La guerre de la grippe A n'a pas eu lieu, le spectre de la pandémie s'en est allé avec les fêtes de fin d'année. Fin officielle de la pandémie, le risque est bien derrière nous.
Personnellement je trouve que les gens ont vite oublié les pratiques associées à l'hygiène, expliquant peut être la propagation fulgurante de rhume, grippe classique et autre gastro qui nous polluent depuis le début d'année.
Quel est donc le bilan coté entreprise ?
De grands chantiers ont été mis en place pour répondre au risque du virus H1N1 ; après une grande période d'attente et de concertation, les cellules de crise ont été activées, souvent après l'été. Prises de cours (le pic épidémique était attendu pour la fin de l'automne), les entreprises se sont mobilisées, et des solutions ont été mises rapidement en œuvre.
Comme peu l'attendait, ce n'est pas coté technique et infrastructure que les problèmes sont apparus. En effet, c'est l'organisation et la communication qui ont souvent pêché. Coté entreprise comme coté sanitaire, nous avons pu voir les difficultés à faire passer des messages simples et à mettre en place des dispositifs très complexes demandant en très peu de temps la contribution d'innombrables acteurs. Nous ne sommes pas organisés au quotidien pour faire face à ce genre d'événement d'une telle envergure de manière efficiente. Un temps de réaction/ recouvrement est nécessaire afin de mettre en place tous les process et d'activer toutes la capillarité du réseau de contributeurs.
Première conclusion: de tels projets demandent un temps d'étude important, avec un workflow à activer précis et bien huilé. Les décisions doivent être prises rapidement, et un pilotage strict doit orchestrer toutes les phases et ressources.
Post pandémie, d'autres sujets restent à couvrir. En effet les cellules de crises ont mis en place de nombreux chantiers, et ont également mis en évidence certains points à améliorer.
- Consolidation, renforcement, rationalisation des accès distants
- Réutilisation d'infrastructure montée pour le PCA pour du nominal
- Industrialisation des workflow et de l'activation du passage en PCA (plan de continuité d'activité)
- Programmation périodique de tests de masse
- Capacité du support aux utilisateurs à absorber un départ en PCA et procédures associées
- Renforcement de certaines briques d'infrastructures pouvant être un SPOF (sigle point of failure)
- Estimation des coûts récurrents
- Capacity planning
- Offre de service associée
Seconde conclusion : même si la menace pandémique a aujourd'hui disparu, il reste encore bien du travail à réaliser pour bon nombre d'entreprises autour des sujets PCA.
Patrice Boukobza