurs informatiques
  • commande de services en ligne
  • accès aux services instantané
  • paiement à l’usage et par utilisateur
  • capacité à croître et à décroître rapidement

le cloud computing avant

L’accès instantané aux services en mode « pay as you go » n’était-il pas celui des services Minitel, avec la modulation de tarif liée aux différents paliers, du 3613 gratuit au 3629 à 500F de l’heure ?

Les techniques de virtualisation sont nées pour leur part avec la « success story » fulgurante de la société VMWare commencée dans la seconde moitié de la décennie 1990.

La tarification à l’usage et à l’utilisateur, le service 24/7, font partie de l’ADN de nombre d’acteurs, au premier rang desquels les opérateurs télécom.

Les commandes en ligne sur Internet ont été popularisées par amazon.com depuis une bonne dizaine d’années (près de 30% des achats de Noël se font maintenant en ligne sur Internet).

le cloud computing maintenant

Mais l’assemblage sous le nom de Cloud Computing de tous ces composants connus remonte à la seconde moitié de la décennie 2000.

D’abord sujet savant pour des conférences destinées aux spécialistes – un peu comme le « big data » aujourd’hui - le Cloud Computing est devenu le thème incontournable de séminaire pour les « C-level », en même temps que les premières applications, forcément d’ampleur limitée, se faisaient jour.

Ce concept a été popularisé par les « pure players » de l’Internet, Amazon et Google, mais aussi par l’application store d’Apple. Bref, à ses débuts, le Cloud Computing est résolument Californien.

le cloud computing enfant

Mais ces mêmes clients qui ont testé le Cloud Computing pour

  • se développer dans les pays émergents sans financer un coûteux data center
  • assurer le backup des données de ses utilisateurs de PC
  • déployer des services de messagerie et de téléphonie sur IP aux employés d’une filiale récemment acquise

ont vécu ces expériences avec des fortunes diverses. Certains ont probablement eu le sentiment « d’essuyer les plâtres », quand d’autres ont très vite perçu l’intérêt du modèle, suppression des CAPEX, réduction des coûts fixes, capacité à croître et à décroître sans coûts inutiles, simplicité de gestion du service, capacité à facturer directement l’utilisateur, etc.…

le cloud computing adolescent

En même temps que tous ces avantages devenaient réalité, d’autres questions arrivaient avec notamment celles de la sécurité, de la performance, et de la réversibilité :

  • Si mes applications et mes données sont dans le Cloud, peut-on en assurer la traçabilité ?
  • Sait-on me dire dans quel data center elles sont stockées, ou tout au moins dans quel pays ?
  • Puis-je les récupérer en fin de contrat ?
  • Et puisqu’il n’y a pas de Cloud sans réseau de transmission de données, quelles garanties puis-je avoir sur la disponibilité du réseau et sur celles de mes applications ?

On voit bien où nous en sommes actuellement. Et pour appliquer le modèle d’une célèbre firme d’analystes industriels, après le « hype » du lancement du modèle est arrivée une phase de désillusion où tous les inconvénients du modèle Cloud ont paru en dépasser les avantages, avant d’arriver à la phase industrielle que nous atteignons aujourd’hui.

J'en profite donc pour vous inviter à lire la suite de ce billet (dont la publication se fera après-demain) pour découvrir la suite de cette maturation du Cloud Computing.

Axel

Axel Haentjens

Directeur des Partenariats Cloud et Services Digitaux d’Orange Business, ma mission est d’animer une communauté de partenaires pour développer des propositions de valeur commune à l’intention de nos grands clients français et internationaux. Entré en 1995 dans le Groupe Orange, j’ai été successivement Directeur Stratégie et Marketing de Transpac, Directeur du Marketing de Global One, Senior Vice President Strategy d’Equant, Directeur du Marketing et de la Communication Externe d’Orange Business, et plus récemment Directeur Marketing et International d’Orange Cloud for Business. En parallèle à mes différentes fonctions, je gère la Communication sur la Responsabilité Sociale d’Entreprise d’Orange Business depuis 2006.