Une deuxième vague de grippe A sur l'ensemble de la planète est attendue cet automne, alors que l'économie tente de se rétablir de la crise financière mondiale. Les risques de peser sur le PIB mondial avec un retard de reprise économique pour encore de nombreux mois ne sont pas de la science fiction, la guerre est donc déclarée au H1N1 !
« Dès lors que le démarrage d'une pandémie paraît imminent, des mesures drastiques s'imposent pour freiner sa dynamique ou protéger la population, indépendamment de la présence ou non de cas confirmés sur le territoire national »
Hormis le risque sanitaire réel, où des millions de gens vont surement attraper cette grippe et donc être absentes, ce sont les mesures mises en place par le potentiel niveau 6 afin d'enrayer l'épidémie qui risquent de totalement perturber l'activité du pays.
Les scénarii estimatifs donnent une limite supérieure des perturbations plausibles :
- un taux moyen d'absentéisme de 25 % tout au long de la vague pandémique (8 à 12 semaines) ;
- un taux d'absentéisme, toutes causes confondues, de 40 % sur les deux semaines de pointe de la vague pandémique.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ayant déclenché le 11 juin le niveau 6 d'alerte maximale face à la grippe A, considérée comme une pandémie mondiale, la menace est donc à notre porte, même si le gouvernement français a décidé de maintenir au niveau 5 son plan national, en raison d'une faible circulation du virus en France.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a également déclaré qu'un passage au niveau 6 pourrait être envisagé à la rentrée.
La France dispose en effet d'un plan d'action d'urgence à 7 niveaux ayant pour but de "préserver la population" et d'assurer "le fonctionnement aussi normal que possible de la société et des activités économiques"
Les phases du plan sont simples:
- préparer et organiser le pays
- évaluation en permanence de la situation
- mesures visant à retarder et à freiner l'arrivée de la pandémie
- mesures sanitaires mises en œuvre
- continuer à faire tourner l'Etat, l'Economie et le Social
- communiquer efficacement.
Ce plan pandémique n'est pas spécifique à la grippe A, il a été conçu pour répondre aux crises de ce type, et spécialement élaboré initialement pour la peste aviaire H5N1 (à ne pas appeler "grippe aviaire", car elle n'a rien en commun avec ce type d'épizootie).
Au niveau 5 B et 6 du plan : le virus se répand en France, l'état de pandémie est déclaré, et c'est le ministère de l'Intérieur qui prend alors les reines, après le ministère de la Santé.
Des mesures « barrières » sont mises en place avec la fermeture ou réduction des fréquentations des lieux à fort potentiel de transmission du virus: transports collectifs, crèches, établissements d'enseignement et de formation, internats, spectacles, rencontres sportives, foires et salons, établissements publics, restriction également des activités professionnelles, sociales, éducatives et associatives non essentielles, avec limitation des déplacements individuels aux seuls nécessaires, en encourageant le port de protections respiratoires .
Le plan prévoit aussi de maintenir les activités essentielles, en activation des plans de continuité d'activité, en exploitant des modes alternatifs d'organisation : développement du travail à distance, mutualisation de ressources, doublement des équipes sur les missions sensibles, transfert d'activités sur des régions moins touchées. L'objectif étant d'assurer un fonctionnement du pays (administrations, entreprises...) le plus proche possible des conditions normales,
Deux scénarii se dégagent :
- dans le mode le plus favorable, tous les salariés disponibles, ne présentant pas de risque particulier d'infection de leur entourage, viennent à leur travail
- dans le mode le plus critique, les salariés dont la présence n'est pas indispensable sur place, restent à leur domicile, c'est alors que les plans de continuité d'activité sont mis en œuvre.
To be continued...
Patrice Boukobza